Par Houari Achouri | octobre 27, 2017

Le fils d’un militant libyen des droits de l’Homme accuse l’ex-président français Nicolas Sarkozy d’avoir fait massacrer sa famille parce que son père a refusé d’être un traitre à sa patrie et de se faire le complice des manigances du président français au moment où, en 2011, les force de l’Otan bombardaient la Libye pour faire tomber Mouammar Kadhafi. Il s’agit de Khaled El-Khweldi El-Hamedi, 43 ans, chef de l’Organisation internationale pour la paix, les soins et le secours (IOPCR), qui a perdu treize membres de sa famille dont sa femme enceinte et ses deux fils, dans un bombardement ciblé de l’Otan.

Les faits tels qu’il les raconte : à Nicolas Sarkozy qui, au téléphone, lui proposait de fuir la Libye au moment des bombardements de l’Otan, en mai 2011, son père, Khweldi El-Hamedi, a rétorqué sèchement qu’il n’était pas un mercenaire et qu’en sa qualité de libyen ayant défendu son pays contre les colonisateurs et participé à la révolution de 1969, il ne serait pas un traître. La réponse de Sarkozy n’a pas tardé : le bureau de Khweldi El-Hamedi à Tripoli a été bombardé et un missile a frappé la maison où vivaient Khaled El-Khweldi El-Hamedi avec sa famille et ses parents.

Ce n’est pas la seule plainte contre Sarkozy en rapport avec l’assassinat de Mouammar Kadhafi. La Cour pénale internationale (CPI) a été saisie dans le même sens par plusieurs mouvements et associations de la société civile africaine qui accusent l’ex-président français d’avoir provoqué l’intervention en Libye qui a débouché en 2011 sur la chute et la mort du colonel Mouammar Kadhafi.

Ces plaintes pourraient bénéficier du nouveau contexte qui est en train de se mettre en place en Libye, avec la probabilité que le clan Kadhafi soit accepté comme acteur politique pour le rétablissement de la paix. C’est le projet d’Ahmed Kadhaf Addam, cousin de l’ancien dirigeant libyen et responsable politique en vue actuellement en Libye.

Ahmed Kadhaf Addam semble compter sur les extravagances du président américain Donald Trump et sur sa malveillance à l’égard de son prédécesseur Barack Obama et de l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, pour créer de nouveaux rapports entre la Libye et les Etats-Unis, mais aussi l’Union européenne, et entraîner les pays occidentaux à accepter cette éventualité. On parle également beaucoup du rôle que pourrait jouer Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils du colonel Kadhafi, qui bénéficie de l’appui des tribus, qui sont les vraies forces qui comptent en Libye.

Rappelons que le 18 mars 2011, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 1973, autorisant les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, c’est-à-dire l’Otan, à intervenir militairement en Libye et bombarder son territoire sous le prétexte fallacieux de protéger les populations civiles qui auraient été menacées par l’armée libyenne. Le lendemain, 19 mars, une escadrille française commençait les bombardements. Sept mois après, le 20 octobre 2011, des frappes aériennes françaises sur une colonne automobile, en territoire libyen, ont conduit à l’arrestation de Mouammar Kadhafi et à son assassinat.

Houari Achouri

Source: algeriepatriotique.com