Une interview avec Atef Abu Saif, le romancier palestinien qui a relaté son expérience de survie à la dernière attaque à Gaza. Né dans le territoire assiégé, Saïf a connu la guerre toute sa vie.
Par Chris Hedges
Source: Consortiumnews.com, 31 juillet 2024
Ceux qui tentent de transmettre la vérité des zones de guerre – qu’elle soit factuelle ou artistique – face à la mort, à la violence et à la maladie, vainquent les mensonges racontés par les tueurs. C’est pourquoi les écrivains, les photographes et les journalistes sont la cible des agresseurs en temps de guerre, y compris les Israéliens, dans le but de les anéantir.
Atef Abu Saif, le romancier palestinien qui est ministre de la Culture de l’Autorité palestinienne depuis 2019, a relaté son expérience de survie à la dernière attaque à Gaza qui dure depuis octobre dernier dans son livre « Ne regardez pas à gauche : un Journal du génocide”.
Né à Gaza, Saïf a connu la guerre toute sa vie.
«Je suis né pendant la guerre, et je pourrais mourir pendant la guerre, en fait», a-t-il déclaré à Hedges dans cette interview. “C’est notre vie en tant que Palestiniens.“
En détaillant le traumatisme de son expérience à travers des images horriblement vivantes et des récits tragiques d’êtres chers assassinés et de membres de sa famille définitivement blessés, Saif illustre comment la vie à Gaza, comme il le dit, « est un temps mort pour survivre. Le discours normal est d’être tué et que votre maison soit détruite, comme ma maison dans cette guerre. Alors ce que nous vivons est comme un temps mort. C’est le repos. Ce n’est donc pas une chose normale à vivre.
Cette description vague de l’existence face au génocide se reflète dans les paroles du ministre de la Culture à sa nièce Wissam lorsqu’elle a perdu ses jambes et une de ses mains après que sa famille ait été bombardée par les Israéliens :
“Nous sommes tous dans un rêve… tous nos rêves sont terrifiants.”
Dans ce premier épisode de la nouvelle itération indépendante du Rapport Chris Hedges, Saif et Hedges explorent ces expériences et leur signification dans une conversation substantielle et puissante. À travers lui, la texture du génocide et les dommages qu’il inflige à ses victimes sont capturés, tandis que l’éloquence et la vulnérabilité de Saif révèlent le poids de la tragédie d’une manière que seuls les faits et les données ne pourraient tout simplement pas faire.
Un journal du génocide
Lire la transcription de l’entretien en français ICI