Plus de 200 feux de forêt font rage en Palestine (maintenant renommée l’Etat juif d’Israël, y compris ses territoires palestiniens occupés). Plusieurs pays aident à éteindre les incendies, dont quatre équipes de pompiers palestiniens (personne n’a aidé Gaza lorsqu’elle était sous un déluge de bombes incendiaires au phosphore blanc). Mais le gouvernement fasciste raciste d’ « Israël » accuse les Palestiniens pour les incendies ! Même quelques Israéliens décents ont fait remarquer que des incendies ont éclaté dans toute l’Asie de l’Ouest (alias le « Moyen-Orient »).

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Voir la carte publiée par un site israélien sur la localisation des feux dans la région, au Liban, en Syrie et en Turquie

C’est peut-être une coïncidence ou autre, juste après que le criminel de guerre Netanyahou accusait les Palestiniens, de nouveaux incendies ont éclaté près de communautés palestiniennes. Si vous voulez vraiment savoir qui il faut accuser pour le désastre, c’est clairement le sionisme, comme je l’ai écrit dans de nombreux articles et livres auparavant.

En 1901 au Congrès sioniste mondial et malgré les objections des juifs lucides, un Fonds national juif (Keren Keyemet L’Israël, ou KKL) a été créé pour promouvoir « la colonisation juive » (les termes utilisés) de la Palestine. L’une des missions était de recueillir de l’argent et ils ont eu recours à l’astuce d’une collecte d’argent pour des arbres. Ils ont bien sûr planté des arbres mais ce fut les hautement inflammables pins européens.

Après 1948-1949, lorsque quelques 500 villes et villages palestiniens furent dépeuplés, leurs terres (plantées de figuiers, d’amandiers, d’oliviers et autres arbres) ont été rasées et à nouveau, des résineux et des pins inflammables furent plantés. La même chose est arrivée après 1967 lorsque ici les villages palestiniens ont été démolis et leurs terres plantées avec les mêmes pins européens, l’un de ces villages est Imwas (le biblique Emmous), dont vous verrez des photos avant et après ici.

Le choix des pins européens était motivé pour les raisons suivantes :
– ils poussent rapidement
– ils donnent un aspect européen à un paysage « arabe »
– leurs aiguilles sur le sol le rendent acide et empêche la pousse ou la repousse des arbres endogènes.

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Le KKL se vante d’avoir planté, au total, 240 millions de pins. Le pin résineux est comme le pétrole et brûle avec férocité. Ce ne fut pas la seule décision environnementale catastrophique prise par le mouvement sioniste en Palestine. Il y eut également le drainage des marais de Hula, le détournement des eaux du Jourdain, et maintenant le canal Mer rouge-Mer morte.

D’un point de vue écologique, les incendies en cours sont mortels pour toutes les créatures vivantes, quelles que soient leurs origines, et ils s’étendent aux quelques forêts indigènes et aux habitations humaines (juives, chrétiennes, musulmanes, athées sans distinction).

Nous, écologistes (palestiniens et israéliens) avons depuis longtemps averti des conséquences catastrophiques des décisions aux motivations politiques guidées par l’idéologie colonialiste, dévastatrices pour les animaux et plantes indigènes. Ainsi ici nous sommes les Palestiniens indigènes restants, regardant nos terres partant en fumée, et accusés du désastre. Ceci n’est pas inhabituel et nous sommes les victimes d’autres depuis longtemps. Nous avons même payé le prix de ce qui s’est passé pendant la Deuxième Guerre mondiale (par des Européens contre leurs compagnons européens). Je pense maintenant que si une météorite touche la terre, nous Palestiniens paierons également un prix disproportionné. 7 millions d’entre nous sont des réfugiés ou des personnes déplacées.

Au Musée palestinien d’histoire naturelle et à l’Institut palestinien de la biodiversité et du développement durable (http://palestinenature.org), nous exhortons à la protection de notre nature. L’écologie est une priorité pour tout humain respectueux, y compris la protection de la biodiversité (et la diversité humaine).

Restons humains et venez nous voir.

Mazin Qumsiyeh | 27 nov. 2016

Original: http://qumsiyeh.org


Lire aussi:


“Comme les pins, Israël et les Israéliens n’ont rien à faire au Moyen-Orient”

Le paysage rural d’Israël est saturé de plantations de pins. Ces arbres sont totalement étrangers à la région. Il n’y avait aucun pin (en Palestine) avant les années Trente. Ces pins ont été introduits dans le paysage palestinien au début des années Trente par le Fonds National Juif  (KKL/FNJ), qui tentait (prétendait-il) « réhabiliter les terres » (voire « les rédimer »).


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En 1935, le FNJ avait planté 1,7 million de pins sur une superficie totale de 1 750 acres [soit environ
700 hectares, NdT
]. Durant les cinquante années suivantes, le FNJ a planté plus de 260 millions d’arbres (pour la plupart, des pins) sur des terres très majoritairement confisquées à des propriétaires palestiniens. Le FNJ a fait cela dans une tentative – vaine – de dissimuler les ruines des villages palestiniens détruits et ethniquement « épurés » (par les sionistes), soucieux qu’ils étaient d’en faire effacer jusqu’à l’histoire.

Au long de toutes ces années, le FNJ a déployé une tentative grossière d’éliminer la civilisation palestinienne et le passé des Palestiniens. En même temps, il s’est évertué à faire en sorte que la Palestine ressemble à l’Europe. La forêt primaire palestinienne a été éradiquée. Les oliviers ont été déracinés. Les pins ont pris leur place. Dans le sud du Mont Carmel, les Israéliens ont baptisé une région « la Petite Suisse ». Il ne reste plus grand-chose de la « Petite Suisse », qui a brûlé en 2010.

Reste que, sur le terrain, la situation est carrément dévastatrice pour le FNJ. Le pin ne s’est pas plus adapté au climat de la Palestine que les Israéliens ne se sont adaptés au Moyen-Orient. Selon les propres statistiques du FNJ, six sur dix des nouveaux plants de pin n’ont pas pris. Les rares pins qui ont survécu n’ont rien formé d’autre qu’un bûcher en puissance. Vers la fin de chaque été israélien, chacune des pinèdes israéliennes devient une zone mortelle en puissance.

En dépit de sa puissance nucléaire, de son armée de criminels de guerre, de son occupation, de son Mossad et de ses lobbyistes répandus dans le monde entier, Israël s’avère très vulnérable. Il est catastrophiquement aliéné à la terre qu’il prétend posséder.

Comme les pins, Israël et les Israéliens n’ont rien à faire au Moyen-Orient.

 Gilad Atzmon | 25 novembre 2016

Traduit par  Marcel Charbonnier