La Mauritanie est devenue un point de polarisation entre Moscou et l’Alliance atlantique suite à la résolution du G5 Sahel. C’est ce que révèle le site espagnol Atalayar, selon lequel,  la Russie et l’OTAN-d considèrent, dans un contexte de plus en plus proche de la guerre froide l’Afrique de l’Ouest  comme une niche géopolitique clé pour les intérêts et l’influence.

La nouvelle ruée vers l’Afrique prend de l’ampleur. Les Russes doivent faire face aux nouvelles réalités géopolitiques et à leurs défis pratiques existants. Poussant un fort sentiment anti-occidental et faisant allusion à « l’aide de l’ère soviétique », la Russie investit dans des secteurs compétitifs et des sphères économiques.

La campagne au Burkina Faso et au Mali n’est rien d’autre qu’une tentative de se positionner sur la côte atlantique du continent et au Sahel, le tout sous prétexte d’efforts de développement de la région. C’est comme un « échec et mat » dans une partie d’échecs, à travers laquelle la Russie tente de répondre aux tentatives de l’OTAN de l’encercler de l’est et de l’ouest et de trouver des endroits importants en Afrique du Nord depuis la Libye ou la Mauritanie pour menacer son flanc sud.

C’est ce qui explique la visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Mauritanie.

Cette visite sera la première depuis la visite du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov à Nouakchott en 2017 sous le mandat de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. « De nouveaux outils de coopération en matière de commerce et d’investissement sont attendus.

Le processus n’est pas rapide, mais il se déroule et avec un fort élan », a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse lors de sa tournée africaine.

En revanche, c’est l’OTAN. Il ne fait aucun doute que l’intensification des visites des chefs militaires américains et européens à Nouakchott, en particulier dans les régions frontalières du nord et de l’est avec l’Algérie et le Mali, soulève les inquiétudes de la Russie, en particulier à la lumière des discussions sur la volonté de l’OTAN d’établir une base militaire.

En effet, l’OTAN ne cherche pas seulement à établir une base militaire en Mauritanie pour lutter contre le terrorisme dans la région du Sahel, mais aussi à saper toute tentative russe de s’étendre en Mauritanie et sur la côte atlantique et à menacer le sud de l’alliance, en particulier les îles Canaries.

D’autre part, Moscou devrait proposer à Nouakchott de renforcer sa coopération militaire, notamment en termes de fourniture d’armes à la Mauritanie, y compris des armes lourdes, comme elle l’a déjà fait avec le Mali.

Lors de sa visite, Lavrov évoquera sans aucun doute avec des responsables mauritaniens la question de l’implantation d’une base militaire de l’OTAN sur leur territoire, ce qui menacerait la présence de la compagnie russe Wagner au Mali.

La guerre de la Russie en Ukraine a rendu les États-Unis plus déterminés à expulser Wagner d’Afrique, et il n’est pas improbable qu’ils l’inscrivent sur la liste des organisations terroristes, à la suite d’une série de sanctions qu’ils lui ont imposées et à ses dirigeants. La Mauritanie, malgré sa coopération étroite avec la France et les États-Unis, a signé un accord militaire avec Moscou en juin 2021.

Source: https://essahraa.net/fr/node/11118, 12 juin 2023