
Sergueï Lavrov avec le ministre des Affaires étrangères de la République arabe d’Égypte, Sameh Choukri, 24 juillet 2022. Photo Kremlin
Allocution et réponses aux questions du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères de la République arabe d’Égypte, Sameh Choukri, Le Caire, 24 juillet 2022
Mesdames et messieurs,
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à nos amis égyptiens pour leur hospitalité traditionnelle et leur excellente organisation du travail. Lors de son séjour au Caire, notre délégation a été reçue par le président de la République arabe d’Égypte, Abdel Fattah al-Sissi. Ensuite, nous avons eu des entretiens détaillés et constructifs avec mon homologue, le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri.
Nous avons exprimé notre satisfaction mutuelle quant au haut niveau de développement de nos liens, aux relations amicales russo-égyptiennes, qui continuent de se renforcer avec succès conformément au Traité de partenariat global et de coopération stratégique signé à Sotchi en 2018 par les dirigeants de nos pays. En 2021, après les procédures de ratification, il est officiellement entré en vigueur.
Nous avons confirmé la position unanime sur la nécessité d’intensifier l’interaction multilatérale dans tous les domaines. Il existe à cet égard des accords spécifiques entre nos présidents. Aujourd’hui, nous avons échangé nos points de vue sur la manière de leur mise en œuvre – le processus se déroule bien. Nous avons souligné que la participation de l’Égypte en tant que pays invité au 25e Forum économique international de Saint-Pétersbourg (du 15 au 18 juin de cette année), avec un discours vidéo du président Abdel Fattah al-Sissi, est devenu un événement important de cette année.
Nous avons constaté un développement progressif des liens au niveau du commerce et de l’investissement. En 2021, le chiffre d’affaires bilatéral a dépassé 4,7 milliards de dollars. Il s’agit d’une croissance considérable de plus de 5% par rapport à la période précédente. Il existe une compréhension des projets qui permettront de faire augmenter encore ce chiffre.
Nous attribuons un rôle particulier à la Commission mixte sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, dont la prochaine réunion est prévue cet automne au Caire. Dans le cadre des préparatifs de l’événement, nous avons examiné en détail les démarches à entreprendre par les agences concernées des deux pays afin de prévenir tout dommage à nos liens économiques et de réussir leur “réorientation” dans les nouvelles conditions causées par les sanctions illégitimes unilatérales adoptées par les États-Unis et leurs alliés.
Parmi les projets importants réalisés en commun figurent la construction de la centrale nucléaire d’El-Dabaa (le “premier béton” y a été coulé récemment), ainsi que la création d’une zone industrielle russe en Égypte, à proximité du canal de Suez. La deuxième étape est dans sa phase finale de finalisation des papiers et des accords nécessaires.
Il existe de bonnes perspectives dans le domaine de la coopération industrielle. Les travaux de livraison d’un important lot de voitures de passagers pour les chemins de fer égyptiens sont en cours. Nos partenaires hongrois participent également à ce projet.
De grandes compagnies pétrolières et gazières russes développent leur coopération avec des partenaires en Égypte, où Rosneft PJSC et Lukoil PJSC sont déjà présents. Gazprom Neft PJSC et Zaroubejneft-Blijni Vostok JSC ont également manifesté leur intérêt.
Nous avons confirmé l’engagement des exportateurs russes de céréales à remplir toutes leurs obligations. Cette position a été confirmée par le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, lors de son récent entretien téléphonique avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Nous avons discuté des paramètres précis de la coopération dans ce secteur. Nous nous sommes mis d’accord sur des contacts ultérieurs entre les ministères concernés. Nous avons une compréhension mutuelle des origines de la crise céréalière et alimentaire dont les racines remontent à plusieurs années, à la pandémie de coronavirus et à l’émission de billets de banque non garantis par nos collègues occidentaux. La sécheresse sans précédent qui dure depuis quatre ans en Afrique a également eu des effets négatifs.
L’adoption de sanctions illégitimes dans de telles circonstances a empêché les transactions portant sur les céréales russes, y compris les assurances et l’entrée de nos navires dans les ports étrangers, ainsi que l’entrée de ces derniers dans les ports russes. Après la signature des accords à Istanbul, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est déclaré volontaire pour obtenir, de sa propre initiative, la levée de ces restrictions illégitimes. Pourvu qu’il réussisse. Quoi qu’il en soit, nous avons une idée de la manière de travailler sur la mise en œuvre intégrale des contrats entre la Fédération de Russie et nos collègues égyptiens.
Nous apprécions particulièrement les liens humanitaires. L’Année de la coopération humanitaire entre la Russie et l’Égypte se poursuit. La cérémonie de sa clôture aura lieu prochainement. Dans le cadre de cette initiative, toute une série d’événements a été organisée avec succès, y compris un forum culturel récemment organisé.
Sur la coopération dans la lutte contre le coronavirus. Dès les premiers jours (de la pandémie), nous avons coopéré dans cette direction. Les vaccins Spoutnik et Spoutnik Light ont été enregistrés en Égypte. La partie russe a aidé à vacciner les athlètes égyptiens et d’un certain nombre d’autres pays africains dans le contexte des Jeux olympiques. Nous envisageons actuellement la possibilité de réaliser un projet humanitaire visant à effectuer la vaccination avec Spoutnik Light contre le variant Omicron. Nous avons proposé à nos collègues de leur fournir des systèmes de test pour détecter la variole du singe s’ils en ont besoin.
Un certain nombre de sujets internationaux et régionaux ont été discutés en détail. Pour des raisons évidentes, la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a fait l’objet de notre plus grande attention. Nous attachons une importance particulière à la nécessité de sortir de l’impasse créée dans le règlement du conflit dans les relations israélo-palestiniennes. Nous encourageons la reprise des contacts directs entre les parties avec une assistance des quatre médiateurs internationaux et des représentants de la Ligue des États arabes. Tout cela doit être réalisé sur la base de la solution des deux États et du cadre juridique international existant, y compris les résolutions de l’ONU et l’Initiative de paix arabe.
Nous avons évoqué le sujet de la Libye. Dans ce contexte, il nous semble qu’il est nécessaire de renforcer le rôle primordial de l’ONU dans le processus de recherche d’un règlement. Pour cela, il faudrait nommer un chef à part entière de la mission de l’ONU en Libye avec un mandat émis par le Conseil de sécurité des Nations unies. L’objectif principal est de convenir d’un cadre juridique qui permettrait à toutes les forces politiques d’accepter les conditions des élections nationales.
Nous partageons l’avis selon lequel il n’y a pas d’alternative au renforcement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie et au respect du droit des citoyens de ce pays à déterminer eux-mêmes l’avenir de leur État. Dans ce contexte, nous avons partagé les efforts fournis par la Fédération de Russie dans le cadre du format de la troïka d’Astana. Nous avons parlé du sommet Russie-Iran-Türkiye qui a eu lieu à Téhéran le 19 juillet de cette année, ainsi que des activités liées aux réunions internationales sur la Syrie à Astana, dont la dernière s’est tenue en juin de cette année.
Nous avons discuté de la nécessité de poursuivre l’encouragement des parties syriennes à se concentrer sur la recherche de compromis au sein du comité constitutionnel placé sous les auspices du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU. Nous sommes intéressés par le retour de la Syrie au sein de la “famille arabe”. Nous nous attendons à ce que les membres de la Ligue arabe envisagent cette question très prochainement.
Avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri nous avons analysé le déroulement de l’opération spéciale militaire de la Russie en Ukraine. Nos collègues égyptiens ont une bonne vision de ce qui se passe et du contexte géopolitique, autrement dit de la stratégie de l’Occident visant à assurer sa domination dans les affaires internationales. L’Égypte se prononce (nous l’apprécions) en faveur de la recherche d’un accord de paix dans les meilleurs délais, compte tenu des intérêts fondamentaux et légitimes de tous les participants à ce processus dans le cadre de la mise en place d’une architecture de sécurité européenne durable sur une base équitable.
Nous entreprenons également de nombreuses actions communes au sein de l’ONU. Nous avons échangé des points de vue sur la façon de poursuivre et de coordonner nos démarches sur les questions clés de l’agenda de l’Organisation.
Nous avons envisagé une éventuelle coopération entre la Fédération de Russie et la Ligue des États arabes. En raison de la pandémie, les réunions ministérielles n’ont pas eu lieu depuis longtemps. Je suis sûr que nous aurons une telle occasion dans un avenir proche.
Nous avons discuté de l’interaction de la Russie avec l’Afrique dans le contexte de la mise en œuvre des accords du premier sommet Russie-Afrique, qui s’est déroulé à Sotchi en automne 2019, et de la préparation de la deuxième rencontre, que nous envisageons de réaliser à la mi-2023.
Nous saluons la volonté de nos amis égyptiens de rejoindre l’Organisation de coopération de Shanghai en tant que partenaire de dialogue. Une décision appropriée est attendue lors du prochain sommet de l’OCS au mois de septembre.
Nous évaluons de façon positive la participation de l’Égypte au format Brics Plus. Le sommet s’est tenu en juin 2022 sous la présidence chinoise. Nous avons échangé nos avis sur les aspects dans lesquels l’Égypte pourrait contribuer au travail des alliances des Brics et de l’OCS.
Je considère nos discussions d’aujourd’hui comme utiles. Nous allons prendre des mesures concrètes sur tous les sujets abordés.
Question: J’ai visité la Russie en avril de cette année et l’Ukraine en mai de la même année. Les deux parties ont alors échangé différentes accusations sur la crise alimentaire. Un accord sur les céréales est désormais signé sous les auspices de la Türkiye et avec la participation de l’ONU. Existe-t-il des obstacles pour la mise en œuvre de cet accord? Cet accord servira-t-il de prologue à un dialogue plus étendu sur la levée des sanctions portant sur le gaz russe et des sanctions occidentales contre la Russie?
Sergueï Lavrov: La crise alimentaire n’est pas survenue hier ou en février dernier. Tout a commencé à la suite de la pandémie et avec les erreurs assez graves que les pays occidentaux ont commises dans le contexte de la situation alimentaire et énergétique. Je veux parler de l’émission de milliers de milliards de dollars non garantis, la transition mal calculée, précipitée et artificielle vers une économie “verte” et plein d’autres choses, y compris les démarches récentes lors de l’adoption de sanctions illégitimes. Nous ne demandons pas la suppression des restrictions. Cette question mérite une attention particulière. Nous allons maintenant développer notre économie en nous appuyant sur des partenaires fiables et non sur ceux qui ont une fois de plus fait preuve de leur manque total de crédibilité.
Concernant l’alimentation. Si les collègues occidentaux prennent la situation actuelle tellement à cœur, ils devraient éliminer les obstacles qu’ils ont créés eux-mêmes. Les Occidentaux affirment depuis des mois que la Russie “ment” et qu’aucune restriction n’a été adoptée pour les produits alimentaires et les engrais. En effet, aucune sanction n’a été adoptée sur les produits alimentaires en tant que tels, mais elles ont été instantanément adoptées vis-à-vis des entreprises qui assuraient l’approvisionnement en denrées alimentaires et effectuaient les paiements y afférents. En Russie ils sont effectués par l’intermédiaire de la banque Rosselkhozbank qui a été parmi les premières à figurer sur la liste des sanctions. Ces restrictions interdisent aux navires russes de faire escale dans les ports d’Europe occidentale et à ceux des pays étrangers de faire escale dans les ports russes afin d’y charger des cargaisons, notamment des céréales. Jugez-en par vous-même.
Le document signé à Istanbul est le résultat de l’initiative “paquet” du Secrétaire général de l’ONU, avec laquelle Antonio Guterres est venu à Moscou et a obtenu notre soutien. Le “paquet” se composait de deux parties. La première concernait l’ouverture des ports ukrainiens, minés par les autorités ukrainiennes et non par nous. La deuxième partie consistait à débloquer l’approvisionnement en céréales russes causé par les restrictions artificielles énumérées ci-dessus, inventées par l’Union européenne et les États-Unis.
En ce qui concerne les céréales ukrainiennes. Pendant plus de deux mois, la Fédération de Russie appelait tout le monde à utiliser les couloirs humanitaires que nous étions en train de créer en mer Noire, en partant des eaux territoriales de l’Ukraine jusqu’au détroit du Bosphore. Cette mesure avait pour objectif de garantir le passage libre et sans entrave de tous les navires transportant des céréales, des produits alimentaires et d’autres cargaisons à condition que la partie ukrainienne démine ses eaux territoriales et libère ces navires. À ce jour, 70 navires étrangers de 16 pays y sont quasiment retenus en otage, y compris un navire bloqué dans les ports ukrainiens en raison du danger des mines qui était censé transporter des produits alimentaires précisément en Égypte.
Pendant de nombreux mois personne n’y prêtait attention. L’Ukraine a déclaré qu’elle ne déminerait rien par crainte d’une “attaque”. Nous avons garanti que nous ne permettrions aucune provocation lors de la livraison de produits alimentaires. À cette fin, nous avons proposé de coopérer avec nos collègues turcs. Ainsi, un document approprié a été signé il y a quelques jours à Istanbul. En même temps, lorsqu’il a fallu achever les travaux, certains collègues occidentaux ont commencé à chercher à tout faire pour ne résoudre que le problème des céréales ukrainiennes et à repousser à plus tard la résolution des problèmes de livraison de céréales de la Fédération de Russie sur les marchés mondiaux, dont les volumes sont bien supérieurs à la réserve ukrainienne. Nous avons senti que la délégation de l’ONU travaillant à Istanbul était tentée de suivre précisément cette voie: reporter les problèmes de céréales russes à une période ultérieure. Cette décision contredit directement l’idée exprimée par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lui-même. À la fin, nous avons insisté à ce que les deux questions soient résolues ensemble.
Les problèmes relatifs aux céréales ukrainiennes seront gérés par un centre de coordination établi à Istanbul. Il sera garanti que les Ukrainiens démineront leurs eaux territoriales et laisseront les navires en sortir. La Russie et la Türkiye assureront la sécurité des navires tout au long de leur parcours en haute mer avec leurs forces navales. Lorsque les navires se dirigeront vers les ports ukrainiens pour charger de nouvelles cargaisons de produits alimentaires, un contrôle assurant qu’aucune arme n’y est introduite sera effectué. Il s’agit d’un document accessible au public. Il est possible de le consulter.
En ce qui concerne les questions portant sur l’exportation de céréales russes, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est engagé à obtenir la levée des restrictions logistiques et financières inadéquates adoptées par les États-Unis et l’Union européenne. Nous verrons comment il remplit ses engagements. Cela dépend plutôt du Secrétaire général maintenant.
En ce qui concerne le lien entre cet arrangement et d’autres aspects de la situation en Ukraine, nous n’avons aucun préjugé quant à la reprise des négociations sur un ensemble plus vaste de problèmes, mais cela ne dépend pas de nous. Les autorités ukrainiennes, en commençant par le président Vladimir Zelenski et en terminant par un nombre indéterminé de ses conseillers, ont toujours insisté qu’il n’y aurait plus de négociations tant que l’Ukraine n’aurait pas vaincu la Russie sur le “champ de bataille”. Ainsi, Kiev bénéficie de l’approbation active des manipulateurs occidentaux, que ce soit Londres, Washington et Berlin ou bien d’autres capitales de l’Union européenne et de l’Otan. Le choix leur appartient, mais plus ils exigent que l’Ukraine se batte jusqu’à la “fin glorieuse” (nous nous rendons tous compte de quelle “fin” il s’agit et de qui), plus il y aura de victimes, plus la situation actuelle subsistera, ce qui n’est pas favorable au peuple et à l’État ukrainiens.
Question: Que pouvez-vous dire sur les préparatifs du deuxième sommet Russie-Afrique?
Sergueï Lavrov: Il existe un arrangement selon lequel il se tiendra au milieu de l’année prochaine. Récemment, le Président de la Fédération de Russie a décidé de constituer un comité d’organisation qui se mettra bientôt au travail en coopération étroite avec nos collègues africains.
Lors de ce programme africain nous rendrons visite à Addis-Abeba. Une réunion est prévue avec les dirigeants de l’Union africaine afin de déterminer les grandes étapes des procédures préparatoires. Le président du Sénégal, Macky Sall, qui dirige actuellement l’UA, s’est rendu à Moscou au début du mois de juin cette année. Lors de sa rencontre avec le Président de la Russie, Vladimir Poutine, ce sujet a été abordé et une compréhension stratégique commune a été atteinte au sujet de la façon dont nous devrions procéder. Il s’agit de créer quelques groupes préparatoires sur des problématiques spécifiques de l’ordre du jour du futur sommet (commerce, investissement, développement des ressources naturelles, énergie, alimentation, sécurité, coopération humanitaire, culturelle et éducative), ainsi que des problématiques internationales visant à contribuer au règlement des conflits sur le continent africain.
Question: Les États-Unis ont exprimé leur inquiétude au sujet de l’influence croissante de la Russie sur le continent africain. À la veille de votre visite ici, nous avons entendu des déclarations pertinentes de certains sénateurs américains, ainsi que d’un candidat au poste de commandant des forces armées américaines en Afrique. Pourquoi cette coopération de Moscou avec les pays africains provoque-t-elle une telle réaction à Washington?
Sergueï Lavrov: Je ne peux pas commenter ce genre de situation où l’on exprime des préoccupations selon lesquelles un État souverain communique avec un autre État souverain. En outre, ces pays ont une longue histoire de collaboration, de solidarité sur de nombreux sujets internationaux et autres problématiques qui ont existé dans le passé.
Il me paraît inconvenant pour n’importe quel pays de s’engager dans de telles activités, surtout pour les États-Unis, qui se considèrent comme le chef du monde entier et se proclament comme la vérité absolue de dernière instance. Mais il est à noter que cela devient à la mode dans tout l’Occident. Récemment, une dame qui est ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Annalena Baerbock, s’est attaquée au président turc dans l’une de ses interviews pour avoir accepté, en tant que chef d’un Etat membre de l’Otan, de se laisser prendre en photo avec Vladimir Poutine à Téhéran.
Lorsque je me suis rendu ici (aux pourparlers), on m’a montré le protocole diffusé auprès du corps diplomatique par le secrétariat de la Ligue des États arabes (nous nous y rendons cet après-midi pour la réunion). Ce document informait de la démarche entreprise auprès de la LEA par un groupe d’ambassadeurs occidentaux: des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, ainsi que par un représentant de l’Union européenne, exigeant que nos amis arabes, tout d’abord, condamnent et, ensuite, déclarent leur désapprobation par rapport aux actions entreprises par la Russie. Il a été particulièrement souligné qu’aucun document ne devait être signé avec nous et qu’aucune photo ne devait être prise. Vous imaginez l’obsession qu’ils ont pour ces photos. Je le répète encore une fois, il ne s’agit pas de diplomatie ici, mais d’une autre branche d’étude de l’organisme humain.
Source: Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
(Traduction officielle)