Le père Elias Zahlaoui, prêtre à l’église Notre-Dame de Damas, expose inlassablement les mensonges relayés par les médias dominants sur la Syrie; plus grave, leur ignominieuse complicité avec les groupes terroristes. Il interpelle également l’Église sur sa complicité avec les puissances occidentales. Avancé en âge, souffrant pour son peuple massacré depuis 2011 par ces groupes extrémistes considérés à tort comme des « rebelles pro démocratie » [y compris par les médias traditionnels suisses], Elias Zahlaoui n’a jamais cessé depuis 2011 d’appeler à revoir la politique criminelle engagée contre son pays, notamment en France, par les présidents Sarkozy et Hollande. [Silvia Cattori]


Par Elias Zahlaoui – Damas,  5 avril 2020

Source: Arrêt sur info

Réponse à un ami d’Occident

Mon ami,

En septembre 2018, vous m’aviez offert en cadeau, le nouveau livre du Pape François, ʺLe Nom de Dieu est Miséricordeʺ, dans une édition française, parue en 2016, chez Robert Laffont.

Je savais que mes lettres ouvertes au Pape François, ainsi d’ailleurs qu’à ses deux Prédécesseurs, devaient vous paraître quelque peu injustifiées ou exagérées. Pourtant je n’avais jamais reçu de réponse directe de Rome.

Je me suis donc mis à lire ce livre. Croyez bien que j’ai eu soin de prendre tout mon temps, pour en découvrir la teneur profonde. Hélas, ce fut pour moi une profonde déception.

Dois-je vous rappeler ce que j’avais spontanément écrit au bas de la dernière page, à l’encre rouge, dès que je l’avais terminé ? Je vous l’avais transcrit aussitôt, dans la lettre électronique, que je vous avais adressée alors.

Il m’en coûte terriblement de reproduire aujourd’hui ce texte. L’idée ne me serait jamais venue, de devoir le divulguer un jour, devant le grand public. Mais aujourd’hui, je me dois de le faire.  Sachez bien que je le fais en prêtre catholique. Car je suis prêtre, et prêtre de 88 ans, et donc candidat à tout instant, à quitter ce monde, et à comparaître devant ce Jésus que j’ai essayé d’aimer et de servir.

Cependant, je dois d’abord préciser que le Pape François finissait son livre par cette phrase : « Souvenons-nous toujours des mots de St Jean de la Croix : ʺAu soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour.ʺ ».

J’ai donc aussitôt écrit d’une traite :

«Quel amour ?!

«Crier la vérité de l’injustice, devenue pratique universelle et quotidienne de TOUT l’Occident, n’est-ce pas une façon plus vraie et plus réaliste de vivre l’amour ?

«Ce que j’ai lu dans ce livre est digne d’un curé, mais indigne d’un Pape.» (3/10/2018)

Cependant, il me faut signaler que la première Encyclique du Pape François, ʺEvangeliigaudiumʺ (La joie de l’Evangile), publié en 2013, avait paru constituer un engagement audacieux et décisif de l’Église catholique, pour combattre enfin l’injustice monstrueuse, dont sont victimes les milliards, oui les milliards de laissés-pour-compte, à travers le monde. Cette Encyclique me semblait jaillir de la veine même qui avait dicté au Pape Jean-Paul II, ses fameuses quatre-vingt-quatorze déclarations de repentir. Elles figurent toutes dans le fameux livre du journaliste italien, Luigi Accatoli, lui-même ami de Jean-Paul II, ʺQuand le Pape demande pardonʺ. Il n’est pas inutile de signaler que ce livre avait paru en 1997, en trois éditions à la fois : italienne, anglaise et française.

Pour ma part, prêtre de l’Église Catholique, j’y avais même vu l’expression tant attendue, d’une volonté de libération définitive, du mirage désastreux qu’a constitué pour TOUTE l’Église, tant d’Orient que d’Occident, l’alliance avec le pouvoir politique, inaugurée depuis l’empereur Constantin en 313.

Hélas, cette ʺpercéeʺ théologique n’eut jusqu’à ce jour, aucune suite. Pourtant faut-il être aveugle, pour ne pas voir que le monde entier ne fait, de jour en jour, que basculer dans l’horreur de guerres successives, savamment programmées et diversifiées, dont celle, hors norme, menée par 140 pays, les États-Unis en tête, contre ma patrie, la Syrie, depuis plus de neuf ans ?

En outre, pour ne pas mésestimer l’intelligence supérieure ʺhumanitaireʺ des États-Unis, je dois signaler aussi l’embargo total imposé à la Syrie, et prorogé même en ce temps catastrophique du Coronavirus ! En effet pour les américains qui adorent respecter les lois de la Terre et du Ciel, comme jamais peuple ne les a respectées, la Syrie est un pays ʺvoyouʺ !

On a beau me dire que le Pape s’est fait modeste, simple, proche des humbles et des réfugiés de toutes sortes, qu’ʺonʺ lui présente. J’ai beau lire aussi les titres flamboyants de ses discours, ou de ceux de ses représentants, publiés régulièrement dans l’organe officiel du Vatican, ʺL’Osservatore Romanoʺ !  Je ne puis ignorer le fait flagrant qu’il n’a jamais condamné les fauteurs de guerres, et les semeurs d’horreur, de terreur, de faim et de mort à travers le monde. Et pourtant, il ne peut pas ne pas savoir, que ces puissances veulent, même au prix d’une guerre nucléaire, qu’elles préparent sans arrêt, au cœur de l’Europe, et plus particulièrement en Italie, même et surtout en ce temps de Coronavirus, pour imposer définitivement leur hégémonie totale sur le monde !

Qu’attend-il ? Que craint-il ?

Le Christ à sa place, les aurait-Il ménagés, comme le Pape François le fait régulièrement, tout comme ses prédécesseurs ?

Pourtant il est le Représentant de Jésus-Christ, et rien d’autre que Son Représentant ! Quelle dignité à nulle autre pareille !

Or le Christ s’est totalement et définitivement IDENTIFIÉ avec toute personne humaine, et surtout avec tous ceux qui souffrent d’injustice, de faim, de froid, de maladie, bref d’atteintes à leur dignité, leur liberté, leur vie ! Et ceux-là, faut-il le rappeler, furent de tout temps, et sont toujours, l’immense majorité de l’humanité !

Qu’attend donc le Pape, pour défendre le Christ souffrant en tous ces souffrants ? N’est-il pas le Représentant de Celui qui s’est laissé crucifier pour avoir dit la vérité sur Dieu et l’Homme ? Le Temple de Jérusalem, dont le Christ, pourtant doux et humble de cœur, a violemment chassé les vendeurs, était-il plus saint que le Temple de notre Terre ?

Oui, qu’attend-il pour condamner au nom du Christ même, les politiciens destructeurs à la fois, de l’Humanité et du Monde ?

Ami,

Pour tout cela, sachez que lors de cette soirée de prière, sur la place St Pierre, le 27 mars dernier,soirée sans précédent dans l’histoire, je m’attendais à un sursaut vraiment prophétique, de la part du Pape ! Pour une fois, le Pape se trouvait SEUL, face à Dieu et à toute l’humanité ! Qui aurait pu imaginer une telle scène ? Le monde entier, terrifié par le Coronavirus, avait les yeux braqués sur lui. Pour la première fois dans l’histoire, le Pape avait la chance, sous les caméras de télévision du monde entier, de se libérer de toute contrainte, intérieure institutionnelle, et extérieure politique, pour agir en tant que Représentant du Christ, présent réellement dans les milliards de souffrants en quête de dignité.

Je m’attendais à ce qu’il déclare urbi et orbi, vouloir séparer à jamais, le passé de l’Église, jalonné de tant de compromissions avec les pouvoirs politiques et financiers, d’un présent et d’un avenir qui se veulent réellement et courageusement au service de tous, et particulièrement des souffrants. Un certain saint syrien, du nom d’Irénée, évêque de Lyon, n’avait-il pas déjà dit au deuxième siècle : ʺLa gloire de Dieu, c’est l’homme vivantʺ ?

Oui, je m’attendais naïvement à un tel sursaut !

Hélas, j’avoue que ce moment de prière sur la Place St Pierre, fut pour moi l’un des plus tristes de l’histoire du christianisme.

Mon ami,

Dans une semaine, nous fêtons la Résurrection du Christ.

Quand fêterons-nous la Résurrection de Son Église ?

Père Elias Zahlaoui

Damas, ce 5/4/2020

Source : Arrêt sur info


Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie à Sa Sainteté le Pape François

Par Elias Zahlaoui

Damas,  5 avril 2020

Source: Arrêt sur info

Sainteté,

Dans deux jours, commence la dixième année de la guerre cosmique contre la Syrie, ma patrie.

Je voudrais en ce jour du 13/3/2020, vous poser, à vous personnellement, ainsi qu’à toute l’Église Catholique, où qu’elle soit, une question, une seule, aussi simple que capitale. La voici :

Croyez-vous toujours à la SURVIE de Jésus-Christ dans le monde arabe ?

Je me hâte de préciser que les généralités de toutes sortes, que vous ne cessez de dire et de redire, ou celles que vous faites dire à vos représentants, au niveau des Instances Internationales, sont loin de le laisser croire.

J’en prends à témoin TOUT ce que reproduit à ce propos, l’organe officiel du Vatican, l’Osservatore Romano, sous des titres parfois évocateurs, voire percutants. Tous ces textes sans exception, font preuve d’une triste et systématique absence de prise de position vis-à-vis de la politique désastreuse et déclarée, de certaines  Puissances mondiales, les États-Unis en tête, et de leurs valets européens et arabes, contre le Monde Arabe.

Pourtant cette politique d’hégémonie à outrance, qui ose ignorer qu’elle se fait depuis des décades, au défi de toute légitimité, tant internationale que régionale, ainsi que de toute morale, tant humaine que religieuse?

Quant aux prix de ce déchaînement de catastrophes consécutifs, contre le Monde Arabe, j’ai le regret de dire qu’en l’absence de la moindre condamnation prononcée par l’Église, j’en laisse, avec tous les opprimés de ce monde, à Dieu seul, le soin d’en juger les fauteurs et leurs compères.

En effet, l’Église, ʺColonne de Véritéʺ selon St-Paul, et Représentante de Jésus-Christ, se révèle incapable d’adresser le moindre reproche à ces malheureux ʺPuissantsʺ, qui s’érigent en véritables destructeurs de l’Œuvre de Dieu, y compris l’effacement du Christianisme dans le Monde Arabe.

Sainteté,

Je sais que ce que j’avance, en tant que prêtre catholique, est plus que grave.

Mais je tiens à le redire, preuves à l’appui.

Qu’il me suffise d’abord de rappeler votre traditionnel message de paix, pour l’année nouvelle 2020, ainsi que votre discours officiel, lors de votre visite aux Émirats Arabes Unis, du 3 au 5 février 2019.

Cependant, je tiens à aller plus loin.

Il est en effet deux faits accablants, que je ne puis passer sous silence, d’autant plus qu’ils concernent tous deux la Syrie.

Le premier – j’y reviens sans cesse – est celui de votre première visite, fin septembre 2015, aux États-Unis. Vous vous trouviez alors au cœur même de cet Empire qui prône ouvertement la destruction de tout opposant, dont la Syrie, à sa politique démoniaque, menée toujours au nom de ʺla Liberté, de la Démocratie et des Droits de l’hommeʺ. Or devant les principaux représentants de cet Empire, tant civils que religieux, ainsi que devant l’Assemblée Générale des Nations-Unies, vous avez prononcé quatre discours, que j’ai tenu à lire et relire, cinq fois, pour ne pas me laisser saisir par une impression ponctuelle. Hélas, je n’y ai trouvé que des mots de félicitation, de gratitude, outre des invitations générales à plus de liberté religieuse et de respect pour la Nature et l’environnement.

Pour le Représentant de Jésus-Christ, Celui-là même qui est mort sur la Croix, par amour pour une humanité plus que jamais, méprisée, écrasée, affamée, décimée, c’est triste et inquiétant!

Le second fait concerne la démarche proprement politique, que couvrait, sous les fameux prétextes humanitaires, la lettre que vous avez adressée à notre Président, par l’entremise du Cardinal Peter TURKSON, en date du 28 juin 2019.

En effet, je ne puis croire que vous ignoriez jusqu’à ce jour, que la Communauté Internationale au nom de laquelle vous parlez, et sur la politique de laquelle vous vous alignez régulièrement, n’est rien d’autre que l’Empire Américain. Ignoriez-vous aussi que des milliards d’êtres humains, laissés – pour – compte à travers le monde, et avec lesquels Jésus-Christ s’est littéralement identifié, essaient de lutter contre cette Communauté même, pour s’assurer un minimum de vie, dans la justice et la dignité ?

Or, de cette lutte universelle pour la survie, la Syrie, son Président en tête, offre un exemple unique, face à une guerre absolument injuste, et à un embargo total, que rien ne justifie.

Sainteté,

Laissez-moi, pour finir, vous exprimer ma réaction de prêtre syrien, à votre offrande des 6000 rosaires au peuple syrien, en date du 15/8/2019.

Il va de soi que la prière est de première nécessité pour l’homme, et surtout pour l’homme contemporain.

Mais croyez-vous vraiment que cette façon de faire, ainsi que vos appels continuels à la prière en faveur de la paix, en Syrie et partout, suffisent-ils à pallier à votre totale et incompréhensible absence de prise de position, vis-à-vis des bourreaux déclarés de l’Humanité ?

N’est-il pas temps pour l’Église Catholique de rompre une fois pour toutes, avec la politique de l’Empire Américain, afin de renouer pour de bon avec le Royaume de Dieu ? Les chrétiens du monde, et pas seulement de Syrie, feraient bien de prier pour une totale conversion de l’Église.

Une visite en cette Syrie crucifiée, berceau du Christianisme, n’en serait-elle pas le commencement tant attendu ?

Sainteté,

Veuillez voir dans ce souhait, non seulement l’espoir d’un prêtre de Syrie, mais aussi celui des multitudes crucifiées à travers le monde.

Je vous dis mon affection et mon respect.

Pr. EliasZahlaoui

Damas, le 13/3/2020

Source: Arrêt sur info


Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie au Pape François

Par EliasZahlaoui

Damas, le 22/2/2019

Sainteté,

Depuis ma dernière lettre ouverte, en date du19/6/2016, je m’étais promis de ne plus vous écrire.

Cependant, en lisant, par hasard, dans l’Osservatore Romano du 28/6/2018, le discours que vous avez improvisé, devant le Conseil général du ROACO (réunion d’aide aux Églises orientales), je me suis décidé à vous écrire de nouveau.

Sous le titre ʺLe cri de douleur du Moyen-Orientʺ, vous vous plaisez à vous épancher en émotion, compassion, et plainte, sans plus.

Pourtant les nombreux et graves problèmes, que vous avez soulevés – ʺde manière spontanéeʺ, comme vous avez tenu à préciser -, ne méritaient-ils pas de votre part, une prise de position plus engagée, et donc plus responsable ?

En cette lettre ouverte, je me permets, moi simple prêtre arabe catholique de Damas, de reposer ces mêmes problèmes, un à un, en vous citant textuellement, pour vous poser les questions que ma conscience me dicte.

Premier problème :

Vous dites :

« Au Moyen-Orient, il y a également le risque – je ne veux pas dire la volonté de quelqu’un – le risque d’effacer les chrétiens… »

Question :

Croyez-vous que vos auditeurs, et donc vos lecteurs, ignorent, comme vous semblez l’insinuer, les pays dont la volonté expresse s’ingénie, depuis la création d’Israël, à éliminer totalement les chrétiens de tout le Proche-Orient, comme ils sont sur le point d’y réussir, même en Palestine occupée, ʺterre de Jésusʺ, comme vous l’appelez, devenue terre d’injustice, de haine et de mort, et dont le nom a été effacé, pour n’être plus appelée que ʺTerre Sainteʺ ?

Deuxième problème :

Vous dites :

« Aujourd’hui, le Moyen-Orient souffre, pleure, et certaines puissances mondiales regardent peut-être le Moyen-Orient, en ne se préoccupant pas tellement de la culture, de la foi, de la vie de ces peuples, mais elles le regardent pour en prendre un morceau, et avoir plus de pouvoir ».

Question :

Vous est-il permis, au poste de responsabilité spirituelle, universelle et unique, que vous occupez, de faire croire à vos auditeurs, et donc à vos lecteurs, que vous ignoriez totalement les enjeux et les prix horribles, des guerres interminables qui ravagent le monde arabe, depuis le projet de création d’Israël, pour chercher à vous disculper de la terrible responsabilité que vous assumez vis-à-vis de ces ʺpuissances mondialesʺ, les États-Unis en tête, qui ont forcé près de 140 pays membres des Nations-Unies, à déclarer la guerre contre mon propre pays, la Syrie, et qui y ont acheminé de 100 pays, toujours membres des Nations-Unies, régulièrement et à longueur de près de huit années, des hordes évaluées à 400.000 ʺdjihadistesʺ, possédés par le démon de l’argent, du sang, de la convoitise et du pouvoir ?

Troisième problème :

Vous dites :

« Les chrétiens – tout le monde le dit – sont les premiers au Moyen-Orient, nous devons les respecter.  Mais il n’en est pas ainsi dans les faits.  Le nombre des chrétiens diminue… ».

Question :

Si vous voulez insinuer que ce sont les musulmans qui forcent les chrétiens à quitter ʺla terre qu’ils aimentʺ, comme vous le déclarez, comment expliquez-vous que leur départ se soit terriblement accentué, depuis la création d’Israël, alors qu’ils avaient vécu, lutté et survécu, pendant des centaines d’années, côte à côte avec les musulmans ?

Quatrième problème :

Vous dites :

« Le Moyen-Orient est le berceau du Christianisme, la terre de Jésus ».

Question :

Ignorez-vous par hasard, que bientôt, vu le rythme effréné de la judaïsation illégale de toute la Palestine occupée, il n’y aura plus de chrétien dans ʺla terre de Jésusʺ ?

Cinquième problème :

Vous dites :

« Au Moyen-Orient, il y a les grandes Églises, les Églises antiques, avec leur théologie, leur liturgie…

Nous devons sauvegarder tout cela.  Nous devons lutter pour cela… ».

Question :

Mais que faites-vous effectivement, avec toutes les Églises d’Occident sans exception, aussi bien en Europe que dans tout le continent américain, alors qu’enchaînés comme vous êtes par le complexe de culpabilité, séculaire et maladif, vis-à-vis des juifs – victimes de votre antisémitisme, séculaire et unique – vous avez fini tous par fermer les yeux, les oreilles et les bouches, sur toutes les horreurs commises illégalement et au grand jour, contre tous les arabes, tant musulmans que chrétiens, en ce même Proche-Orient, depuis la création d’Israël, sans même aider les juifs israéliens, et pro-israéliens de par le monde, à sauver ce qui pourrait leur rester d’humain, comme le leur reprochent depuis tant d’années, leurs grands coreligionnaires même, comme Leibowitz, Israël Shahak, Gilad Atzmon, Jacob Cohen… ?

Sixième problème :

Vous dites :

« Le Moyen-Orient, en ce moment dans la souffrance, est une terre de migration ».

Question :

Si toute terre, de par le monde, a été, en temps ordinaire, une terre d’accueil et de migration, comment pouvez-vous, au poste de responsabilité spirituelle, universelle et unique, que vous occupez, soulever la question de la migration au Moyen-Orient, sans parler ouvertement de ces migrations forcées, massives et successives, qui ont déplacé de la Syrie seule, sur une population de 23.000.000 d’habitants, 12.000.000, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, sans pointer un doigt accusateur contre les véritables responsables de ces migrations, absolument programmées et inhumaines, dans ce pays qui passait pour être, avant le soi-disant ʺprintemps arabeʺ, l’un des plus paisibles du monde ?

Septième problème :

Vous dites :

« Il y a un grand péché au Moyen-Orient…

Le péché de la guerre, chaque fois plus forte…

Avec des armes sophistiqués… C’est le grand péché de la guerre… ».

Question :

Comme c’est bien dit, mais, toujours au poste de responsabilité spirituelle, universelle et unique, qui est le vôtre, vous est-il permis de parler ʺdu grand péché de la guerreʺ, sans enfin pointer un doigt accusateur contre les pays qui, comme les États-Unis, l’Angleterre et la France, au niveau du monde, et Israël au niveau du Proche-Orient, ne cessent de fomenter des guerres absolument injustes, et de plus en plus destructrices, guerres qui privent les États de la région, d’innombrables possibilités de développement, humain, scientifique, social et structurel, et qui sèment partout et en profondeur, mensonges, tensions, dissensions, heurts, angoisses, haines et désespoirs, tandis que ces pays claironnent, nuit et jour, et à longueur d’années, grâce à leurs tout puissants médias, qu’ils n’agissent qu’à regret, pour sauvegarder leur trilogie infernale :

ʺLa liberté, la démocratie et les droits de l’hommeʺ ?

Huitième et dernier problème :

Vous dites, en conclusion de votre discours devant le ROACO :

« Le Seigneur ne nous laissera pas seuls.  Et c’est pourquoi je dis que le Moyen-Orient est une espérance, une espérance que nous devons cultiver… ».

Question :

Ce cri d’espérance par lequel vous avez tenu à terminer votre discours, n’aurait-il pas sa source, entre autres, dans les prophétiques et magnifiques messages, que la Sainte Vierge et Jésus nous ont délivrés à Damas même, dans le modeste quartier de Soufanieh, depuis le 18 février 1982, et tout au long des années, jusqu’au 17 avril 2014, en prévision et en conclusion à la fois, du terrible et décisif combat cosmique, qui se jouait sur cette terre Sainte, qui s’appelle la Syrie ?

Sainteté,

Permettez-moi, ici, de rappeler en toute lettre, le dernier de ces grands messages.  Il fut dicté par Notre Seigneur, le jeudi de la Semaine Sainte, en date du 17 avril 2014.  Il est à remarquer que ce jour-là ʺcoïncidaitʺ avec le jour de la fête nationale de la Syrie :

« Les blessures qui ont saigné sur cette terre, sont celles-là mêmes qui sont dans mon corps, car la cause et l’auteur sont le même.

Mais soyez dans la certitude que leur sort est identique au sort de Judas. »

Sainteté,

Je voudrais avant de terminer cette lettre, inviter ceux qui risquent d’y trouver mon franc-parler, déplacé, à lire et même relire le livre terrible que le Pape Jean-Paul II a fait publier, en trois langues à la fois, en 1997, sous le titre extrêmement courageux :

ʺQuand le Pape demande pardonʺ.

Et maintenant, laissez-moi vous exprimer en prêtre, l’espoir que je place en vous, et clamer devant vous l’espérance infinie que je place en Jésus.

Père Elias Zahlaoui


Source: Arrêt sur info