N’entre pas qui veut, en ces lieux inspirés. Murs, barbelés électrifiés, miradors, chars, couloirs à « bestiaux », colonies juives hideuses, emprisonnent Bethléem. Pour s’y rendre il faut se présenter au barrage militaire qui sépare Jérusalem de Bethléem, où des soldats décident de manière tout à fait arbitraire qui peut y entrer ou en sortir.

Nous sommes en 2003. C’est mon troisième voyage en Terre sainte.

Le bus me dépose bien avant d’arriver au barrage militaire de Gilo. En remontant je m’attache à contempler le paysage. Sur ma droite un ancien clocher au milieu des oliviers. Sur ma gauche s’étire un paysage biblique moutonnant que l’on dirait sorti vierge, inchangé depuis des millénaires, avec des gorges et des vallées aux tonalités dorées.

Et que voit-on émerger au sommet de ces splendeurs séculaires? Des pelleteuses qui violentent et balafrent leurs flancs et des constructions hideuses occupent ce paysage grandiose que nul Palestinien depuis la nuit des temps n’a jamais osé profaner !

C’est là, en ce paysage baigné de sacralité que des « colons juifs » viennent ériger leurs colonies d’une laideur offensante.

C’est la colonie d’Har Homa

Où vivait la forêt d’Abu Ghneim, la colonie illégale d’Har Homa en 2005

Quel scandale !

Entre le ciel, du plus bel azur, et le paysage qui s’étire à perte de vue, il n’y a plus qu’elle, cette colonie apocalyptique qui blesse les natifs palestiniens qui regardent de l’extérieur ce colossal gâchis d’un œil amer.

Pourquoi le monde laisse-t-il faire de pareils crimes quand il s’agit d’Israël ?

Cette question douloureuse ne me quittera plus…