Un article qui montre les véritables objectifs des combattants Kurdes, soutenus par les Etats-Unis, en Syrie. [ASI]
Sur cette photo diffusée le 8 août 2016 par Hawar News, l’agence de presse de la zone kurde semi-autonome de Syrie, on voit les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) agissant sous commandement kurde, qui brandissent leur drapeau au centre de la ville de Manbidj, une ville de la province d’Alep, après avoir chassé les miliciens de l’Etat Islamique du secteur. Des officiers kurdes syriens et un groupe d’activistes proclament que ces combattants se sont emparés, avec l’appui des Etats-Unis, d’une place forte tenue par l’Etat Islamique au nord de la Syrie, après deux mois de combat acharné, et qu’ils ont libéré des centaines de civils que ce groupe utilisait comme boucliers humains.
Par Sarah Abed | 8 octobre 2017
Les occidentaux affirment que les Kurdes sont les forces militaires les plus exemplaires et les plus fiables engagées contre Daesh au Moyen-Orient. Mais si leur objectif est bien, comme ils le prétendent, d’en finir avec Daesh, pourquoi en viennent-ils à perpétrer un génocide contre les Syriens ? Si l’on reconnaît ce fait, il devient difficile d’adhérer à la thèse occidentale selon laquelle les groupes terroristes armés kurdes ont pour but d’aider la Syrie. La réalité sur le terrain contredit ces ronflants propos dont se sert l’Occident pour se couvrir tout en soutenant ces groupes terroristes. Ce récit mensonger a servi en réalité à armer les Kurdes de Syrie instaurant par ce biais instabilité et division.
La revendication des séparatistes kurdes, selon laquelle un territoire dans lequel ils ont habité ou qu’ils ont libéré leur appartient, est en effet totalement illégale et illogique. Les Etats-Unis ont armé et soutenu les Kurdes, et ce, dès la création des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) le 10 octobre 2015. Pour lutter contre l’Etat islamique en Syrie, ils avaient besoin de créer un groupe qui ne soit pas aussi extrémiste que l’Armée syrienne libre (ASL), dont l’affiliation à Al-Qaïda avait été révélée. Dans son numéro du 1er octobre 2017, la revue South Front rapporte l’avertissement lancé par un commandant de ces FDS, Omid Kabar, au cours de funérailles de combattants tués à Raqqa, selon lequel leurs troupes ne rendraient, ni la ville de Tabqah, ni aucun autre territoire au gouvernement syrien.
« Le gouvernement syrien est persuadé que nous restituerons à son armée les régions que nous tenons, ou bien la ville de Tabqah….. Mais nos frères savent bien, qu’en cinq années de révolution menée par les Unités de Protection du Peuple (People Protection Units – YPG), et depuis notre regroupement avec d’autre factions au sein des Forces Démocratiques Syriennes, nous n’avons pas rendu un centimètre carré de terrain… Et qu’il en sera de même demain. Notre loi est claire. Cette terre qui a été baignée du sang de nos martyrs appartient au peuple et nous ne la rendrons pas » a assuré Kabar.
Cette animosité des Kurdes envers les Syriens est d’autant plus surprenante que la pays les a toujours accueillis à bras ouverts. A titre d’exemple les réformes menées par la Syrie en 2012 et favorables à leurs intérêts. «Le Président Assad a promulgué un décret garantissant la citoyenneté arabe aux résidents étrangers du Gouvernorat de Hassake » rapportait l’agence de presse SANA. Cette mesure, dont 300 000 Kurdes environ ont bénéficié, a été prise une semaine après la convocation par Assad d’un comité chargé de « résoudre le problème du recensement de 1962 dans le Gouvernorat d’Hassake« .
En janvier 2015, l’agence SANA rapportait cette déclaration du Premier Ministre syrien du moment, le Dr Wael al-Halqi : « Le peuple kurde est profondément ancré dans la société syrienne, et Kobané fait partie intégrante de la Syrie, celle qui est chère à tous les Syriens « . Le Ministre a prononcé ces paroles lors de sa rencontre avec une délégation composée de notables kurdes. Il a également encouragé ses interlocuteurs à bannir toute violence et à promouvoir l’amitié, disant une fois de plus qu’une solution à la crise syrienne ne pouvait être trouvée « qu’au travers d’un dialogue national et d’une réconciliation nationale renforcée« , et précisant que le dialogue devait définitivement s’instaurer « au niveau national, à l’écart des injonctions étrangères. »
En 2014, le Rassemblement Civil Démocratique des Kurdes de Syrie a déclaré que la détermination des habitants de Kobané dans leur combat contre les terroristes reflétait la solidarité des Kurdes de Syrie envers leur patrie syrienne. Aux dires du Secrétaire du Conseil Suprême de ce parti, cette détermination forçait l’admiration, et les tentatives de violation de l’intégrité du territoire syrien faisaient partie d’un complot, visant à instaurer le chaos et la division, et à affaiblir l’axe de la résistance.
Ce ne sont que quelques exemples des efforts entrepris par le gouvernement syrien pour unifier les populations vivant à l’intérieur de ses frontières. Mais malgré ces efforts menés en toute bonne foi, les Forces Démocratiques Syriennes ont préféré s’allier aux ennemis de la Syrie plutôt que de coopérer avec l’Armée gouvernementale syrienne.
A recent agreement – initiated and brokered by the U.S. between a Free Syrian Army (FSA) faction and the Kurdish-led SDF lays out conditions whereby U.S.-initiated negotiations would allow the FSA faction al-Muatasim Brigade to peacefully take over 11 villages in northern Syria that are controlled by the SDF.
Sur l’initiative et par le truchement des États-Unis, un récent accord entre une faction de l’ASL et les Forces Démocratiques Syriennes sous commandement kurde, établit les termes de négociations qui ont permis à la brigade al-Muatasim de l’ASL de s’emparer de 11 villages du nord de la Syrie, sous contrôle des Forces Démocratiques Syriennes. Les grandes lignes de cet accord sans précédent ont été rendues publiques le 10 mai ; il y était dit que la coalition dirigée par les Etats-Unis avait confié à la brigade al-Muatasim la responsabilité d’administrer les villages en question.
Credit image: copie Twitter de Mustafa Sejari
Al-Muatasim est connu pour être un important allié des Etats-Unis, raison pour laquelle cette brigade a été choisie pour administrer les villages. Une preuve supplémentaire que les Etats-Unis, les FDS et l’ASL marchent main dans la main. Leur coalition fait partie de l’ensemble de l’opération qui vise à contrecarrer l’avancement de l’Armée gouvernementale syrienne et ses alliés.
Les dirigeants des FDS ont annoncé qu’ils vont tenter d’annexer la ville de Raqqa à majorité arabe s’ils réussissent à la libérer. Expulsant en masse la population arabe de la ville, les Kurdes y procèdent à un nettoyage ethnique, préparant ainsi le terrain pour la future annexion de la ville et son rattachement à leur « Fédération ».
Sarah Abed | 8 octobre 2017
Article original en anglais: Sarahabed.com
Traduit par Sylvie Jolivet, pour Arrêt sur info