La Berne fédérale se lance dans la guerre en jouant le sous-fifre de la Cour internationale de justice (CIJ) !

Pro Suisse, association non partisane, constate que par le passé, en vertu de sa neutralité crédible et en tant qu’État dépositaire du droit humanitaire en temps de guerre, la Suisse avait l’ambition, le devoir et la noble mission de veiller à ce que la dignité humaine et les droits de ceux qui endurent des souffrances soient respectés par toutes (!) les parties en guerre. Dans ce cadre, il importait toujours que tous les belligérants soient traités sur un pied d’égalité. Parallèlement, la Suisse neutre était une intermédiaire crédible dans la diplomatie de paix et mettait à disposition ses bons offices en la matière. En tant que pays neutre, elle a été choisie au XIXe siècle par les grandes puissances de l’époque pour accueillir le siège de la Croix-Rouge internationale (CICR) et, jusqu’à récemment, elle a été respectée et considérée avec sérieux. Cette situation a permis au CICR d’accomplir ses tâches humanitaires entre les fronts en guerre.

Un agenda contraire à la neutralité

Peu après le début de la guerre en Ukraine, Berne a lancé un agenda qui détruit de plus en plus la crédibilité de la neutralité. La Suisse, qui agissait jusqu’à présent de manière autonome en politique étrangère, s’est dégradée au rang de marionnette des Etats-Unis et de l’UE. Des actions ridicules ont suivi, comme le «voyage» à Kiev de la présidente du Conseil national Irène Kälin en mai 2022, mis en scène avec un grand battage médiatique, ainsi que l’apparition vidéo du président ukrainien Volodimir Zelenski dans la salle du Conseil national pendant la session d’été de la Confédération.

La volonté de Berne de vendre à l’Allemagne des chars de combat Leopard 2 appartenant à l’armée suisse est toutefois plus grave encore. Cet échange circulaire comble les lacunes de l’armée allemande suite à la transmission de chars allemands à l’Ukraine. Du matériel de guerre lourd suisse est ainsi envoyé dans la zone de guerre. Complètement déchaînés et sans aucun soutien démocratique, les dirigeants du DDPS et de l’armée préparent en coulisses et à grande vitesse un partenariat de guerre avec l’OTAN.

La Suisse, suppôt de la CPI

Désormais, la Suisse a accepté de jouer le suppôt de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Des fonctionnaires suisses sont censés effectuer des missions avec la justice, la police et l’armée ukrainiennes dans le but d’élucider les crimes de guerre russes. Ils partent au front dans des véhicules blindés et utilisent l’infrastructure de communication ukrainienne. Ils partent littéralement en guerre avec l’une des parties belligérantes et cherchent à clouer au pilori l’autre partie belligérante qu’est la Russie. Parallèlement, ils ne se préoccupent pas de savoir si l’autre partie respecte ses obligations en matière de droit international. La Berne fédérale cherche par tous les moyens à garder cachée cette mission contraire à la neutralité, car elle est visiblement consciente que l’ensemble de l’exercice constitue un scandale.

Nous devons mettre un terme à la mission CPI

La mission rompt avec tous les principes de politique étrangère et de neutralité qui ont prévalu jusqu’à présent. La nécessaire égalité de traitement par la Suisse neutre, qui est le fondement absolu d’une diplomatie de paix efficace et d’une aide humanitaire urgente et nécessaire pour tous ceux qui souffrent, est délibérément détruite par des obsédés de l’adhésion à l’UE et à l’OTAN, animés par un désir irrationnel de grande puissance qui n’a rien à voir avec la Suisse.

«Ces milieux nuisent gravement aux intérêts et à la sécurité de la Suisse et de sa population. Pro Suisse exige que cette mission soit immédiatement abandonnée», a déclaré Stephan Rietiker, président de Pro Suisse. La Suisse neutre n’a pas à se poser en «enquêtrice » pour la Cour pénale internationale. Pro Suisse attend des milieux politiques qu’ils dévoilent au public les dessous de cet activisme, qu’ils enquêtent sur le comportement de la cheffe de la Fedpol, Mme Della Valle, et qu’ils rétablissent enfin l’équilibre dans la politique étrangère et en particulier dans la politique de neutralité, pour que la Suisse neutre puisse à nouveau assumer de manière crédible son rôle traditionnel et fructueux au sein de la communauté internationale.

Avant le dépôt de l’initiative sur la neutralité,* Pro Suisse étudiera et élaborera d’autres mesures visant à mettre un terme aux agissements dommageables de Berne et à permettre à la Suisse neutre d’assumer à nouveau les tâches mentionnées dans notre communiqué.

Source: Prosuisse.info, 25 septembre 2023