Nabil Antaki: Alep Ouest est encerclée et soumise à un blocus (par les groupes terroristes)
Message du Dr Nabil Antaki – Alep, 7 août 2016 | 12.00
L’armée syrienne avait, la semaine dernière, gagné une bataille en libérant le quartier de Bani Zeid qui surplombe la ville et d’où les rebelles-terroristes lançaient leurs mortiers et fusées sur les quartiers civils d’Alep depuis 4 ans. Et on nous promettait la libération prochaine des autres quartiers d’Alep occupés par les rebelles.
Hélas, les combats qui faisaient rage depuis 3 jours autour de la seule route qui relie Alep au reste du monde dans la région de Ramoussé (la plus proche banlieue d’Alep) ont permis aux terroristes de prendre la route et de ce fait la route est coupée.
Cette route, percée fin 2013, est notre cordon ombilica. Elle relie Alep à Homs (via Khanasser) et au reste du pays et du monde. Par elle, passe tout le ravitaillement de produits et d’aliments d’Alep. C’est elle qu’empruntaient les Alépins pour quitter ou revenir en ville
Depuis Jeudi soir, le ravitaillement d’Alep est arrêté. La pénurie s’est installée. Il n’y a plus d’essence, de fioul, de produits frais (fruits, légumes et viandes) le pain est devenu rare. Et les Alépins sont très inquiets pour leur avenir immédiat.
Est-ce que les gouvernements occidentaux vont protester, s’indigner, menacer, présenter une résolution au conseil de sécurité pour demander la levée du blocus d’Alep (Ouest) qui compte 1.500.000 habitants comme ils l’avaient fait il y a 10 jours quand l’armée syrienne encerclait Alep-Est prétextant la survie des 250.000 habitants de cette zone ?
Où sont maintenant les protestations de nos amis qui, tombant dans le piège du politiquement correct, demandaient, il y a 10 jours, la levée de l’encerclement des « rebelles » pour des raisons humanitaires ?
Déjà, l’eau et l’électricité étaient coupées depuis longtemps. L’électricité, on l’achetait à des générateurs privés, et l’eau on la puisait dans des centaines de puits forés ces 2 dernières années. Ce qui est grave, c’est que les générateurs privés et les pompes des puits d’eau ont besoin de fioul, et s’il n’y a plus de fioul, il n’y aura plus d’eau. Avec 40 degré à l’ombre, c’est du plaisir…
Un million cinq cent mille personnes sans eau, je me demande s’il faut le qualifier de crime de guerre ou de crime contre l’humanité !!!
J’espère que cela n’arrivera pas….
Nabil Antaki | 7 août 2016