Le New York Times a mis en ligne une vidéo tournée dans le nord de la Syrie au printemps 2012 montrant des « rebelles » exécutant sept soldats de l’armée régulière syrienne
En entendant le chef de l’Etat français, François Hollande, le mardi 25 août, dire qu’une solution politique à la crise en Syrie implique la « neutralisation » de Bachar el-Assad on pouvait se demander quel sens il donne à ce mot.
« Nous devons réduire les emprises terroristes sans préserver Assad. Les deux ont partie liée. »
« En même temps, il nous faut chercher une transition politique en Syrie, c’est une nécessité.
La première, c’est la neutralisation de Bachar el-Assad ».
La diplomatie française a toujours mis comme préalable à toute solution le départ du « boucher Assad » [*] qui « ne mériterait pas d’être sur la terre » [**].
Elle aurait voulu le liquider. Elle n’a pas réussi. Sa « neutralisation » n’est-elle qu’une variante de la liquidation ?
Par ailleurs, comment Hollande peut-il faire une symétrie entre les groupes terroristes et Bachar el-Assad qui – fort de son gouvernement et du soutien de la grande majorité des Syriens – les combat depuis quatre ans et demi ?
Comment peut-il se contenter de « réduire les emprises terroristes » ?
Les Syriens qui les craignent et subissent leurs atrocités ont-ils leur mot à dire?
Quoi qu’il en soit, par son obstination à écarter Assad, la France continue d’ouvrir la route de Damas aux coupeurs de têtes d’al-Nosra.
Silvia Cattori | 26 août 2015
[*] François Hollande et Manuel Valls ont qualifié Bachar el-Assad de « boucher« .