La bande de sang: comment les précédentes opérations israéliennes à Gaza se sont terminées

Gaza juillet 2014

Du jamais vu, et c’est reparti

Cela ne s’était jamais produit auparavant, et voilà que cela se reproduit. Malgré toute la tragédie de la situation entourant le raid sanglant du Hamas sur Israël et la réponse d’Israël à ce raid, c’est ce « détail » qui vient à l’esprit lorsqu’on entend parler du « caractère sans précédent » de ces événements. L’histoire des relations israélo-arabes n’en est pas à son coup d’essai. Même les actions actuelles des forces de défense israéliennes contre la bande de Gaza, malgré leur ampleur et leurs plans encore plus ambitieux, ne peuvent en aucun cas être qualifiées de sans précédent.

La première des opérations militaires israéliennes de grande envergure à Gaza, connue sous le nom de code « Plomb durci », a débuté le 27 décembre 2008. Ses causes étaient en partie similaires à celles des opérations actuelles : bombardements massifs du territoire israélien par des militants du Hamas (roquettes, mortiers et armes à feu) et enlèvements de personnel militaire israélien.

Un mois plus tôt, Israël avait fermé tous les points de contrôle à la frontière avec l’enclave. Des exceptions ont toutefois été faites pour les fournitures humanitaires et le carburant destiné aux centrales électriques. Le 27 décembre 2008, le Premier ministre israélien Ehud Olmert s’est adressé aux dirigeants du Hamas lors d’une allocution télévisée, les avertissant qu’il « ne se laisserait pas dissuader d’utiliser la force » si les attaques à la roquette se poursuivaient. Le Hamas n’a pas réagi.

Le même jour, l’armée de l’air israélienne a commencé à frapper les infrastructures du Hamas à Gaza. Le 3 janvier, la deuxième phase de l’opération, la phase terrestre, a commencé. L’invasion a été menée de trois côtés : par le nord, par le sud-est et par la mer (débarquement).

En vingt-quatre heures, les troupes israéliennes ont coupé l’enclave en deux, puis en trois. Mais malgré cette rapidité, la résistance du Hamas n’a pas pu être brisée : les combats de rue et les bombardements sur le territoire israélien se sont poursuivis.

Dans la nuit du 17 janvier 2009, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, lors de sa session d’urgence, une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Dans la soirée du même jour, le gouvernement israélien vote à la majorité en faveur d’un cessez-le-feu unilatéral, ce qui signifie la fin de l’opération. Le 20 janvier, les dernières unités militaires israéliennes se sont retirées de la bande de Gaza.

Les pertes totales d’Israël au cours de l’opération s’élèvent à 13 morts (10 militaires, 3 civils) et 518 blessés (336 militaires et 182 civils). Quatre soldats ont été tués par des « tirs amis ». Les chiffres des pertes du côté palestinien sont plutôt contradictoires. Différentes estimations font état de plus de 1 166 morts palestiniens.

L’estimation la plus élevée est celle du ministère de la santé du Hamas. Selon cette même source, plus de la moitié des morts, soit environ 800, étaient des civils, dont des femmes (114), des enfants et des adolescents (431). Environ 5 450 résidents du secteur ont été blessés. Selon la version des forces de défense israéliennes, 1166 Palestiniens ont été tués, dont 709 militants.

L’opération militaire israélienne suivante dans la bande de Gaza a été « Pilier de nuée » (14-21 novembre 2012). Les raisons sont les mêmes : bombardements et sorties terroristes. Il n’y a pas eu d’opération terrestre. Selon les données israéliennes, plus de 1 500 frappes aériennes ont été effectuées en huit jours – sur les quartiers généraux et opérationnels du Hamas, les lieux de production et de stockage d’armes, les silos de lancement de roquettes, les tunnels de contrebande.

Selon les rapports israéliens, jusqu’à 120 militants ont été tués au cours de l’opération, dont 30 membres du haut commandement. Selon des sources palestiniennes, 57 combattants du Hamas ont été tués et les victimes civiles sont au nombre de 105 tués et 971 blessés.

Palestinian children inspect the rubble their home destroyed by Israeli army bulldozers in Aqaba village in the West Bank city of Tubas, on July 3, 2014. Photo by Nedal Eshtayah

Enfin, en 2014, du 7 juillet au 26 août, l’opération « Unbreakable Rock » a été menée. Les raisons sont les mêmes, des raisons « classiques ». Mais cette fois-ci, les frappes aériennes ont été complétées par une opération terrestre limitée, dont le but était, dit-on, d’éliminer la menace posée par les tunnels menant de Gaza au territoire israélien.

Pertes israéliennes : 66 militaires tués et 469 blessés, 7 civils tués et 87 blessés. Pertes palestiniennes au cours de la même période : 2 030 morts, dont 1 444 civils. Ces chiffres proviennent du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Le Centre palestinien pour les droits de l’homme a donné des chiffres encore plus élevés : 2 086 morts, dont 1 906 civils, 10 381 blessés.

En d’autres termes, jusqu’à présent, c’est l’opération « Rocher incassable » qui a fait le plus de victimes – dans les deux camps – parmi toutes les opérations militaires menées par Israël dans la bande de Gaza. Mais celle qui se déroule aujourd’hui (sa phase aérienne bat déjà son plein) a toutes les chances de battre ce triste record.

Kirill Ivanov

Source: MK.ru

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