Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 31 août 2022
Source : Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
Point de situation dans le Donbass et autour de l’Ukraine
Cela fait six mois que l’opération militaire spéciale se poursuit en Ukraine et dans le Donbass. Chaque jour nous nous convainquons que la Russie n’avait pas d’autre choix que de protéger sans plus tarder la population martyrisée des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), d’entamer la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, d’éradiquer les menaces pour la sécurité de notre pays émanant de son territoire. Comme l’a déclaré à plusieurs reprises le gouvernement de notre pays, tous ces objectifs seront forcément remplis.
Ces derniers temps, Kiev ne cache plus qu’il se préparait depuis longtemps à un conflit armé contre la Russie [Ndlr, C’est nous qui soulignons]. C’est la réponse à la question de ceux qui disaient ne rien savoir ni comprendre. Comme quoi, c’est arrivé soudainement pour tout le monde, alors que le « régime de Kiev pacifique » s’efforçait mais ne parvenait pas à remplir les Accords de Minsk.
Le 26 août 2022, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense d’Ukraine Alexeï Danilov a ouvertement reconnu (lors d’une interview, pas d’un interrogatoire) que le lendemain du sommet du format Normandie à Paris en décembre 2019 les autorités ukrainiennes étaient arrivées à la conclusion qu’une « grande guerre contre la Russie est inévitable ». Le cynisme de telles déclarations est sans bornes. C’est le Président ukrainien Vladimir Zelenski qui avait tout fait à l’époque pour empêcher des démarches réelles pour régler le conflit dans le sud-est de l’Ukraine, puis a commencé à accuser la Russie de prétendue violation des ententes conclues. Puis il a même dit qu’il était temps pour le régime de Kiev de se doter de l’arme nucléaire, et alors tout s’arrangerait. Comme nous le disons toujours, la vérité fait surface. Comprenant l’inévitabilité d’un procès, les responsables ukrainiens commencent à faire des aveux à la télévision. Ils reconnaissent eux-mêmes qui ne remplissait pas les Accords de Minsk, qui se préparait à une guerre, qui le faisait en théorie et dans la pratique en recevant des armes occidentales offensives ainsi qu’en prédisant des hostilités. C’est l’aveu des « fossoyeurs » de leur propre pays.
Les révélations russophobes de l’Ambassadeur d’Ukraine au Kazakhstan Piotr Vroubliovski ont également confirmé l’essence néonazie du régime ukrainien actuel. Voici une citation directe d’un homme qui ne se qualifie pas simplement de représentant de l’Ukraine, mais d’ambassadeur ukrainien. Le 22 août 2022, ce « phénomène » (un tel individu ne peut pas être qualifié de diplomate) a publiquement déclaré: « Nous essayons d’en tuer (des Russes) le plus possible. Plus nous tuerons de Russes maintenant, moins nos enfants auront à tuer. Et c’est tout. » Il a raison sur un point – et c’est tout. Ils ont eux-mêmes tout avoué.
Le nazisme, le fascisme et le nationalisme sont des néo-manifestations de ce qui devait rester dans la mémoire historique (pas seulement les tatouages de croix gammée, les symboles du bataillon Azov dont les origines remontent aux bataillons nazis SS). C’est avant tout une idéologie qui n’admet pas le développement de la culture d’identité des populations qui peuplent des territoires historiques. C’est une idéologie de haine allant jusqu’à la volonté d’exterminer les représentants d’une nationalité, un groupe culturel. Simplement parce qu’ils ne sont pas appréciés ou sont considérés comme des concurrents dans un secteur. C’est précisément ce contre quoi se sont révoltés les habitants du Donbass, ce qu’ont fui les Criméens. C’est ce qui ne peut pas devenir pour nous aujourd’hui un moment d’acceptation, car ce serait du collaborationnisme, du conformisme avec l’idéologie néonazie.
Le régime de Kiev a parlé lui-même. Difficile à dire si c’est à cause de la peur, de la bêtise ou de l’état de choc. L’individu permet effectivement à la conscience (ou la conscience elle-même sans le demander) de passer au premier plan, de dévoiler son fond. C’est du ressort des psychologues, des psychothérapeutes, des politologues et des historiens. Ils ont commencé eux-mêmes à se dénoncer. Ce n’était pas aussi massif avant cela. Nous voyions des éléments dévoilant cette essence. Maintenant ils se sont tous mis à parler.
Nous avons fait un commentaire sur les propos de l’ambassadeur ukrainien au Kazakhstan. Nous avons vu la réaction des collègues kazakhs. Nous ne le laisserons pas comme ça.
Tout cela est fait par Kiev notamment dans l’espoir d’obtenir de l’Occident et avant tout des États-Unis de nouveaux armements et tranches d’aide financière.
Pourquoi est-ce que j’associe l’activité, la logique et l’idéologie nationaliste et néonazie du régime de Kiev aux États-Unis? Vous pourriez dire que ce parallèle est exagéré. Non. Je rappelle la déclaration de l’ancien président américain George W. Bush. Il a formulé il y a deux mois ce qui a été repris par l’ambassadeur ukrainien au Kazakhstan. C’était les propos d’un représentant de l’establishment politique (financier, économique, énergétique) américain. Le fameux « État profond », État intérieur. En pensant parler à Vladimir Zelenski, George W. Bush a dit que la mission ukrainienne consistait à « tuer le plus grand nombre de Russes possible ». C’est pourquoi, en commentant la logique nationaliste, je parle immédiatement de Washington et de ceux qui sont des inspirateurs idéologiques du régime de Kiev dans cette voie.
D’après les médias américains, les nouvelles tranches d’aide financières ainsi que la situation sur le terrain seront évoquées pendant la 5e réunion du « groupe de contact pour contribuer à la défense de l’Ukraine » au format Ramstein, qui se tiendra en présentiel le 8 septembre sous la présidence du chef du Pentagone Lloyd Austin. La boucle est bouclée.
Aujourd’hui, les forces alliées avancent lentement mais sûrement en débarrassant et en libérant le Donbass des néonazis qui ont transformé en huit ans ses villes et villages en postes renforcés. Tout cela met en colère le commandement militaro-politique du régime de Kiev qui donne des ordres fous et criminels de bombarder des sites civils en RPD, en RPL et sur les territoires libérés des régions de Zaporojie et de Kherson afin d’infliger un préjudice maximal et faire encore plus de victimes parmi les civils. Les militaires ukrainiens frappent avec zèle les maternelles, les écoles et d’autres établissements éducatifs, ce qui paraît encore plus perfide en prévision du 1er septembre. Nous avons déjà connu tout cela. Nous nous souvenons parfaitement de la tragédie de Beslan qui s’est produite précisément quand les enfants sont allés à l’école. Le monde entier qualifie de terroristes les gens qui l’ont fait. Les gens qui tirent sur des établissements scolaires (qui plus est le 1er septembre) sont des terroristes. Il ne peut y avoir d’autre définition.
Nous trouvons extrêmement préoccupante la tension grandissante autour de la centrale nucléaire de Zaporojie, la plus grande en Europe. Étonnant que nous soyons les seuls. Comme si la centrale se trouvait dans une géographique éloignée de l’Europe et sa population était protégée. Comme si c’était un autre « conte de fées » et tout ce qui s’y passerait n’affecterait aucune population (notamment sur le continent européen). C’est le « sommeil de l’esprit ». Les néonazis ukrainiens utilisent activement des armes de l’Otan, de l’artillerie de gros calibre, des lance-roquettes multiples (LRM), des drones, pour attaquer ses installations, dont la destruction pourrait provoquer des conséquences imprévisibles. Les représentants des régimes libéraux occidentaux ne s’interrogent même pas si l’Ukraine utilise les armes livrées pour bombarder la centrale nucléaire de Zaporojie. Ils ne se disent même pas que si une tragédie arrivait, ce serait simplement à cause de l’utilisation de leurs munitions. Il s’agit notamment de transformateurs, de dépôts de combustible usé ou pas encore utilisé, etc. Nous espérons que le début de la visite des inspecteurs de l’AIEA à la centrale, prévu pour aujourd’hui, 31 août, permettra de stopper les autorités ukrainiennes dans leur aspiration à provoquer une catastrophe nucléaire et faire cesser ce chantage nucléaire.
Nous avons déjà attiré plusieurs fois l’attention sur l’attitude inhumaine de Kiev envers les vies humaines. L’armée ukrainienne et les groupes nationalistes continuent de recourir à des méthodes inadmissibles pour mener les hostilités, utilisent des civils comme boucliers humains. Il a été rapporté récemment que l’armée ukrainienne avait utilisé des substances toxiques contre les militaires russes dans la région de Zaporojie.
La position des pays occidentaux et du Secrétariat de l’ONU est consternante. Ils disent ignorer qui bombarde la centrale nucléaire de Zaporojie. Ils n’ont pas de position à ce sujet. Comment ça? Ils en ont une concernant de prétendus « viols collectifs ». Comme quoi, ils savent à coup sûr que ce sont des Russes. Ils pointent immédiatement du doigt Moscou sur d’autres crimes. Mais ils font preuve d’une mollesse étrange en l’occurrence. Que manque-t-il? Des drones pour surveiller, des données satellites, des informations sur le terrain? Que les empêche d’appeler les choses par leur nom et de se souvenir que les tirs viennent du territoire contrôlé par le régime de Kiev? Ils peuvent quand même déterminer la direction du vent, non? Dans ce cas ils peuvent dire la direction des tirs. Que s’est-il passé? Qu’ont-ils oublié soudainement?
De son côté, l’administration civilo-militaire de la région rapporte que les autorités ukrainiennes pourraient organiser des provocations bactériologiques et des attentats contre la population de la région. Sur fond de tirs incessants de l’armée ukrainienne sur des villes pacifiques de la RPD et de la RPL ainsi que de plusieurs régions du sud-est de l’Ukraine, il est devenu clair que le régime de Kiev se moque de ce qui arrivera aux gens sur ces territoires. Et même au-delà, vu qu’ils bombardent un site nucléaire.
Je comprends qu’actuellement l’UE est concentrée sur un thème « primordial » – délivrer ou non des visas aux citoyens russes. Mais la radiation n’a pas de passeport. Elle n’a pas besoin de visa pour traverser la frontière. Pour une raison qu’on ignore l’UE n’est absolument pas préoccupée par ce problème. Les régimes libéraux européens ont commis beaucoup d’actes autodestructeurs et suicidaires. C’est peut-être encore une « pièce dans la tirelire ».
Nous sommes convaincus qu’à l’issue de l’opération militaire spéciale, tous les habitants de l’Ukraine actuelle pourront commencer une vie pacifique dans un pays libre, sans néonazis ni bombardements des villes, sans discrimination (nationale ou linguistique), où les normes humanitaires internationales, les droits et les libertés de chaque citoyen sont respectés.
Sur les livraisons d’armes en Ukraine par la Roumanie
L’une des agences de presse roumaines a fait part d’une conversation téléphonique qui a eu lieu récemment entre le ministre de la défense de ce pays, Vasile Dîncu, et son homologue ukrainien, Alexeï Reznikov, qui a remercié la Roumanie d’avoir récemment approuvé le cinquième train d’aide militaire aux forces armées ukrainiennes, qui comprend des armes légères, des munitions et des pièces détachées pour des produits militaires.
C’était la première fois que ce sujet était exposé de manière aussi explicite dans l’espace public, même si des vidéos illustrant l’utilisation par les forces armées ukrainiennes de projectiles de fabrication roumaine étaient déjà apparues sur les réseaux sociaux. Mais il n’y avait pas de preuve « directe ».
Bucarest évite toute forme de médiatisation concernant ces sujets, préférant ne parler au public roumain et international que du soutien « humanitaire » dont bénéficie l’Ukraine. La signification du mot « humanitaire » est désormais claire. Il est donc évident que les représentants roumains, sont mal à l’aise du point de vue moral se rendant compte des conséquences réelles de cette politique idéologiquement motivée, alors qu’ils suivent les ordres de l’Otan d’envoyer des cargaisons de plus en plus meurtrières. Vous devriez mettre de côté la fausse honte et tout avouer, raconter à votre peuple et au monde entier comment les choses sont vraiment. N’ayez pas peur.
Fournir des armes aux nationalistes ukrainiens qui se battent contre leur propre peuple ne fait que prolonger le conflit (au cas où Bucarest ne serait pas au courant) et causer davantage de victimes humaines. Ceux qui y contribuent partagent la responsabilité de toujours plus de crimes, de sang et de souffrance avec le régime nationaliste de Kiev. Si les autorités officielles roumaines pensent que tout cela n’est que du lyrisme, c’est leur point de vue. Mais ce serait bien de partager des « révélations » sur les approvisionnements. Qu’envoient-ils au régime de Kiev?
Sur la lutte contre la « propagande » et la « désinformation » russes en Allemagne
Nous avons constaté la médiatisation croissante par les autorités allemandes du sujet de la prétendue menace russe en matière de désinformation et de propagande.
Le 17 août, l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution a publié une déclaration consacrée aux conséquences possibles du conflit en Ukraine pour la sécurité nationale en Allemagne, suivie de commentaires de son directeur, Thomas Haldenwang. Les spécialistes allemands du contre-espionnage annoncent une intensification de la propagande russe visant à « provoquer des craintes chez la population allemande face à la menace critique de la pénurie d’énergie et de nourriture dans le pays » en provoquant ainsi des divergences au sein de la société allemande.
Clarifions les choses. Est-ce que c’est nous qui disons aux Allemands combien et comment se laver? Est-ce l’ambassade de Russie à Berlin qui informe régulièrement la population allemande sur la manière dont elle doit économiser l’énergie, faire sa vaisselle et prendre une douche? Qui se permet une telle chose? Il me semblait que c’est ce que font tous les jours le chancelier Olaf Scholz et toutes sortes de ministres du gouvernement du pays. Ils le font de manière proactive, en répondant aux questions des citoyens ou au cours des entretiens. Thomas Haldenwang, considérez-vous vos collègues du gouvernement allemand comme des désinformateurs, des propagandistes qui travaillent sur la séparation de la communauté allemande? Ou bien sont-ils autorisés à le faire?
Nous ne disons absolument rien sur les pénuries d’énergie. Nous avons tout fait pour que cela n’arrive pas en Allemagne. Nous avons construit un gazoduc en coopération avec des entreprises allemandes. Je comprends, c’est pratique de prétendre que vous n’en savez rien ou que vous ne vous en souvenez pas. Mais cela témoigne moins d’amnésie que de problèmes psychologiques profonds, à la limite de la psychiatrie. Ne savez-vous pas que nous avons fourni et que nous fournissons encore des ressources à l’Allemagne? Ne savez-vous pas que c’est le gouvernement allemand actuel (sur ordre de Washington) qui fait tout pour détruire la coopération énergétique avec notre pays? Ce n’est pas l’Allemagne qui fournit des ressources à la Russie, mais c’est bien la Russie qui les fournit à l’Allemagne. En détruisant la coopération énergétique, vous nous accusez de menacer de pénurie d’énergie? Vous avez perdu la tête. Et ce n’est pas une simple métaphore.
Parallèlement, une « brochure d’instructions » détaillée destinée au grand public sur la manière de neutraliser la propagande et la désinformation russes a été publiée sur le site web du ministère allemand de l’Intérieur. Dans un contexte d’intensification des activités de désinformation de la part des médias publics russes, des sites internet « proches de Moscou » ainsi que des comptes du ministère russe des Affaires étrangères et des missions diplomatiques russes, les Allemands ordinaires sont appelés à faire preuve de vigilance, à ne pas se fier à tout et à ne pas participer à la diffusion d’informations non vérifiées. De quelles sortes d’informations s’agit-il? Dans cette brochure (ou quelque part à côté), peut-on énumérer des exemples d' »informations non vérifiées » que les citoyens allemands peuvent diffuser accidentellement et de façon non contrôlée? Qui vérifiera ce qui peut être écrit et ce qui ne peut pas l’être? Le ministère de l’Intérieur de l’Allemagne? Y aura-t-il un site web destiné à vérifier les messages « autorisés » et « non autorisés »? Il y a un autre nom pour cela. Ce n’est même pas de la censure, mais un contrôle total sur les citoyens. Il faut appeler les choses par leur nom. Seuls les reportages des médias allemands systémiques, les informations et les sites web des autorités allemandes sont conseillés comme sources d’information « fiables ». Est-ce que ce n’est pas également de la censure? Il y a tout juste un an, les médias allemands ont découvert une importante quantité d’informations mensongères qu’ils avaient eux-mêmes diffusées, menant des enquêtes, licenciant du personnel, évoquant des problèmes dans les médias locaux. Ou alors, cela n’a pas d’importance? C’est autorisé, puisque c’est allemand? Alors il faut le traiter de manière différente. Déclarer que la censure totale est en train d’être instaurée en Allemagne, qu’un « ennemi extérieur » a été trouvé qui sera accusé de tous les problèmes internes, et qu’une seule idéologie et information sont correctes – celles diffusées par Berlin. Il peut parler de pénurie d’énergie (et c’est une information correcte), mais dans le contexte de l’approvisionnement international, personne d’autre ne peut le faire. Il faut citer quelques exemples pour que ce soit clair pour tout le monde, y compris pour les Allemands.
À cet égard, je tiens à préciser que les insinuations infondées des autorités allemandes sur la « propagande russe » et la « désinformation », qui sont volontiers reprises et diffusées en Allemagne par les médias locaux depuis de nombreuses années, ne nous surprennent plus depuis longtemps. C’est Berlin qui, effrayé par quelque chose, ayant utilisé toutes ses ressources, a bloqué la diffusion de la chaine RT en langue allemande, privatisant ainsi le droit d’utiliser cette langue. Toute cette « dramaturgie » a duré environ un an. Mais cette fois-ci, les Allemands ont réussi à « se dépasser ». Il se trouve que les autorités allemandes nous reprochent exactement ce que leurs médias pratiquent quasiment tous les jours, en répliquant des histoires sur la responsabilité de la Russie dans la dégradation de la situation socio-économique en Allemagne et sur la nécessité de recourir à l’austérité énergétique « pour contrarier Poutine ». Décidez s’il existe ou non des problèmes énergétiques en Allemagne. Si c’est le cas, publiez une liste des noms de ceux qui sont autorisés à en parler et de ceux qui ne le sont pas. C’est tout à fait dans l’esprit de George Orwell que Berlin sème la panique au sein de la population de ses propres mains, tout en faisant passer la situation pour des « manœuvres du Kremlin ». Encore une fois, il faudrait se décider. Si ce sont des « manœuvres du Kremlin « , c’est qu’il y a des problèmes en Allemagne. Mais impossible d’en parler. Don il n’y a pas de problème. Alors il n’y a aucune manœuvre non plus. Ou bien il y en a, mais ils n’arrivent pas jusqu’à l’Allemagne.
En fait, en publiant les documents mentionnés ci-dessus, Berlin a publiquement signalé une perte progressive de contrôle de la logique. D’où cette étrange idée d’une nature plutôt maladive que russophobe qu’ils projettent dans l’espace médiatique allemand. Il s’avère que la propagande agressive qu’ils déploient ne fonctionne pas et n’a pas cet effet attendu sur l’atmosphère au sein de la société allemande. Le nombre de personnes en Allemagne qui sont étouffées par l’absurdité des médias semble augmenter, selon toute vraisemblance. Ils posent des questions gênantes, doutent de la justesse des actions des autorités à l’égard de la Russie et de la position allemande dans les relations internationales en principe. Dans ce contexte, on utilise des outils testés et éprouvés pour nettoyer le champ médiatique de toute source d’opinions alternatives. Toutes les déviations de la « ligne générale » de la doctrine officielle allemande sont stigmatisées. Tel est le pluralisme actuel de l’opinion en Allemagne, qui cherche tant à enseigner les « valeurs démocratiques » aux autres. De telles valeurs n’existent pas en Allemagne.
Réponses aux questions:
Question: Une mission de l’AIEA s’est rendue à la centrale nucléaire de Zaporojie. Y a-t-il déjà des informations sur le déroulement de la visite, les premiers résultats? Quelles sont les attentes de la Russie?
Réponse: J’ai déjà commenté cette question à plusieurs reprises aujourd’hui, mais je vais y revenir. L’équipe de l’Agence est en route. Tout ce qui est nécessaire et même plus est fait du côté de la Russie. Cela fait trois mois que nous travaillons sur cette question, en nous accordant sur le déplacement en soi, l’inspection, le nombre de participants, les délais, l’itinéraire, etc. Tout est fait pour que la mission dirigée par le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi à la centrale nucléaire de Zaporojie, qui était prévue depuis plusieurs mois, ait finalement lieu, soit sécurisée et accomplisse toutes les tâches qui lui ont été confiées.
Un travail minutieux a précédé cette opération. Tous les détails du voyage ont été coordonnés dans les moindres détails par nos experts du secteur. Des réunions ont eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, et le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi. Après l’échec de la visite de Rafael Grossi à la centrale nucléaire de Zaporojie en juin, en raison de l’ingérence flagrante du Secrétariat de l’ONU et des obstacles causés par le régime de Kiev, de nombreuses choses ont dû être réorganisées.
Aucun reproche ne peut être formulé à la Russie dans ce contexte. Une fois encore, je tiens à souligner que, de notre côté, tout a été convenu le 3 juin, il y a trois mois. L’ONU ne fait qu’exprimer son soutien verbal à la mission de l’AIEA. Hélas, ils ne sont pas pressés d’admettre leurs erreurs de calcul précédentes. Bien sûr, c’est à eux qu’il faut poser la question, mais je ne peux m’empêcher de le préciser.
Nous partons du principe que les représentants de l’Agence, qui devraient se rendre à la centrale sous peu, seront en mesure de se familiariser de manière détaillée avec la situation sur le terrain, d’évaluer les conséquences des frappes ukrainiennes inhumaines sur les installations et les modules du site et de s’assurer que les informations fournies presque quotidiennement par la partie russe sur la situation de plus en plus dangereuse à la centrale nucléaire de Zaporojie et la source de ces menaces, qui est manifestement le régime de Kiev et ses forces militaires, sont absolument réelles.
La mission doit être fondée sur l’objectivité et, surtout, sur le professionnalisme. Voici donc sa formule, son objectif principal et sa tâche: voir tout ce qui se trouve sur place en ce moment et ce qui est le résultat des actions destructives entreprises contre l’installation nucléaire depuis quelques mois. Les tentatives de la partie ukrainienne de compliquer la tâche de la mission internationale de l’AIEA, l’intensification des attaques contre la centrale nucléaire de Zaporojie et l’utilisation d’armes de plus en plus lourdes annulent toute affirmation du régime de Vladimir Zelenski selon laquelle Kiev serait intéressé par une visite constructive de l’équipe de Rafael Grossi. Les attaques sont de plus en plus ciblées et se rapprochent des parties vitales de la centrale, notamment des zones de stockage du combustible nucléaire, qu’il soit frais ou usé. Les habitants d’Energodar, dont beaucoup sont des employés de la centrale, ainsi que leurs familles, vivent sous le feu des armes depuis des mois. Rien ne justifie cela, tout comme rien ne justifie la volonté obstinée des dirigeants ukrainiens de risquer non seulement la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporojie, mais aussi le sort des peuples du continent tout entier. Une fois de plus, je tiens à insister sur le fait que la radiation ne connaît pas de frontières. Elle ne cherchera pas à savoir si elle a violé ou pas les frontières de qui que ce soit, si c’est déjà le bout du continent européen ou si c’est encore l’Europe. Nous nous rendons tous compte de ce dont il s’agit. L’ONU et l’AIEA en sont parfaitement bien informées. Nous espérons que les plans des « stratèges » ukrainiens visant à entraver une fois de plus la mission de l’AIEA ne se réaliseront pas et qu’elle aura lieu. Toute autre évolution des choses pourrait être considérée comme rien d’autre que la reconnaissance par le régime de Kiev de sa responsabilité dans tout ce qui se passe.
La mission de l’AIEA, tout comme le mandat de l’Agence dans son ensemble, est de nature technique. Néanmoins, nous estimons que le séjour de Rafael Grossi à la centrale nucléaire de Zaporojie contribuera à améliorer la situation et à obliger les forces armées ukrainiennes à retrouver la raison et à cesser de bombarder la centrale et les zones voisines, et ce pour de bon.
Nous appelons tous les pays, en particulier ceux qui ont une influence directe sur le régime de Kiev, à continuer à exercer une pression sur les autorités ukrainiennes les obligeant à revenir à la raison, à mettre fin à l’arbitraire et au chantage nucléaires, à cesser de terroriser le monde entier et à ne pas provoquer une catastrophe aux conséquences irréversibles et gravissimes.
Question: Dans le même discours, Olaf Scholz a déclaré que l’UE devrait renoncer au principe de l’unanimité pour la prise de décisions clés au profit du principe de la majorité simple. Le ministère des Affaires étrangères comprend-il que de tels changements pourraient simplifier considérablement l’adoption de nouvelles sanctions contre la Fédération de Russie, car, par exemple, un tel principe permettrait d’écarter les pays qui se montrent plus sceptiques quant à l’application de nouvelles restrictions.
Réponse: Y a-t-il quelque chose qui les empêche d’adopter des sanctions maintenant? Où en est le dialogue réel sur les conséquences, par exemple, que les sanctions n’entraîneront pas mais ont déjà entraînées? Où est la prise en compte de l’opinion des peuples de ces pays? Il n’y a rien de tout cela. Ces mécanismes ne sont pas mis en place. Nous l’avons vu, entendu et lu, notamment grâce à la presse occidentale. Et ce n’est pas la presse qu’on puisse d’une manière ou d’une autre accuser de sympathie « pro-Moscou ».
Dans les médias occidentaux, toute dissidence est étouffée par le chantage et les menaces directes. Si vous ne votez pas pour la prolongation des sanctions ou l’adoption de nouvelles sanctions, nous allons… et virgule après virgule ce qui leur sera réservé. Il ne s’agit pas seulement de la position antirusse ou des sanctions, mais aussi de la vie au sein de l’ONU.
Il suffit de se rappeler les tentatives de la Pologne, de la Hongrie et d’autres pays d' »obtenir » quelque chose de façon individuelle pour eux-mêmes du point de vue des intérêts nationaux. Comment cela s’est-il terminé? Par des procès d’arbitrage, des menaces politiques et la mise en place de mécanismes de pression. C’est comme dans la fable de Krylov: « Et vous, mes amis, quelle que soit la façon dont vous vous asseyez, vous êtes tous inaptes à être musiciens. » Le fait est que l’idéologie est mauvaise. Elle a fini par tout dominer, pas seulement la pragmatique, mais aussi le droit, la sphère juridique, les principes et les valeurs proclamés comme étant immuables. L’idéologie politique a englouti la démocratie et les manifestations libérales, dans le bon sens du terme. Cette idéologie est devenue dominante. Elle « s’est instaurée ». Qu’est-ce que c’est que cette idéologie? C’est intéressant. Il s’avère qu’il s’agit d’une idéologie de dictature de la volonté du fort sur le faible, sur le moins puissant, tout en imposant le point de vue de ceux qui sont maintenant « aux commandes » de la prise de décision. Les personnes, les acteurs et les joueurs changent. Les superstructures idéologiques changent également. Mais le fait que les personnes qui, pendant de nombreuses années, exécutaient la volonté des anciens maîtres « aux commandes » en souffrent, n’intéresse personne. C’est arrivé! C’est malheureusement la carte de visite de ce qui est en train d’arriver à l’UE.
(Traduction officielle)
Source : Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie