Gilad Atzmon — Le théâtre de la Main d’Or de Dieudonné est, dans la pratique, un sanctuaire de l’humanité. En y pénétrant, on peut immédiatement détecter la nature rebelle qui se dégage du lieu. Que ce soit au niveau des murs, du bar, des photos, des dessins, de la décoration, de la simplicité, l’appel de la libération est partout. Tout cela livré sous forme de gentillesse et d’humour. Le théâtre est le reflet de l’homme, tel qu’il est.
Je ne suis pas surpris que le lobby juif ainsi que son mandataire actuel, le gouvernement socialiste, soient dans un état de panique. En plus d’être un génie, Dieudonné est une force de la nature. Dieudonné possède toutes les qualités des Athéniens qui font défaut aux Jérusalémites. Il est véritablement gâté par l’existence et connecté avec les gens.
Le 27 mai, à la Main d’Or, j’ai donc effectué un concert de jazz. J’étais secondé par un superbe trio parisien mené par un grand joueur de basse, Thibault Renou. J’ai savouré chaque seconde de ce surprenant concert de jazz. L’énergie dans la salle, déclenchée par le jeune public, était électrique et parvenait à inspirer le groupe. C’était un moment rare et magique de camaraderie et d’élévation spirituelle qui restera à jamais ancré en moi.
Je suis connu pour mes performances comiques sur scène. Je suis d’habitude plutôt confiant. Cependant, livrer une interprétation à Paris, essayer de communiquer avec un public dans une langue étrangère et savoir qu’en même temps le meilleur comédien sur cette planète me regardait, auraient pu représenter un défi et une expérience assez intimidante. Mais ce n’était pas le cas !
Dieudonné n’est pas seulement hors du commun, il est aussi un homme bienveillant qui m’a mis à l’aise comme si j’étais dans ma propre maison. Avant le concert, nous avons dîné dans le théâtre en compagnie du groupe ainsi que du grand humaniste juif Jacob Cohen. Nous avons tous ri malgré, et parfois à cause, de la barrière linguistique.
Durant la soirée, nous avons notamment joué l’hymne de l’Internationale en tant que requiem [messe pour les défunts] pour le gouvernement cachère franco-socialiste. Nous avons aussi joué Les Feuilles mortes dans un geste d’amour pour la France et son peuple, ainsi que mon morceau de jazz préféré de Duke Ellington : In a Sentimental Talmud [titre original : In a Sentimental Mood] en hommage au « peuple juif ».
Après plus d’une heure de musique, Dieudonné s’est joint au quatuor en lisant un poème pour la Palestine, incarnant selon moi le pinacle spirituel et musical de cette nuit. Dieudonné a exprimé sa compassion et son empathie pour la Palestine avec une magnifique émotion dans la voix. Le public y a répondu avec joie.
La synchronisation musicale et comique ainsi que ses intuitions sont uniques. J’en ai pris conscience pour la première fois quand j’ai vu son interprétation de Shoananas. Il pouvait paraître quelque peu égaré, mais en réalité, il savait exactement où il se trouvait, où se trouvait le rythme, il n’a jamais perdu le contrôle de cette chanson. J’ai pu percevoir cette orientation temporelle unique en son genre sur scène. Dieudonné, de manière intuitive et intime, a compris chaque forme et chaque nuance musicale. Il a dominé le spectacle. Il est apparu à l’aise et a joué en parfaite synchronisation avec quatre superbes artistes de Jazz.
J’étais honoré d’être invité à jouer au théâtre de la Main d’Or, et je suis impatient de renouveler cette expérience à Paris et dans d’autres villes françaises.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Alimuddin Usmani, le 5 juin 2014
Source: http://croah.fr/a-la-une/gilad-atzmon-en-plus-detre-un-genie-dieudonne-est-une-force-de-la-nature/