Au moins 10 personnes ont été tuées au cours de cette attaque israélienne sans précédent, dont deux enfants.
L’attaque terroriste d’Israël contre le Liban le 17 septembre a été exécutée prématurément après que Tel Aviv a reçu des informations selon lesquelles des membres du Hezbollah avaient découvert que leurs bipeurs avaient été trafiqués, selon un rapport d’Al-Monitor.
Le 18 septembre, Al-Monitor a rapporté que deux membres du Hezbollah avaient découvert que les bipeurs utilisés pour l’attaque avaient été infiltrés et qu’Israël avait décidé de l’exécuter prématurément après avoir reçu des renseignements sur cette découverte.
Al-Monitor a cité des sources indiquant que des milliers de téléavertisseurs avaient été piégés avec des explosifs avant d’être livrés au Hezbollah. Il a ajouté que le plan consistait à faire exploser les bipeurs en cas de guerre totale entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
L’attaque terroriste israélienne a été gardée secrète, même pour Washington, ajoute le rapport.
Axios a également rapporté mercredi que l’attaque avait été lancée prématurément parce qu’Israël craignait que le Hezbollah n’ait compris le plan.
« C’était le moment de l’utiliser ou de le perdre », a déclaré un fonctionnaire américain à Axios.
« Les services de renseignement israéliens prévoyaient d’utiliser les bipeurs piégés qu’ils avaient réussi à placer dans les rangs du Hezbollah comme un coup d’envoi surprise dans une guerre totale pour tenter de paralyser le Hezbollah », a déclaré Axios en citant un fonctionnaire israélien bien informé.
“Le service de Défense israélien a décidé de mener l’attaque terroriste maintenant plutôt que de risquer plus avant d’être découvert”, poursuit le reportage.
“Mardi après-midi, heure locale, plusieurs minutes avant que les bipers n’explosent au Liban, e ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a appelé le Secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin et lui a dit qu’Israël était sur le point de mener une opération au Liban, tout en refusant de donner des détails spécifiques”, a déclaré Axios.
Sky News Arabia a cité des “sources exclusives” affirmant mardi que le “Mossad israélien a réussi à intercepter les appareils de communication du Hezbollah avant qu’ils ne soient livrés au groupe”, ajoutant que les agents israéliens “ont introduit une quantité de tétranitrate de pentaérythritol (PETN), une matière hautement explosive, dans les batteries des appareils, qui ont explosé en augmentant la température des batteries”.
Une source de sécurité libanaise haut placée, citée par Reuters, a déclaré mercredi que le Mossad israélien a introduit les explosifs dans 5 000 bipeurs avant qu’ils ne soient livrés au Liban.
La société taïwanaise Gold Apollo a déclaré mercredi que les récepteurs qui ont simultanément explosé au Liban ont été fabriqués par son partenaire hongrois.
Gold Apollo a un “partenariat à long terme” avec la société BAC, basée à Budapest, qui utilise sa marque, a déclaré la société dans un communiqué. Elle a ajouté que le modèle mentionné dans les rapports des médias est “fabriqué et vendu par BAC” après que le New York Times a rapporté que les appareils proviennent de l’entreprise taïwanaise.
“Conformément à l’accord de coopération, nous autorisons BAC à utiliser notre marque pour la vente de produits dans les régions désignées, mais la conception et la fabrication des produits relèvent exclusivement de la responsabilité de BAC”, a déclaré l’entreprise.
L’ancien contractant de la NSA et lanceur d’alerte Edward Snowden a écrit via X : “Au fur et à mesure que les informations arrivent sur les bipers qui explosent au Liban, il semble maintenant plus probable qu’il s’agisse d’explosifs implantés, et non d’un piratage. Pourquoi ? Parce que les blessures sont trop nombreuses et trop graves. S’il s’agissait de piles en surchauffe qui explosent, on s’attendrait à beaucoup plus de petits incendies et de ratés”.
Al Mayadeen a rapporté que “l’attaque a réussi à pirater les dispositifs et à envoyer un message au moment où les dispositifs ont explosé”.
Le porte-parole du Hezbollah, Ibrahim al-Moussawi, a déclaré que les bipers qui ont explosé n’étaient pas seulement en possession de membres du Hezbollah, mais aussi d’autres utilisateurs. “Nous avons affaire à une véritable attaque génocidaire. Il s’agit clairement d’une attaque criminelle contre des civils. Tous ceux qui portent des bipeurs ne sont pas des militaires. L’affaire doit faire l’objet d’une enquête et l’ennemi doit être tenu pour responsable”, a-t-il déclaré.
Le Hezbollah a déclaré le 18 septembre que ses opérations contre Israël se poursuivraient habituellement, réitérant sa promesse de riposter à l’attaque terroriste israélienne de grande envergure contre le Liban dans un communiqué publié le 18 septembre.
La résistance libanaise “poursuivra aujourd’hui, comme les jours précédents, ses opérations de soutien à Gaza, à son peuple et à sa résistance, et de défense du Liban, de son peuple et de sa souveraineté”, peut-on lire dans le communiqué du Hezbollah.
“Cette démarche est permanente et distincte du lourd bilan auquel l’ennemi meurtrier doit s’attendre après le massacre perpétré mardi contre notre peuple, nos familles et nos moudjahidines au Liban. Cet autre bilan viendra, si Dieu le veut”, a ajouté le communiqué. “Ce qui s’est passé hier renforce notre détermination et notre volonté de poursuivre sur la voie de la résistance et de la guerre”.
Les bipeurs ont commencé à exploser à 15h30 le 17 septembre dans plusieurs régions du Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, dans le sud du pays et dans l’est de la vallée de la Beqaa. Plus de dix personnes ont été tuées, dont une fillette de 10 ans et un jeune garçon, et plus de 3 000 personnes ont été blessées.
Mohammad Mahdi Ali Ammar, fils d’Ali Ammar, député du Hezbollah, figure parmi les victimes. L’ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, a été blessé.
Israël recevra “le juste châtiment pour cette agression coupable”, a déclaré le Hezbollah dans l’une de ses premières déclarations de mardi.
Rédaction The Cradle