Contrairement à toutes les déclarations publiques, il est aujourd’hui certain que l’armée britannique joue un rôle extrêmement actif dans le réarmement de l’Ukraine depuis 2015, selon le portail d’information indépendant «multipolar».

La politique de Londres en dehors de l’UE, mais au sein de l’Europe et de l’OTAN, se distingue par son attitude particulièrement belliqueuse. C’est ainsi que l’intervention de Boris Johnson a contribué à la rupture par l’Ukraine des pourparlers de paix à Istanbul au printemps 2022

City de Londres. Le rôle de la Grande-Bretagne dans la guerre en Ukraine est plus important que ne le pensent de nombreux observateurs. (Photo wikipedia)

Des soldats britanniques sont présents en Ukraine depuis 2015

Par Multipolar

Un article publié dans le quotidien britannique «The Times» révèle l’implication profonde des militaires occidentaux dans la guerre en Ukraine.1 Le journal souligne en particulier le «rôle décisif des chefs militaires britanniques en Ukraine». La participation des pays de l’OTAN à des opérations militaires telles que l’offensive ukrainienne de 2023 et le déploiement de leurs propres soldats en Ukraine ont toujours été niés par les gouvernements occidentaux concernés. Le «Times» attribue la responsabilité des défaites de l’Ukraine dans le conflit avec la Russie au commandement militaire ukrainien. Un article du journal américain «New York Times»est arrivé à des conclusions similaires3 à la fin du mois de mars.

Selon le «Times», les responsables ukrainiens ont qualifié les chefs militaires britanniques de «têtes pensantes» de la coalition «anti-Poutine». Il s’agirait plus précisément de l’amiral Tony Radakin, commandant en chef des forces armées britanniques, du général James Hockenhull, commandant stratégique en chef, ainsi que du général Roland Walker, chef d’état-major, et du lieutenant-général Charles Stickland. L’amiral Radakin aurait dirigé les efforts britanniques en faveur de l’Ukraine au sein de son propre gouvernement et aurait personnellement réglé les différends entre les dirigeants militaires américains et ukrainiens.

Il aurait également été celui qui a poussé le gouvernement américain de Joe Biden à s’engager en Ukraine. Le général Walker aurait été le «précurseur» des idées de combat britanniques. Contrairement à leurs homologues américains, les chefs militaires britanniques auraient également eu la liberté de se rendre en Ukraine «chaque fois que cela était nécessaire», au besoin en civil. Début 2024, le «Times» avait déjà fait état du rôle central joué par l’amiral Radakin dans la planification des stratégies visant à détruire les navires russes en mer Noire.4

Le rôle de la Grande-Bretagne dans la guerre serait plus important que ne le pensent de nombreux observateurs, car le pays aurait eu le «courage» d’envoyer des troupes en Ukraine, poursuit le rapport du «Times». Il mentionne concrètement des soldats britanniques «réguliers» ainsi que des troupes envoyées «secrètement». Les premiers seraient stationnés en Ukraine depuis 2015 afin de former les soldats ukrainiens à l’utilisation des armes fournies par la Grande-Bretagne. Les troupes secrètement déployées auraient quant à elles équipé des avions ukrainiens de missiles de croisière britanniques de type «Storm Shadow» et formé les soldats ukrainiens à leur utilisation.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz (SPD) avait indiqué en février 20245 que des militaires britanniques et français participaient au guidage des missiles de croisière. Le gouvernement britannique avait alors démenti la participation de ses propres soldats à des attaques avec des missiles «Storm Shadow».6 M. Scholz avait également été vivement critiqué par des membres du gouvernement britannique et des parlementaires pour ses déclarations. Le président russe Vladimir Poutine a également souligné en juin 20247 que l’utilisation des missiles à courte portée et des missiles de croisière fournis à l’Ukraine par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France n’était pas possible sans le renseignement satellitaire américain et le personnel occidental qualifié.

L’article du quotidien britannique «The Times» confirme également le rôle central joué par le commandement militaire américain en Europe à Wiesbaden, qui avait déjà été mis en évidence dans le rapport du «New York Times». Selon «The Times», le général ukrainien Valery Salushnyj aurait déclaré que Wiesbaden était «notre arme secrète» pour coordonner avec nos partenaires la planification des opérations et la détermination des ressources nécessaires au front. La garnison militaire américaine de Wiesbaden aurait également été le «centre névralgique» des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine.

L’article du «Times» confirme finalement les descriptions du déroulement de la guerre en Ukraine déjà publiées dans le «New York Times», qui attribuent la responsabilité de l’échec de la contre-offensive de 2023 à l’Ukraine. Les Britanniques auraient ainsi poussé les Ukrainiens à lancer l’offensive prématurément, car la Russie n’était «pas forte». Les Ukrainiens auraient toutefois attendu de nouvelles livraisons d’armes, ce qui aurait permis à la Russie de gagner du temps pour se retrancher. La décision d’attaquer sur deux fronts différents et de diviser ainsi les forces aurait été prise en Ukraine.

L’avancée hésitante et lente des forces armées ukrainiennes sous le commandement de l’ancien commandant en chef Saluschnyj aurait «beaucoup frustré» les responsables américains. Ceux-ci auraient exhorté les Ukrainiens à «accélérer le rythme». Les Ukrainiens auraient toutefois répondu que les alliés occidentaux avaient sous-estimé les «obstacles russes» et «les réalités du champs de bataille moderne». L’attaque ukrainienne contre la région russe de Koursk aurait été lancée8 sans en informer les Etats-Unis ou d’autres alliés.

1https://www.thetimes.com/uk/defence/article/the-untold-story-of-british-military-chiefs-crucial-role-in-ukraine-3j2zpgrxg

2https://www.nytimes.com/interactive/2025/03/29/world/europe/us-ukraine-military-war-wiesbaden.html

3https://multipolar-magazin.de/meldungen/0223

4https://www.thetimes.com/uk/politics/article/admiral-sir-tony-radakin-we-check-every-day-that-the-line-to-russia-works-but-there-isnt-a-chat-zpg37tpfx?region=global

5https://multipolar-magazin.de/meldungen/0017

6https://www.spiegel.de/politik/deutschland/ukraine-krieg-britische-regierung-widerspricht-scholz-in-taurus-frage-a-516e3d86-d3b3-4386-b678-c82c81865892

7https://multipolar-magazin.de/meldungen/0064

8https://multipolar-magazin.de/meldungen/0208

Source: https://multipolar-magazin.de/meldungen/0232  – 17 avril 2025.

(Traduction «Point de vue Suisse»)