Partie 1, Partie 2

Bien des analystes et des chercheurs considèrent les Unités de mobilisation populaire irakiennes (UMP ou Hachd al-Chaabi) comme un groupe pro-iranien qui poursuit ses propres objectifs. Pareille étiquette ne colle toutefois pas à la réalité des UMP, qui est bien plus complexe.

Les UMP ou Hachd

En juin 2014, pendant que Daech progressait dans les provinces du nord de la Mésopotamie en direction de Bagdad et à la limite de l’Anbar, Sistani a appelé tous les volontaires capables de prendre les armes à défendre leur pays, leurs foyers, leurs familles et leurs lieux saints (mausolées de saints hommes ainsi que des saints imams chiites et de leurs proches enterrés à Samara, Balad, Dijeil, Bagdad, Kerbala et Nadjaf), en créant un groupe armé chargé de stopper Daech. Les forces de sécurité irakiennes étaient en déroute et en panique, désorganisées et sans commandement politique et militaire ferme à la suite de la chute de la ville de Mossoul au nord. Sistani ne considérait pas à juste titre l’influence iranienne sur certains groupes comme un problème, car c’était l’ensemble du pays qui était en danger.

Le premier ministre d’alors, Nouri al-Maliki, avait été rejeté par la plupart des groupes chiites dès le jour où il a entamé un second mandat, parce qu’il n’avait pas respecté l’accord en 18 points tenant sur deux pages signé par tous les partis chiites (Sadristes, Majlis al-A’la, Badr, Fadilah…), dont le représentant et négociateur du premier ministre (Cheikh Abdel Halim al-Zuheiry représentait al-Maliki et signait en son nom). La condition absolue à leur appui au second mandat du premier ministre était qu’il tienne compte de tous les partis dans ses prises de décision et qu’il partage les postes clés au gouvernement et à l’intérieur de l’institution étatique avec la coalition chiite. Ils l’avaient élu même si Maliki tenait moins de sièges au parlement qu’Iyad Allaoui, qui a été exclu illégalement de la fonction de premier ministre.

Al-Maliki a préféré gouverner seul, sans tenir compte des autres groupes chiites (et non chiites). Il n’a pas soutenu son délégué Cheikh al-Zuheiri et avait généralement de sérieux doutes à propos de tout un chacun (chiites, sunnites, Kurdes), y compris de ses propres conseillers qui, rendus à un certain point, l’ont abandonné. Fait à noter, l’Iran a soutenu et favorisé al-Maliki seulement parce qu’il était le seul politicien irakien à posséder suffisamment de détermination et de cran pour s’opposer aux plans d’Obama de maintenir la présence des forces armées américaines en Irak et d’établir des bases militaires en Mésopotamie. En outre, Maliki appuyait des groupes non étatiques financés par l’Iran qui s’en prenaient aux forces d’occupation américaines dans le pays. L’Iran craignait, et craint encore à juste titre qu’une longue présence militaire américaine ne pourrait servir qu’à fomenter des complots contre la République islamique d’Iran. Elle constituait aussi une menace pour les alliés de l’Iran en Irak et dans le reste du Moyen-Orient. L’Iran n’a jamais eu et n’aura probablement jamais confiance dans les intentions américaines envers le Moyen-Orient. Il croit que Washington s’opposera à Téhéran et tentera de faire chanter les alliés régionaux de l’Iran (en évoquant le danger « perse et séfévide et ses prétendues visées expansionnistes »), de façon à transformer le golfe Persique en immense entrepôt d’armes américaines.

En 2014, les Hachd ont défendu et libéré Samara, Jurf al-Sakher, Balad, Dijel, Duluiyeh, la couronne de Bagdad et Kerbala. Mal entraînés et disposant d’un équipement militaire déficient les premières années, les Hachd ont combattu et réussi à stopper l’avance de Daech avec l’aide de l’Iran et du Hezbollah libanais.

Il est important de noter qu’au cours des six premiers mois de l’emprise dévastatrice de Daech sur le nord de l’Irak, l’administration Obama a refusé de soutenir les forces de sécurité irakiennes à l’est et à l’ouest, un territoire correspondant à presque les deux tiers de l’Irak. Les entreprises américaines liées par contrat pour assurer l’entretien des chars Abrams ont quitté le pays, et les entrepôts américains installés dans les pays du Golfe à proximité ont refusé tout ravitaillement en munitions au gouvernement central à Bagdad. L’Irak se retrouvant en position de vulnérabilité devant les attaques massives de Daech, il n’avait d’autre choix que de se tourner vers l’Iran. Comme les USA ne croyaient pas l’Iran capable d’aider le gouvernement central contre Daech, ils se sont comportés comme si la partition de l’Irak était inévitable.

C’est alors que des émissaires iraniens (le brigadier général Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique et d’autres responsables iraniens) sont allés à Erbil et Bagdad et ont rendu visite au grand ayatollah Sistani à Nadjaf pour proposer leur soutien et leur savoir-faire sur le plan militaire. La victoire de Daech menaçait directement la sécurité nationale iranienne et les lieux saints chiites en Irak (Daech avait exprimé clairement son intention – cela fait partie de son idéologie – de détruire tous les mausolées chiites en Irak et partout ailleurs à l’extérieur de l’Irak). Le chef spirituel de l’Iran, Sayed Ali Khamenei, a clairement donné l’ordre à toutes les forces iraniennes d’empêcher que l’Irak ne tombe entre les mains de Daech (les extrémistes takfiris). En outre, l’Iran a demandé au Hezbollah de dépêcher du Liban des centaines d’officiers qualifiés et expérimentés en Irak (en 2014 et 2015), dont seulement une poignée sont encore au pays aujourd’hui. Un campement militaire a été établi à proximité de la ville de Balad et un centre d’opérations militaires et du renseignement pour combattre Daech a été mis en place dans la zone verte de Bagdad, avec la participation d’officiers irakiens, du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et de commandants du Hezbollah (la Russie s’est jointe par la suite). Ce n’est que six mois plus tard que les USA ont fini par soutenir le gouvernement central à Bagdad et à commencer à lutter contre Daech, sous le regard sceptique de tous ceux qui les entouraient.

Le nouveau premier ministre élu, Haidar al-Abadi, en voulait beaucoup à Soleimani, parce que le général du CGRI avait manigancé contre lui jusqu’à la dernière minute pendant les négociations avec la Marjaiya et les autres groupes politiques irakiens en vue de déterminer qui deviendrait premier ministre (il favorisait al-Maliki). Les deux hommes ne s’entendaient pas dès le départ. En fait, Abadi a souvent laissé Soleimani patienter à l’extérieur de son bureau avant de le recevoir (signe d’un grand manque de respect et qu’il n’était pas le bienvenu). Le premier ministre, qui avait demandé officiellement à Soleimani de soutenir l’Irak à titre de conseiller militaire, l’a obligé à entrer légalement en Irak en faisant estampiller son visa à son entrée et à sa sortie de l’aéroport, sans le dispenser de ces formalités. Abadi a même accusé Soleimani de comploter contre lui au cours de la première année de son mandat, une accusation qui était loin d’être sans fondement, comme de nombreuses sources l’ont confirmé.

Sauf que la présence de conseillers militaires iraniens et le soutien logistique apporté par Soleimani étaient absolument nécessaires pour l’Irak et ont empêché bien de villes de tomber sous la coupe de Daech. Il ne fait aucun doute que c’était dans l’intérêt de Téhéran de stopper Daech en Irak avant qu’il n’étende ses tentacules dans les villes iraniennes avoisinantes. Qui plus est, le représentant de Soleimani en Mésopotamie (le député irakien Abou Mahdi al-Muhandes) a été nommé chef adjoint des Hachd et c’est lui qui menait le bal sur le champ de bataille. La participation des Hachd a été efficace dans chaque bataille. En fait, seuls des hommes faisant preuve d’un dogmatisme idéologique solide en Irak pouvaient s’opposer au dogmatisme idéologique de Daech dans le camp opposé.

Les Hachd, avec leurs 10 à 19 brigades et leurs alliés non étatiques, ont repris Jurf al-Sakhr, Tuz-Khormato, Amerli, Suleiman Pak, Ichaqi, Tikrit, les monts d’Hamreen, al-Alam, Ad-dour, al-fathah, le lac al-Tharthar, Baiji et 250 villages à l’ouest de Mossoul. C’est un nombre imposant de batailles. Avec les Saraya al-Salem (Brigades de la paix) de Moqtada, qui ont combattu à leurs côtés en visant les mêmes objectifs dans certaines parties de l’Irak (tout en refusant de s’intégrer aux Hachd, comme bien d’autres groupes d’ailleurs), les Hachd ont protégé Samara et ont livré combat à Mossoul et Tal Afar, d’abord en facilitant la reprise de Mossoul, puis en participant à la reprise de Tal Afar, en plus d’envoyer des forces à la frontière syrienne, sans toutefois la traverser.

Tout cela et bien plus encore se passait pendant que les USA s’opposaient à la participation des Hachd, en déchaînant les médias et les analystes contre eux afin de les décrédibiliser en jouant la carte du sectarisme et du soutien iranien. En réalité, des milliers de chiites au sein des Hachd et d’autres groupes ont perdu la vie en cherchant à libérer des villes sunnites et à permettre le retour des sunnites dans leurs foyers au nord de l’Irak. Le motif n’était pas sectaire, l’objectif étant la défaite de Daech. La source par excellence et la plus active du sectarisme au Moyen-Orient c’était les médias, qui accusaient les UMP d’être un groupe chiite sectaire, alors que les Hachd sont formés à 60 % de chiites, le reste se composant de sunnites et d’autres minorités. Cette distribution est à l’image de la composition du parlement irakien. L’accusation de sectarisme est certes non fondée, mais est liée principalement à l’influence de l’Iran dans les rangs des UMP. Bien des gens en Irak soutiennent qu’au final, si l’Irak est bien protégé du terrorisme et qu’il n’est pas sous l’influence des USA, l’Iran se contentera d’exercer une influence modérée sur les politiciens irakiens qui ont un lien naturel et religieux envers la République islamique, sans nécessairement dépendre directement d’elle. Les exactions contre les civils et les militaires n’ont pas de quoi surprendre dans les zones de guerre ou dans les pays occupés par la force, ce qui comprend l’occupation de l’Irak par les USA, qui a duré de longues années.

Les Hachd : leur composition et les groupes combattant sous leur bannière

Plus d’un bataillon combattant au sein des Hachd al-Chaabi relèvent directement de la Marjaiya, qui les finance et les équipe (Firqat al-Abbas al-Kitaliya, Firqat al-Imam Ali al-Kitaliya, et Liwa’ Ali al-Akbar). Mais d’autres groupes ont combattu sous la bannière des Hachd, sans toutefois s’être intégrés aux brigades des UMP. Très fidèles à l’Iran, ces groupes sont demeurés indépendants tout en participant à des batailles livrées par les UMP partout en Irak.

Pour être plus précis, Moqtada al-Sadr dirige les Saraya al-Salem, un groupe indépendant financé par Moqtada, qui reçoivent aussi un soutien financier à même le budget des Hachd lorsqu’ils font la guerre à Daech. Ce groupe ne s’intégrerait jamais aux 19 bataillons sous le commandement des Hachd, qui relèvent du ministère de la Défense ou du ministère de l’Intérieur.

C’est pareil pour Asaïb Ahl al-Haq, Kataeb Imam Ali, Kataeb Hezbollah ou Harakat al-Nujaba’ : tous ces groupes resteront indépendants et ne s’intégreront pas aux forces de sécurité irakiennes une fois la guerre contre Daech terminée. Ils prendront part aussi aux prochaines élections, comme entités indépendantes, contrairement aux Hachd dont les éléments ne sont pas autorisés à se présenter aux élections, mais seulement à voter comme tous les autres membres des forces de sécurité irakiennes.

Jusqu’à maintenant, les Hachd (ou UMP) ont perdu entre 9 000 et 10 000 combattants, contre des dizaines de milliers de terroristes de Daech tués dans l’ensemble de l’Irak. Les UMP s’élèvent aujourd’hui contre la partition du pays (ils s’opposent notamment à un Kurdistan indépendant) et sont prêts à combattre les forces armées turques basées à Bachiqa et ailleurs au nord du pays, au cas où tous les recours diplomatiques entre Bagdad et Ankara n’entraîneraient pas le retrait des forces armées turques de l’Irak. Les UMP ne se dissoudront donc pas après la guerre. Elles font partie de l’appareil de sécurité et garderont le même nom et ses 19 brigades.

Mais bien des commandants et des groupes faisant partie des Hachd sont effectivement pro-Iran et fidèles à Qassem Soleimani, sans nécessairement être contre l’unité de l’Irak. La plupart des chiites irakiens sont liés par la même idéologie, à l’instar de la majorité des chiites dans le monde musulman d’ailleurs, mais ils n’ont pas la même culture, ne sont pas aveuglément liés les uns aux autres et n’adoptent pas la même approche à l’égard de leurs voisins ou des USA. Le général iranien Soleimani jouit d’une influence parmi divers groupes parce qu’il représente la « ligne de résistance » contre l’influence américaine dans le pays (et au Moyen-Orient), mais aussi parce qu’il s’est montré très généreux envers de nombreux groupes depuis 2004, en formant des mouvements de résistance contre l’occupation des forces armées américaines, puis contre Daech (la franchise d’Al-Qaeda en Irak avant de se métamorphoser en Daech).

En 2004, Moqtada al-Sadr a été le premier à bénéficier du financement et de l’entraînement de l’Iran (plus de détails à venir dans la troisième partie). De plus, en 2014 et en 2015, le gouvernement irakien n’était pas en mesure de se montrer aussi généreux que l’Iran. Bien des groupes (Asaïb Ahl al-Haq, Hezbollah irakien, Kataeb Imam Ali, Harakat al-Nujabaa’ et d’autres) ont bénéficié (et bénéficient encore) d’une aide financière directe de l’Iran.

La Marjaiya à Nadjaf a fait pression pour que le premier ministre Haidar Abadi intègre l’ensemble des UMP au sein des forces de sécurité et a entièrement soutenu sa décision d’y consentir. Les groupes qui refusent d’abandonner leurs propres objectifs et d’intégrer l’appareil de sécurité irakien peuvent partir, mais s’ils gardent leurs armes, ils seront considérés comme hors-la-loi. Les autres groupes indépendants qui combattent au sein des UMP sont reconnus comme étant l’affaire du gouvernement.

Sauf que maintenant, la Marjaiya n’est pas très enchantée, parce que cette décision d’intégrer les Hachd au sein des forces de sécurité, bien qu’approuvée par le parlement, n’est pas encore entièrement mise en œuvre. C’est une autre faiblesse du premier ministre Haidar al-Abadi. Il hésite à faire appliquer cette loi et à se retrouver avec ceux que la Marjaiya aimerait voir sous le commandement du gouvernement central à Bagdad, plutôt que sous le contrôle de l’Iran. Sistani refuse toute interférence extérieure dans les affaires irakiennes par tout autre pays, en particulier l’Iran, sans nécessairement être contre Téhéran. C’est qu’il voit bien la puissance de groupes comme Asaïb Ahl al-Haq, qui compte de nombreux hommes bien armés, en plus de disposer des installations de deux stations de télévision toutes équipées et fonctionnelles.

Abadi, contrairement à Sistani, est d’avis que les Hachd ne pourront être intégrés aux forces de sécurité irakiennes qu’une fois la menace de Daech résorbée (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). Abadi s’inquiète du rôle que les dirigeants et les groupes qui ont combattu dans les rangs des Hachd peuvent jouer aux prochaines élections. Ces dirigeants, dont Ahmad al-Asadi (député et porte-parole des UMP), Abou Mahdi al-Muhandes (député et chef adjoint des Hachd), Hadi al-Ameri (député et ex-ministre) et les chefs des groupes qui ont combattu aux côtés des UMP tout en gardant un statut indépendant sur le plan politique et militaire, vont se présenter aux prochaines élections et former un « front de la résistance » opposé à ceux qui ne trouvent rien à redire contre la présence et l’influence des USA en Mésopotamie.

De nombreux membres des UMP et bien des Irakiens en général affirment être des partisans de Sistani, mais se trouvent, d’une certaine façon, en dehors de la sphère d’influence directe de la Marjaiya. Les gens ne suivent pas les recommandations formulées par les représentants de Sistani dans leurs sermons hebdomadaires, bien qu’ils se rassemblent encore à toutes les occasions dans la rue al-Rasoul pour exprimer leur soutien à Sistani en scandant : « Notre perle, c’est Sayed Ali Sistani » (Taj..Taj..‘Ala al Rass, Sayed Ali Sistani). Voilà pourquoi le grand ayatollah à Nadjaf garde le silence depuis plusieurs mois et exprimera ses doléances contre l’inefficacité du gouvernement et du premier ministre au cours des prières du vendredi, principalement à Kerbala, où se trouve le mausolée chiite le plus sacré, celui de l’Imam Hussein.

Mais Bagdad a encore besoin des Hachd pour deux raisons :

-La lutte contre Daech est loin d’être terminée. Hawija, Ana, Rawa, Al-Qaem et la frontière Irako-Syrienne et Irako-Jordanienne demeurent encore le terrain opérationnel de Daech.

-Les élections parlementaires, prévues pour l’an prochain, sont en train de s’échauffer. Dans le cas d’Abadi, il serait vraiment malvenu pour lui de s’en prendre aux Hachd tant qu’il veut obtenir le soutien d’une grande partie de la population, en se servant de la question de la sécurité comme levier pour obtenir un second mandat.

Les chiites irakiens faisant partie des Hachd proviennent principalement du sud de l’Irak. Ils sont peu fortunés et ont quitté leurs familles et le peu de biens qu’ils possèdent pour répondre à l’appel à défendre l’Irak. Les Irakiens les considèrent (contrairement aux nombreux analystes et « experts » irakiens vivant à l’étranger) comme de véritables héros, qui se portent à la défense de chaque foyer, des vieillards, des femmes et des enfants.

En recevant des louanges à propos de sa fatwa appelant à la création d’un corps de volontaires pour sauver l’Irak de Daech, Sistani a répondu, avec émotion : « Ce sont ces pauvres volontaires qu’il faut louanger et respecter, dont les pieds devraient être baisés (…). Ce sont eux qui ont dépêché des milliers de volontaires jeunes et vieux sans hésitation, pour défaire Daech et ramener à leurs propriétaires légitimes les provinces, les villages et les foyers où vivent des sunnites et d’autres minorités (…). Ce sont eux qui ont empêché que des milliers de femmes irakiennes soient réduites à l’esclavage par Daech (…). C’est à eux que le monde doit tant, pour avoir défait le terrorisme, pas à moi (…) ».

Elijah J. Magnier | 18 septembre 2017