Netanyahou savait que l’attaque allait avoir lieu – il l’a laissée se produire…

U.S. Secretary of State Antony Blinken with Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu in Tel Aviv on Oct. 12 (State Department, Chuck Kennedy, Public domain)

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, est sous le feu des critiques. De nouvelles allégations criminelles ont été formulées à son encontre.

Des membres du cabinet de M. Netanyahou ont fait « fuiter » des rapports secrets obtenus par les services de renseignement militaire israéliens auprès d’un dirigeant de bas niveau du Hamas. Avant de divulguer les documents, qui contenaient des propositions d’actions futures, les auteurs de la fuite les ont manipulés.

Les documents manipulés sont apparus comme des « nouvelles » sur des sites web étrangers, ce qui a permis aux médias israéliens censurés d’en reprendre le contenu. Selon les documents divulgués, le chef du Hamas, Yahya Sinwar, accompagné d’Israéliens pris en otage, avait l’intention de s’enfuir en Égypte, d’où il se rendrait en Iran.

Il était évident que ces affirmations étaient fausses. Mais Netanyahou s’en est servi pour empêcher la poursuite des négociations sur la libération des otages.

Plusieurs personnes impliquées dans la fuite des documents top secrets manipulés ont depuis été arrêtées.

Un autre scandale est en train de naître à propos d’événements qui se sont produits immédiatement avant l’incursion du Hamas en Israël le 7 octobre.

Le 6 octobre, un nombre important de combattants du Hamas à Gaza ont activé des cartes SIM israéliennes leur permettant d’utiliser leurs téléphones portables en Israël. Différents systèmes de survie ont noté ce fait et ont donné l’alerte. Des réunions ont été organisées par plusieurs conseils de sécurité, y compris celui auquel participe le premier ministre, mais aucune autre alarme n’a été déclenchée :

Plus d’un an après l’inauguration d’octobre, les dirigeants politiques ont affirmé à plusieurs reprises qu’ils n’avaient reçu aucun avertissement avant l’attentat, mais un document révélé ce soir (dimanche) indique le contraire. Selon ce document, la nuit de l’attentat, à 02h58 du matin, le Shin Bet a émis un avertissement important à un certain nombre d’organes politiques et de sécurité, y compris le NSC directement subordonné au premier ministre. […]

L’ailerte, qui a été diffusée par le biais d’un système informatisé, comprenait des informations sur une activité inhabituelle dans le réseau SIM de plusieurs brigades du Hamas. Le Shin Bet a déclaré que cette activité était inhabituelle et pouvait indiquer la possibilité d’une certaine forme d’activité offensive de la part du Hamas. […]

Malgré la gravité de l’avertissement, il semble qu’aucune mesure significative n’ait été prise à la suite de celui-ci. Le Conseil national de sécurité, par exemple, n’a pris aucune mesure après avoir reçu l’information. La police israélienne n’a pas non plus modifié ses activités, comme le montre le fait que la fête des Nouba dans le sud d’Israël s’est déroulée comme prévu.

Cela suggère, comme plusieurs autres avertissements ignorés, que Netanyahou et d’autres personnes impliquées dans les décisions savaient que l’attaque était imminente, mais qu’ils avaient décidé de la laisser se produire pour ensuite utiliser les conséquences à leurs propres fins politiques.

Alors que les détails commençaient à être révélés, Netanyahou s’est retrouvé sous le feu des critiques. Il a affirmé que les services de sécurité avaient fait preuve de négligence en n’émettant pas d’avertissements. Mais en réalité, il semble que ce soit lui qui ait été informé de l’imminence de l’attaque, mais qu’il ait refusé de donner l’alerte.

Toutes les discussions du Conseil national de sécurité concernant les décisions prises dans la nuit du 6 au 7 octobre sont consignées dans ses protocoles. Lorsque les murs se sont refermés sur le premier ministre, ses collaborateurs immédiats ont cherché à modifier les protocoles des réunions concernées.

Mais les protocoles étaient sous le contrôle d’un officier militaire de haut rang. Pour faire appliquer des changements rétroactifs qui disculperaient le premier ministre, les collaborateurs de Netanyahou ont tenté de faire chanter l’officier au sujet d’une prétendue relation avec une femme subalterne :

Les principaux collaborateurs de Benjamin Netanyahou sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter un officier de Tsahal au secrétariat militaire du bureau du Premier ministre afin de modifier les minutes des discussions de sécurité au plus haut niveau dans les heures précédant l’attaque du Hamas qui a déclenché la guerre à Gaza, ont rapporté vendredi les médias hébreux. […]

Les médias hébraïques ont indiqué que l’enquête était liée à un rapport publié en juillet par Ynet selon lequel l’ancien secrétaire militaire de M. Netanyahou, le général de division Avi Gil, avait, quelques mois auparavant, averti le procureur général des efforts déployés pour modifier les protocoles des discussions de sécurité. […]

Selon Channel 12, dans le cadre de la tentative présumée de modifier les protocoles, les assistants de M. Netanyahou auraient utilisé des « images sensibles » d’un officier du secrétariat militaire afin de l’amener à modifier les protocoles des discussions de la nuit du 6 au 7 octobre 2023 – quelques heures avant que des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ne prennent d’assaut le sud d’Israël pour tuer quelque 1 200 personnes et prendre 251 otages, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.

M. Netanyahu a reproché aux forces de sécurité israéliennes de n’avoir pas su prévoir l’attaque et a résisté aux appels à la création d’une commission d’enquête publique sur les événements qui l’ont précédée.

Channel 13 a déclaré que les assistants de M. Netanyahou auraient volé des informations compromettantes sur un officier du secrétariat militaire à partir du téléphone d’une femme qui travaille au cabinet du Premier ministre. Les collaborateurs de M. Netanyahou auraient pris son téléphone sous prétexte qu’elle était soupçonnée d’avoir divulgué des informations confidentielles, mais ils auraient cherché à obtenir sa correspondance personnelle avec l’officier, selon le rapport.

La chaîne publique Kan a rapporté jeudi que le lieutenant-général Herzi Halevi, chef d’état-major des FDI, avait reçu il y a quelques mois une plainte selon laquelle le cabinet du Premier ministre détenait des images sensibles d’un officier des FDI et en faisait un usage inapproprié. Channel 13 a rapporté qu’un fonctionnaire de l’entourage de Netanyahou avait dit à Halevi que l’officier entretenait une relation inappropriée avec une employée du cabinet du Premier ministre, bien qu’une enquête de l’armée ait déterminé que cette relation ne constituait pas un abus de pouvoir.

Il s’agit d’une histoire rocambolesque et juteuse, et plusieurs médias israéliens ont creusé l’affaire. Mais je n’ai encore trouvé aucun média en dehors d’Israël qui ait abordé cette dernière question, à l’exception de Seymour Hersh (*).

Dès le début, on a soupçonné les autorités israéliennes d’avoir eu connaissance de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 avant qu’elle ne se produise, mais de ne pas avoir tiré la sonnette d’alarme. Des affirmations ont été faites, malheureusement sans aucune preuve, selon lesquelles il ne s’agissait pas d’une négligence, mais d’un acte délibéré.

Aujourd’hui, nous pouvons enfin affirmer que c’était bien le cas. Les autorités israéliennes, jusqu’au Premier ministre, savaient que l’attaque était imminente, mais elles ont refusé de donner l’alerte au niveau approprié. Elles ont laissé l’attaque se produire volontairement.

Tout ce qui a suivi depuis faisait partie, dès le départ, de leurs plans à long terme.


(*) Netanyahou savait que l’attaque allait avoir lieu – il l’a laissée se produire…

Source: Moon of Alabama, 13 novembre 2024

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