Le 12 juillet, nous avions immédiatement transmis par plusieurs canaux à l’administration fédérale helvétique, l’appel urgent que nous avions reçu de Gaza de la part de l’ancien ministre de la santé Bassem Naim. Ce message angoissé laissait entendre que la confédération suisse n’avait aucune relation officielle avec le gouvernement élu du Hamas – ce qui est surprenant. Il décrivait la situation humanitaire catastrophique de la population civile de Gaza et appelait les pays occidentaux à intervenir avant qu’une opération militaire terrestre ne soit engagée par le gouvernement israélien, avec toutes les conséquences qui allaient s’ensuivre pour la population civile.
Cet appel signifiait aux diplomaties occidentales – avec lesquelles le Hamas n’avait aucune liaison – que seul un cessez-le -feu ne suffisait pas; qu’il fallait notamment qu’elles exigent d’Israël la levée complète du blocus qui étrangle la population de Gaza, à commencer par l’ouverture de la frontière de Rafah.
Nous n’avons reçu aucune réponse à ce message et nous n’avons entendu aucune déclaration officielle condamnant l’opération militaire israélienne contre la population de Gaza de la part de M. Didier Burkhalter, ministre des affaires étrangères et Président en exercice de la Confédération helvétique.
Ce silence nous paraît d’autant plus scandaleux que la Suisse est dépositaire des Conventions de Genève et que- à ce titre – selon un article publié le 18 juillet par la Neue Zürcher Zeitung, M. Didier Burkhalter avait été prié par un courrier du 9 juillet du Président palestinien Mahmoud Abbas de convoquer d’urgence une conférence internationale sur la situation humanitaire dans les territoires palestiniens.
Silvia Cattori – 19 juillet 2014