Combattants de l’ASL. Crédit al-Manar


Français, votre Président ment. Votre diplomatie ment.

La France [de François Hollande] ne combat pas le terrorisme en Syrie. Elle le soutient.

Dès le début des troubles en Syrie, la France a été à la pointe du soutien à la guerre d’ingérence qui devait – tout comme elle avait mené, en Libye, à la chute de Kadhafi – conduire au renversement d’Assad et porter au pouvoir à Damas les groupes islamistes dominés par al-Nosra. Une guerre terroriste financée sous la présidence Sarkozy par le Qatar ; et par l’Arabie saoudite sous la présidence de Hollande. Deux monarchies qui financent le terrorisme et  les mosquées impliquées dans la radicalisation des jeunes qui les fréquentent.

Hollande cherche aujourd’hui à faire oublier que ce sont précisément ces combattants terroristes d’al-Nosra qui occupent militairement la partie Est de la ville d’Alep depuis l’été 2012. Ils sont actuellement en grande difficulté face à l’offensive de l’Etat syrien pour les déloger et la diplomatie française tente de les sauver.

À cet effet, elle s’efforce de contrôler l’utilisation du vocabulaire. Ainsi, dans le discours officiel, seul l’Etat islamique (Daech), est qualifié de « terroriste » et constitue une menace. Tous les autres groupes armés sont simplement qualifiés de « rebelles » opposés au « régime sanguinaire d’Assad ». Et, toujours selon ce discours, Daech serait une création d’Assad, Daech et Assad n’étant que « les deux faces d’une même médaille ».

Les journalistes ont ignoré les souffrances du peuple syrien, répandu la propagande des terroristes

L’Armée syrienne libre (ASL), n’était qu’une vitrine destinée à attirer les journalistes qui, dès le début de la guerre d’agression contre l’Etat syrien, ont, de fait, choisi le camp des groupes terroristes. Tout comme les membres de Médecins sans frontières (MSF) – entrés eux aussi illégalement en Syrie – qui les ont rejoints dès le début de la guerre, à Homs notamment.

La France escomptait alors renverser rapidement Assad. Ses forces spéciales ont accompagné les journalistes dans des zones contrôlées par les prétendus « révolutionnaires ». En réalité, c’est le Front al-Nosra qui a reçu l’armement et le gros du financement de la France bien qu’il ait commis des atrocités tout aussi terrifiantes que celles montrées dès 2014 dans les vidéos de Daech.

Dès l’apparition de Daech en 2014, le gouvernement Hollande a constamment martelé que seul ce groupe était une menace, l’ennemi à combattre. Le terme al-Nosra a disparu du vocabulaire. Il s’agissait de faire croire que les milliers de jeunes que les pays européens ont laissé partir dès 2011 pour combattre le « dictateur sanguinaire » en Syrie avaient rejoint Daech. Pas question de laisser dire que les hommes partis faire le djhad en Syrie étaient allés rejoindre à Homs, à Alep, les terroristes que l’Etat syrien combattait.

En réalité, ce n’est pas en regardant des vidéos de Daech que les quelques 4’000 jeunes enregistrés comme « radicalisés » résidant en France se sont fait endoctriner ou convertir via Facebook, mais en regardant des vidéos de propagande particulièrement efficaces mises à leur disposition par al-Nosra et toujours visibles sur YouTube.

Les autorités ont donc orienté tout leur discours sur l’unique menace de Daech (qui n’existait pas avant 2014) de manière à ne pas laisser voir que c’était bel et bien al-Nosra, le groupe armé que la France a soutenu, qui était le principal vecteur d’endoctrinement en France. C’est al-Nosra qui dès 2011 recrutait les jeunes européens et les embrigadait à leur arrivée en Syrie. C’est al-Nosra qui constituait le gros des forces à la Ghouta, à Bab Amro, à Alep-Est.

Silvia Cattori – Journaliste

Le 12 octobre 2016

Silvia Cattori

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