Sur la position délicate d’Israël
L’invasion russe de l’Ukraine a mis Israël dans une position politique potentiellement dangereuse pour les citoyens de sa colonie américaine, en raison de ses liens étroits avec la Russie et avec Poutine en particulier, dont j’ai parlé de temps en temps sur ma page FB, mais grâce au contrôle de l’establishment politique juif sur les médias américains, des grands médias aux médias libéraux en passant par les médias alternatifs, ces liens n’ont pas été portés à la connaissance du public américain. Les nouvelles à leur sujet ont toutefois été disponibles sur les sites en langue anglaise des médias israéliens, mais peu de personnes en dehors de la communauté juive sont susceptibles de les lire. Mais imaginez la réaction si les deux premières phrases de ce compte rendu du New Zealand News Herald apparaissaient en première page des principaux journaux américains ou en tête d’un bulletin d’information sur CNN, MSNBC ou NPR [Jeff Blankfort]
Par John O’Neill – 13 mars 2022 – The News Herald
Dans une récente tribune publiée dans le Wall Street Journal, Natan Sharansky, ancien ministre du gouvernement israélien et émigré juif russe, a rendu les États-Unis responsables de la dérobade d’Israël. Il a insisté sur le fait que l’indulgence des États-Unis envers l’Iran a rendu Israël trop dépendant de la Russie pour se joindre à la résolution. Sharansky est même allé jusqu’à accuser les États-Unis d'”abdication morale”.
“Chutzpah” est un mot yiddish qui signifie “culot”. Sharansky (et Israël lui-même) en a fait preuve. “Abandon moral” face à l’agression russe ? Quel culot a Sharansky d’admonester les États-Unis sur l’abdication morale dans le contexte de l’agression russe.
Plus inquiétant encore est l’insistance de Sharansky sur la dépendance d’Israël à l’égard de la Russie. Si Israël est dépendant de quelqu’un, c’est des États-Unis. L’ancien président Barak Obama a commis une erreur en signant l’accord nucléaire avec l’Iran en 2015. Mais l’ancien président Donald Trump a ensuite retiré les États-Unis de cet accord et le président Joe Biden n’est pas pressé de relancer l’accord avec l’Iran.
En effet, les États-Unis sont un ami si fiable pour Israël que l’État juif est plus que capable de veiller à sa propre sécurité, indépendamment de la Russie. Et si Israël est dépendant d’un pays, c’est bien des États-Unis. Il suffit de voir les 3 milliards de dollars d’aide étrangère qu’Israël reçoit chaque année des États-Unis.
Ne vous méprenez pas. L’aide accordée à Israël par les États-Unis est une aubaine si l’on considère le rôle crucial qu’Israël joue dans nos intérêts au Moyen-Orient, surtout si l’on tient compte du fait que l’État juif est la seule démocratie de la région. En effet, mon soutien à Israël n’est négligeable pour personne.
Mais lorsqu’un Israélien tel que Sharansky accuse les États-Unis d'”abdication morale” et tente de leur faire la leçon pour cette soi-disant “abdication morale”, les États-Unis doivent mettre le holà. Il n’est pas non plus tolérable qu’Israël laisse entendre que sa dépendance à l’égard de la Russie est une raison de saper sa dépendance à l’égard des États-Unis.
Il est temps pour les États-Unis d’obliger Israël à choisir entre sa relation avec la Russie et sa relation avec les États-Unis. Sharansky a déclaré que les frappes aériennes de la Russie contre les entités terroristes en Syrie sont essentielles. Mais depuis quand Israël dépend-il de quelqu’un d’autre pour ses frappes aériennes ?
De plus, non seulement il est inconcevable que Sharansky et Israël laissent entendre que sa dépendance à l’égard de la Russie est plus importante que sa dépendance à l’égard des États-Unis, mais il est absurde de prétendre qu’Israël a un ami en Russie.
Israël doit repenser son abstention de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la Russie avant que les États-Unis ne repensent leur propre soutien à Israël. Il ne fait aucun doute qu’Israël a plus besoin des États-Unis que de la Russie. Si Israël ne reconnaît pas cette vérité évidente, l’État juif ne manquera pas de connaître des tensions diplomatiques avec son ami le plus proche. Et cet ami n’est certainement pas la Russie.
John O’Neill
John O’Neill est un écrivain indépendant d’Allen Park. Il est titulaire d’un diplôme d’histoire de la Wayne State University.
Source : The News Herald