Les Palestiniens sont unis au milieu des décombres à Gaza, symbolisant la résistance et l’espoir. (Conception, Palestine Chronicle)

Les menaces se succèdent, mais la seule chose qui continue à se concrétiser, ce sont les frappes aériennes qui visent les civils à Gaza.

L’armée israélienne s’est montrée totalement incapable de remporter une victoire à Gaza, et sa dernière opération militaire le prouve sans l’ombre d’un doute.

Le 18 mars, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé une campagne surprise de frappes aériennes contre la bande de Gaza, qui allait tuer des centaines de civils au cours des quelques jours suivants. La déclaration a également été faite par le premier ministre israélien : il rompait le cessez-le-feu.

M. Netanyahou a ensuite publié un communiqué sur la question, dans lequel il affirmait que son armée avait « repris le combat en force », menaçant que les frappes aériennes meurtrières contre des zones civiles densément peuplées n’étaient « qu’un début ».

Dès lors, pendant des semaines, des personnalités militaires et politiques israéliennes ont annoncé une intervention terrestre imminente, affirmant qu’elle porterait le coup de grâce et qu’elle « détruirait le Hamas ».

Le 4 mai, le cabinet israélien a officiellement approuvé la reprise de l’opération terrestre à Gaza. Il s’est contenté de proférer des menaces, tandis que le bombardement des infrastructures civiles se poursuivait et que les médias israéliens fantasmaient sur toutes les stratégies potentielles qui allaient être mises en œuvre dans ce qu’ils ont commencé à appeler la « phase 2 » de la guerre.

Ce n’est que le 16 mai, après une escalade de massacres quotidiens, que l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait commencé l’opération. Au cours de la campagne aérienne meurtrière, j’ai estimé que trois éléments principaux de cette soi-disant « phase 2 » allaient se développer au cours des quelques jours suivants.

Les choses se sont déroulées exactement comme je l’avais prévu : Premièrement, une série intense de raids contre des cibles civiles. Ensuite, l’annonce de l’opération « Chars de Gédéon » – qui fournirait plus de contenu au battage médiatique israélien. Enfin, de petites incursions insignifiantes dans les zones entourant les zones construites (aujourd’hui presque entièrement détruites) afin de prétendre que l’opération terrestre battait son plein.

Près d’un mois plus tard, l’armée israélienne a finalement commencé à mener des incursions dans les zones urbaines du nord de Gaza et de Khan Younis, mais à chaque progression, elle a été presque immédiatement prise dans des embuscades complexes. Les pertes ont été lourdes et ont été dissimulées par la censure militaire israélienne.

Les effectifs de l’armée israélienne à Gaza ne représentent qu’une partie infime du contingent mobilisé avant le cessez-le-feu de janvier. Selon plusieurs rapports, entre 20 000 et 60 000 réservistes auraient été appelés à servir dans la bande de Gaza. Il est difficile de savoir combien de soldats de réserve supplémentaires se sont effectivement présentés, car même les chiffres avancés sur le nombre de réservistes rappelés varient considérablement.

Bien que les Israéliens aient détruit la grande majorité des infrastructures civiles de Gaza et aient envahi la plupart des zones du territoire côtier assiégé durant la guerre, ils ne contrôlent toujours aucun quartier des centres urbains de la bande de Gaza. Même dans la soi-disant zone tampon, des embuscades occasionnelles font des victimes parmi leurs soldats.

La soi-disant “opération Chars de Gédéon” est clairement dépourvue de toute stratégie réelle dès le départ, et n’est qu’un moyen de poursuivre le génocide tout en reproduisant les mêmes erreurs commises par Tsahal durant la “phase 1” de la guerre de Gaza. À cette différence près que ses soldats sont fatigués, moins bien équipés, que beaucoup d’entre eux refusent de se présenter au combat et qu’il règne un sentiment général de découragement, selon des fuites dans les médias israéliens.

L’ancien chef d’état-major des forces armées israéliennes, Mosh Ya’alon, a même déclaré ce qui suit à propos de l’opération en cours :

“Au cours de toutes mes années de service et ma participation aux discussions du cabinet, je ne me souviens pas d’un seul cas où le cabinet ait approuvé une opération militaire sans avoir prédéterminé son objectif ou, en d’autres termes, le ‘résultat’ attendu. Nous menons la plus longue guerre de notre histoire sans objectif clair, si ce n’est le slogan illusoire de ‘victoire totale’, qui n’est en réalité qu’une guerre politique éternelle”.

Au fil des jours, Israël semble tenter tout et son contraire pour semer le chaos et poursuivre quoiqu’il en coûte son illusion de victoire. Netanyahu continue de clamer qu’il vise la victoire totale dans sa “guerre sur sept fronts”, mais les résultats sont minces.

Il en est essentiellement à sa position d’il y a un an, enlisé dans une guerre perdue d’avance et perpétuant un génocide dans l’espoir que la victoire lui tombe du ciel.

Les victoires tactiques remportées par les forces israéliennes au Liban grâce à leurs attaques terroristes contre des beepers et à l’assassinat de hauts dirigeants du Hezbollah ont depuis perdu de leur lustre. Ils ont clairement joué leurs cartes maîtresses au Liban et perdu tous les avantages acquis au prix d’années d’efforts.

Les bombardements aveugles dans la banlieue sud de Beyrouth n’ont aucune incidence sur le terrain. En fait, les actions menées depuis le cessez-le-feu, avec plus de 3 000 violations et l’occupation persistante du sud du pays, soulignent seulement que le Liban doit se doter d’une résistance armée pour défendre le pays.

Par ailleurs, l’effondrement du gouvernement syrien a peut-être constitué un coup dur, mais même avec l’invasion et l’occupation illégales du sud du territoire syrien, l’armée israélienne n’a pas de stratégie claire pour sortir de l’impasse. Une résistance populaire peut encore s’organiser lentement. Bien que la situation soit imprévisible, elle n’est pas nécessairement favorable à Israël à long terme.

L’opération “Gideon’s Chariots” à Gaza a visiblement échoué, ne laissant à Israël qu’une seule option réelle pour intensifier le conflit, à la poursuite désespérée de sa “victoire totale” en attaquant l’Iran. Cependant, cette option pourrait entraîner des coûts bien plus élevés que les gains potentiels.

Redoutant les combats, réduits à soutenir des gangsters liés à Daech et faisant de la famine une arme de guerre contre une population civile martyrisée, les forces israéliennes sont prises au piège, incapables de trouver une issue victorieuse.

Mettre fin au conflit aujourd’hui serait un aveu de défaite pour Israël, provoquant la chute de la coalition Netanyahu. Mais poursuivre l’offensive pourrait bien être fatal.

Robert Inlakesh, 11 juin 2025

Source: Almayadeen.net