Réponses du ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov aux questions des médias après sa réunion avec les membres du Club international de discussion Valdaï, Moscou, 24 octobre 2022.

Source: Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

Question : La Maison Blanche, ou plus exactement John Kirby, accuse l’Iran de fournir des drones à la Russie et affirme que l’Iran devient ainsi une partie au conflit. Dans ces conditions, les États-Unis sont manifestement partie prenante au conflit selon leurs propres critères. Comment la Russie va-t-elle réagir concrètement à leur implication ?

Sergey Lavrov : Ils vivent, non pas selon les normes du droit international, mais selon leurs propres règles qu’ils ont écrites eux-mêmes. Le président russe Vladimir Poutine l’a dit plus d’une fois. Ces « règles » signifient que tout est permis pour les Etats-Unis.

Quant aux drones en provenance d’Iran, les représentants de Téhéran et de Moscou ont officiellement donné une réponse exhaustive à cette question au Conseil de sécurité de l’ONU.

Question : L’utilisation potentielle d’une « bombe sale » par l’Ukraine a-t-elle été discutée en public ? Ces derniers jours, le ministre de la Défense et le chef d’état-major général ont eu des conversations téléphoniques à ce sujet. Prévoyez-vous d’autres contacts sur cette question ?

Sergey Lavrov : Nos informations sur les provocations potentielles de l’Ukraine impliquant l’utilisation d’une bombe nucléaire sont suffisamment fiables. Le ministre de la Défense Sergey Shoigu a transmis les données détaillées, ainsi que les noms des instituts de recherche qui pourraient être impliqués, lors de ses conversations téléphoniques avec ses homologues américains, français, britanniques et turcs. Les agences militaires russes prévoient également d’autres contacts. Cette question sera également discutée au Conseil de sécurité de l’ONU aujourd’hui ou demain.

Nos collègues occidentaux ont réfuté sans fondement cet avertissement, le qualifiant d’affabulation. Ils prétendent que la Russie elle-même prévoit de faire quelque chose de ce genre afin d’accuser le régime de Zelensky. Mais ces propos ne sont pas sérieux. Certains de nos interlocuteurs ont suggéré de discuter des informations que nous avons en notre possession au niveau militaire professionnel. Nous avons soutenu cette approche.

Question : Le rapport annuel du Club Valdaï suggère qu’une « paix froide » remplacera les affrontements et l’aggravation des relations en cours. Voyez-vous des perspectives dans ce sens ?

Sergey Lavrov : Il est possible de donner des noms différents aux processus ou aux époques. Le nom correct sera donné à l’étape actuelle, et il deviendra commun pour les générations à venir.

Question : De quoi tirez-vous de l’espoir ?

Sergey Lavrov : « Les espoirs nourrissent les jeunes hommes », alors que notre profession nous oblige à travailler de manière aussi professionnelle que possible pour résoudre les tâches fixées. Au stade historique actuel, elles sont définies dans la Constitution de la Russie et le concept de politique étrangère : créer les meilleures conditions extérieures possibles pour le développement économique de notre pays, et assurer la sécurité et le bien-être social de nos citoyens. La période actuelle montre évidemment que tout cela implique la défense de l’honneur, de la dignité et de l’héritage historique de notre peuple.

Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

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