La légende Cendrars a longtemps caché l’écrivain.

Une vie, une œuvre [1995]
Émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 14.12.1995.
Par Diane Kolnikoff et Claude Giovannetti.


La fascination du public pour ce bourlingueur de la littérature, ami des poètes, des peintres et des musiciens, fort en gueule, jouisseur, conteur, buveur, voyageur inlassable (et bien d’autres épithètes tous vrais, tous partiels) a servi de camouflage à cet homme porté à l’épate pour mieux se dissimuler. Plus Blaise Cendrars nourrissait sa légende de vérité et de mensonges, plus il amenait ses lecteurs dans un véritable jeu de piste à la fin duquel seuls les plus méritants et les plus tenaces pouvaient prétendre à une quelconque connaissance de l’écrivain. Son écriture, apparemment décousue et pleine de digressions, où se côtoient autobiographie et imagination, est structurée selon un plan souvent inspiré par un code mythologique ou mathématique. Pour essayer d’approcher l’oeuvre de Cendrars, il faut accepter les contradictions de l’homme.

Comme l’explique son ami Henry Miller, “déplorer les contradictions de sa nature, ce serait mal le comprendre … Il est un paradoxe, toujours lui-même : Blaise Cendrars.” Ce sont ces contradictions que nous allons tenter d’explorer, l’écrivain et son “double fulgurant”, l’écriture de la main droite et de la main gauche, le voyage et la voyance, l’ancrage de ses écrits dans la vie et dans le mythe, l’homme lié profondément au monde et si solitaire, l’homme des ruptures et des fidélités dans sa vie comme dans son oeuvre.

Intervenants : – Miriam Cendrars (écrivain, fille de Blaise Cendrars), – Claude Leroy (professeur de Littérature Française à Paris X – Nanterre), – Yves Laplace (écrivain.), – Frédéric-Jacques Temple, – Christian Derouet, – Sonia Delaunay, – Henry Miller.

Source:  Rien ne veut rien dire