On peut — et on doit — dénoncer le sionisme


Le sionisme n’est pas intouchable

La lutte contre le génocide doit l’emporter sur la peur d’une indignation instrumentalisée.

Nous devrions tous accepter d’être traité d’antisémites pour avoir osé critiquer le sionisme.

Si l’on veut sauver un jour les Palestiniens de la menace d’extinction, la communauté internationale doit cesser de craindre le chantage moral et dénoncer Israël une bonne fois pour toutes en exigeant qu’il ne soit plus autorisé à exister en tant qu’État. Israël a trop longtemps pu agir en toute impunité, avec une barbarie criminelle sans limites.

Il est acceptable d’être antisémite lorsqu’on condamne le massacre d’innocents et d’êtres humains. L’incapacité persistante de la communauté internationale à comprendre qu’il est impossible d’être antisémite envers un groupe de personnes qui ne sont pas sémites, non natifs du Moyen-Orient, et a fortiori des colons venus d’Europe de l’Est ayant conspiré avec les Anglais et les Américains pour escroquer et voler la patrie palestinienne en 1948 n’est pas seulement un scandale moral. C’est la condamnation de l’ensemble de la communauté internationale. Permettre que ces abus se produisent depuis 76 ans, et ce n’est pas fini, n’est pas de la neutralité, c’est de la complicité.

Seuls les juifs judaïstes sont sémites. Pas les sionistes. Le sionisme est une idéologie politique d’occupation, de militarisme, de racisme et de terreur d’État. Ce n’est pas une religion. Ce n’est pas sacré. Le sionisme n’est pas pas au-dessus de toute critique. Le sionisme est un prétexte qui justifie des massacres sans fin et se cache commodément derrière les accusations d’antisémitisme lorsque l’on dénonce ses agissements.

Le projet sioniste n’a jamais été une question de coexistence pacifique. Il s’agit de suprématie : créer un État ethnique juif sur une terre qui ne leur a jamais appartenu, effacer les peuples qui y vivaient depuis des millénaires, et réécrire l’histoire pour se présenter comme des victimes plutôt que comme des bourreaux. C’est un projet colonial, un apartheid délibéré. Aucune campagne de relations publiques, aucune innovation technologique, aucune culpabilité occidentale inventée de toutes pièces ne pourra jamais y changer quoi que ce soit.

Ce que la communauté internationale doit enfin reconnaître, c’est que l’on n’est pas antisémite parce que l’on s’oppose à Israël ou parce que l’on condamne le génocide. On n’est pas antisémite parce qu’on rejette l’idée qu’un groupe de personnes ait le droit de dominer, de déplacer, de bombarder, d’affamer et de brutaliser une population indigène.

Mais c’est là que les choses se corsent : la définition même de l’antisémitisme a été délibérément altérée. Les organisations sionistes et leurs soutiens politiques ont réussi à brouiller les frontières entre judaïsme et sionisme, si bien que la moindre critique d’Israël est désormais présentée comme de la haine anti-juive. C’est une tactique stratégique, délibérée et d’une efficacité répugnante.

Il ne s’agit pas des Juifs. Cela n’a jamais été le cas. Il s’agit de pouvoir, mais aussi d’empire. Il s’agit d’un État nucléaire hors-la-loi, doté d’une armée messianique, financé à hauteur de milliards par l’Occident, et qui n’a de comptes à rendre à personne. Et pour mémoire, certains des plus fervents détracteurs d’Israël sont juifs : de véritables sémites ancrés dans l’éthique, la justice et l’humanité, qui rejettent le sionisme parce qu’ils le voient pour ce qu’il est : du fascisme au nom de la foi.

Si être qualifié d’“antisémite” signifie refuser d’accepter le meurtre de 30 000 enfants à Gaza, le bombardement d’hôpitaux, la famine de communautés entières, le ciblage délibéré de journalistes et de travailleurs humanitaires, alors toute personne se réclamant de l’humanisme et de la morale doit fièrement assumer ce qualificatif. Si le prix à payer pour s’opposer au génocide est d’être traité de tous les noms par les apologistes de l’apartheid, alors assumons-le fièrement.

Le peuple palestinien est sémite. Ce sont les populations bombardées, emprisonnées et victimes d’un nettoyage ethnique quotidien qui sont les véritables sémites au cœur de cette histoire. Le sionisme s’est approprié le langage de la persécution pour justifier une guerre permanente contre le peuple dont il a volé la terre. L’ironie atteint des sommets. L’injustice est insupportable.

Arrêtons de prétendre que c’est trop compliqué. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas un “conflit”. Il n’y a pas de “deux camps” non plus. Ce n’est pas une opération de sécurité. C’est un massacre unilatéral, soutenu par des mensonges, maquillé d’euphémismes par les médias et imposé par le langage de la victimisation que l’oppresseur utilise comme une arme.

Israël, tel qu’il existe actuellement, ne peut pas perdurer. Un État fondé sur le nettoyage ethnique, les murs de l’apartheid, les checkpoints militaires et le blocus permanent ne peut pas être réformé. Il doit être démantelé. Le sionisme doit être démantelé. L’idée qu’un groupe puisse en dominer un autre par la force, la loi ou la religion doit être reléguée aux oubliettes, comme toutes les autres idéologies de suprématie.

La lâcheté de la communauté internationale tue des gens. Les dirigeants affichent leur prétendue inquiétude en signant des contrats d’armement. Les résolutions de l’ONU sont rejetées. Les criminels de guerre sont invités à prendre la parole dans les parlements occidentaux. Et les Palestiniens sont abandonnés à leur sort alors qu’ils pleurent leurs morts, leur histoire et leurs espoirs.

Plus que la stupidité, la complicité et l’ignorance, c’est la censure de ceux qui s’informent et font preuve d’une grande clarté morale qui doit être dénoncée. Cessez d’exiger civilité et politesse de la part des survivants d’un génocide. Cessez de vouloir contrôler le langage de la colère en ignorant les crimes qui la provoquent. La seule indignation acceptable est celle qui stoppe les bombes.

Le sionisme n’a pas le monopole de la morale. Il dispose de chars, de bombes, d’armes nucléaires et d’agences de communication qui coûtent des milliards de dollars. Ce qui lui fait défaut, c’est l’honnêteté, la justice et la légitimité.

Si rejeter le sionisme fait de nous des “antisémites” aux yeux de ceux qui dénaturent ce terme, laissons l’accusation perdre de son pouvoir, et s’effondrer sous le poids de son hypocrisie.

Le vrai crime n’est pas d’être qualifié d’antisémite. Le vrai crime, c’est de se taire.

George Hazim, 27 juillet 2025.

Source: Ggeorgehazim.substack.com