Le régime de Netanyahou a toujours prévu la poursuite du génocide. Désormais, Trump et son administration devront être tenus responsables de chaque mort palestinienne.
Par Jonathan Cook
Les excuses qu’Israël a données pour relancer le génocide :
1. Israël affirme qu’il tente de forcer le Hamas à libérer les c Gaza.
Pourtant, comme nous le savons grâce aux personnes déjà libérées, les bombardements aveugles de Gaza ne font qu’augmenter les risques de mort des captifs. Il n’existe aucun scénario plausible dans lequel le largage de bombes de 2 000 livres fournies par les États-Unis sur Gaza rendrait plus sûrs le sort des Israéliens détenus à Gaza ou les ramènerait plus vite à la maison.
Quoi qu’il en soit, Israël disposait d’un moyen simple et connu pour récupérer les derniers captifs. Ils devaient être libérés lors de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, dont la date d’entrée en vigueur était déjà largement dépassée. Mais il y a quelques semaines, Israël a décidé de rompre l’accord signé et d’imposer de nouvelles conditions prévoyant le retour des autres captifs – et ce sans cesser les tirs ni se retirer de l’enclave, comme il s’y était engagé.
Ce que montre le retour d’Israël au génocide, c’est que le gouvernement israélien préfère tuer les captifs restants – en les vaporisant avec la dernière livraison de bombes de 2 000 livres de Trump – plutôt que de faire une concession pour obtenir leur libération ou de limiter sa capacité à massacrer le peuple de Gaza.
2. Israël affirme que le Hamas se réarmait et préparait une nouvelle attaque.
Comme toujours, Israël déforme la vérité. C’est Israël qui a été réarmé par l’administration Trump avec les bombes qui déchirent aujourd’hui les enfants de Gaza. Le Hamas, isolé du monde extérieur, n’avait aucune voie évidente pour se réarmer.
Quant aux plans pour un autre 7 octobre, le Hamas et le monde ont été choqués que ses combattants aient réussi à s’échapper du minuscule territoire assiégé de Gaza pour la première fois. Le Hamas a cru qu’il s’agirait d’une mission suicide. Il n’a réussi que parce qu’Israël, devenu si complaisant après 17 ans de siège de l’enclave, imaginait que les 2,3 millions de personnes y étaient définitivement ensevelies.
Israël partait du principe que les Palestiniens ne parviendraient jamais à sortir du gigantesque camp de concentration qu’il avait construit pour eux. Israël ne baissera probablement pas à nouveau la garde de sitôt.
En d’autres termes, Israël ment éhontément sur les raisons qui l’ont poussé à renouveler le massacre. Il ment comme il l’a fait à maintes reprises au cours des 18 derniers mois.
Israël a toujours eu l’intention de relancer le génocide dès que l’administration Trump aurait pu s’attribuer le mérite d’avoir négocié le cessez-le-feu. Ils pourraient alors collaborer pour inventer de nouveaux prétextes – fondés sur des mensonges concernant les auteurs des violations du cessez-le-feu – afin de justifier la nécessité d’assassiner davantage d’enfants de Gaza.
Certes, Joe Biden et ses collaborateurs doivent être jugés à La Haye pour les 15 premiers mois du génocide. Mais ce sont Trump et son administration qui sont désormais responsables de chaque mort palestinienne.
Jonathan Cook, 20 mars 2025
Jonathan Cook est un journaliste britannique primé. Il a vécu à Nazareth, en Israël, pendant 20 ans. Il est rentré au Royaume-Uni en 2021. Il est l’auteur de trois ouvrages sur le conflit israélo-palestinien : « Sang et religion : le dévoilement de l’État juif » (2006), « Israël et le choc des civilisations : l’Irak, l’Iran et le plan de refonte du Moyen-Orient » (2008) et « La Palestine disparue : les expériences israéliennes de désespoir humain » (2008).
Source: Jonathan-Cook.net