Vidéo :  Ron Paul dénonce le complot en Syrie ! – 4 octobre 2012 :

 


Ron Paul – 4 oct. 2012

Transcription et traduction de l’anglais (par M.F. Cordemans) :

Des plans, rumeurs et propagandes de guerre pour attaquer la Syrie et renverser Assad sont présents depuis de nombreux mois. Cette semaine dernière cependant, il a été rapporté que le Pentagone a effectivement finalisé des plans pour faire exactement cela. A mon avis, toutes les preuves pour justifier cette attaque sont bidons. Elles ne sont pas plus crédibles que le prétexte invoqué pour l’invasion de l’Irak en 2003 ou pour l’attaque de 2011 en Libye. Le total gâchis de ces guerres devrait nous amener à réfléchir avant que cet effort maximal à l’occupation et au changement de régime ne soit engagé contre la Syrie.

Il n’y a pas d’inquiétude concernant la sécurité nationale qui exige une telle escalade de la violence au Moyen-Orient. Il ne devrait y avoir aucun doute que nos intérêts au sujet de notre sécurité sont mieux satisfaits en restant complètement en dehors du conflit interne qui sévit actuellement en Syrie. Nous sommes déjà trop impliqués en soutenant à l’intérieur de la Syrie les forces désireuses de renverser le gouvernement actuel. Sans ingérence extérieure, le conflit – maintenant caractérisé comme une guerre civile – serait probablement inexistant.

Que nous attaquons ou non une fois de plus un autre pays en l’occupant et en y installant un nouveau régime que l’on espère pouvoir contrôler pose une sérieuse question constitutionnelle: d’où le président obtient-il une telle autorité?

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’autorité compétente pour décider d’aller en guerre a été ignorée. Elle a été remplacée par des entités internationales comme les Nations Unies et l’OTAN ou le président lui-même tout en ignorant le Congrès. Et malheureusement, le peuple ne s’y oppose pas. Nos derniers présidents affirment explicitement que l’autorité pour décider d’aller en guerre n’est pas le Congrès des Etats-Unis. Cela a été le cas depuis les années 50 lorsque nous avons été menés à la guerre en Corée sous résolution de l’ONU et sans l’approbation du Congrès. Et une fois de plus, nous sommes sur le point de nous engager dans une action militaire contre la Syrie et de raviver dans le même temps, de façon irresponsable, la guerre froide avec la Russie.

Nous sommes maintenant engagés dans un jeu de « poule mouillée » avec la Russie qui présente une menace beaucoup plus grande pour notre sécurité que la Syrie. Tolérerions-nous le fait que la Russie exige une solution humanitaire à la violence à la frontière entre les USA et le Mexique? Cela nous préoccuperait de manière légitime. Mais pour nous d’être engagés en Syrie, où la Russie a une base navale reconnue, est équivalent à ce que les Russes soient près de nos frontières au Mexique.

Nous sommes hypocrites lorsque nous condamnons les Russes quand ils protègent leurs intérêts avoisinants et que nous prétendons faire la même chose à des milliers de kilomètres de nos côtes. Nous n’avons aucun intérêt à choisir un camp, à fournir secrètement une assistance et encourager un conflit civil dans l’objectif de provoquer un changement de régime en Syrie. Accuser à tort les Russes de fournir des hélicoptères militaires à Assad est une provocation inutile. Blâmer à tort le gouvernement Assad pour un soi-disant massacre perpétré par une violente faction rebelle n’est rien d’autre que de la propagande de guerre.

La plupart des gens informés reconnaissent maintenant que la guerre planifiée contre la Syrie n’est que l’étape suivante visant à s’attaquer au gouvernement iranien, ce que les néo-conservateurs admettent ouvertement. Contrôler le pétrole iranien, comme nous l’avons fait en Arabie saoudite et tentons de le faire en Irak, est le véritable objectif des néo-conservateurs qui ont été responsables de notre politique étrangère ces dernières décennies.

La guerre est inévitable sans un changement significatif et immédiat de notre politique étrangère. Les désaccords entre nos deux partis politiques sont mineurs. Tous deux conviennent que toute suppression de fonds de guerre doit être annulée. Aucun des deux partis ne veut renoncer à notre présence agressive et croissante au Moyen-Orient et en Asie du Sud.

Cette crise en développement peut facilement devenir incontrôlable et se transformer en une guerre beaucoup plus importante qu’une simple occupation de routine ou un changement de régime, ce que les américains se sont habitués à accepter ou à ignorer. Il est temps que les Etats-Unis essaient une politique de diplomatie, recherchant la paix, le commerce et l’amitié. Nous devons abandonner notre effort militaire consistant à promouvoir et assurer un empire américain.

Par ailleurs, nous sommes ruinés, nous ne pouvons pas nous le permettre. Et le pire, c’est que nous suivons la stratégie établie par Oussama ben Laden dont l’objectif a toujours été de nous enliser au Moyen-Orient et de provoquer notre faillite ici chez nous. Il est temps de rappeler nos troupes et d’établir une politique étrangère non-interventionniste qui est la seule voie vers la paix et la prospérité.

Cette semaine je présente un projet de loi qui vise à empêcher l’administration, en l’absence d’une déclaration de guerre par le Congrès, de soutenir – directement ou indirectement – toute opération militaire ou paramilitaire en Syrie. J’espère que mes collègues se joindront à moi dans cet effort.

Source: https://arretsurinfo.ch/ron-paul-denoncait-deja-en-2012-les-plans-devant-renverser-assad/