Par Israël Adam Shamir
Paru le 9 janvier 2021 sur Unz Review sous le titre Trump’s Last Stand
Le président Trump a été battu de manière décisive, sinon à la loyale. Les espoirs de millions d’électeurs américains ont été écrasés et anéantis. La saga de l’homme orange est terminée. Les vainqueurs ont utilisé un stratagème : ils ont sacrifié le caractère sacré et la sécurité du Capitole, ils ont permis aux intrus d’entrer, ils leur ont permis de prendre des selfies dans le bureau du porte-parole du Congrès, puis ils ont simulé l’horreur et l’indignation. Les tentatives d’appel à la transparence électorale ont été pulvérisées en temps réel, alors que des foules énormes étaient dispersées. Les votes des grands électeurs ont été certifiés, l’ascension de Biden assurée, et les partisans de Trump sont gratifiés du titre de « terroristes nationaux ».
Donald Trump a désavoué les gens qu’il avait personnellement appelés à protester. Ses proches alliés politiques lui retirent leur soutien. En quelques heures, voire quelques minutes, ce dirigeant du monde admiré par des millions de gens est devenu une non-personne. Comme un garnement qui aurait posté une obscénité, il a été interdit de Twitter et de Facebook. Le temps nous dira s’il ira en prison, ce qui est le voeux fervent de tant de démocrates, mais sa vie politique semble bien être terminée, même si sa cause est encore vivante.
Les jeux étaient faits, contre le président Trump, dès le premier jour. Ses ordres étaient ignorés. Les tribunaux américains, les juges, la police, tout le système d’application de la loi était contre lui ; ses ordres se voyaient bloqués ou annulés, tandis que les médias se moquaient de lui et que l’opposition le délégitimait sans relâche. Il a même été bloqué par Fox News. Les États dirigés par le parti démocrate ont ajusté leurs lois pour garantir le résultat des élections. Trump a joué le dindon de la farce du tout début de sa présidence jusqu’à sa fin amère. Il était tenu en laisse par le tout-puissant Deep State, et lorsqu’il a essayé de se libérer, il a suffi qu’il tirent sur la laisse.
Le 6 janvier, une manifestation massive en sa faveur a eu lieu à Washington, DC. Des centaines de milliers d’Américains sont venus dans la capitale pour demander justice après que la fraude électorale soit devenue évidente. Ils espéraient que les représentants républicains refuseraient de certifier la fraude et nommeraient une commission pour vérifier et recompter les votes. Certains des manifestants ont réussi à s’introduire dans le Capitole, ou la police les a laissés entrer. Cette action pacifique d’occupation du Capitole, l’exercice d’un droit naturel de protester, a été accueillie par des tirs meurtriers, et une jeune manifestante de San Diego, Ashli Babbitt, a été assassinée par la police en civil. Les représentants républicains ont été intimidés et se sont rendus ; Biden a été confirmé dans ses fonctions.
L’horreur et l’indignation des politiciens et des médias du parti démocrate ont été aussi simulées que les nouvelles qu’on nous a servies. L’année dernière, de nombreux bâtiments gouvernementaux avaient été occupés par des militants du BLM soutenus par le parti démocrate, et dans aucun cas la police n’a utilisé d’armes mortelles ou même fait sortir les manifestants des bâtiments.
« Peu après 20 heures mercredi, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’entrée verrouillée de King Street au Capitole, en scandant « Enfoncez la porte ! » et « Grève générale ! » Quelques instants plus tard, la police a cessé de contrôler des portes de State Street et a permis à la foule de déferler à l’intérieur, rejoignant les milliers de personnes qui s’étaient déjà rassemblées au Capitole pour protester contre les votes. La zone située à l’extérieur de l’Assemblée, où il est prévu de présenter le projet de loi à 11 heures aujourd’hui, était bondée de manifestants qui scandaient « Nous ne partirons pas ». Pas cette fois-ci »…
Le porte-parole du département de l’administration, Tim Donovan, a déclaré que même si les manifestants étaient encouragés à partir, personne ne serait renvoyé de force. … Le maire Dave Cieslewicz a déclaré qu’il avait donné l’instruction … au chef de la police Noble Wray de ne pas permettre à ses officiers de participer à l’évacuation des manifestants du bâtiment ».
C’est ce qui s’était passé à Madison, Wisconsin, en mars 2011, comme nous l’a rappelé Steve Sailer. En effet, c’est ce à quoi s’attendaient les manifestants ; certains étaient habillés en tenues de carnaval flamboyantes ; ils se tenaient correctement, ils étaient pacifiques, ils restaient dans des limites acceptables. Il ne s’agissait pas d’une insurrection ; ils n’ont pas essayé de prendre le contrôle du Congrès de manière significative. Pour eux, c’était une façon honnête et drôle d’exprimer leur indignation. Mais les véritables comploteurs de stratagèmes avaient l’intention de les piéger. Ils ont même assassiné quatre manifestants en espérant qu’ils réagiraient avec violence, mais en vain.
Les manifestants blancs américains sont exceptionnellement non-violents ; comme pour Occupy Wall Street il y a quelques années, les manifestants du Capitole du 6 janvier étaient timides et obéissants comme des agneaux. C’est pour cette raison que le BLM a été inventé, car les Noirs sont capables de se révolter violemment, contrairement aux Blancs bien dressés. Ce n’est pas une question de race : les gilets jaunes français, blancs comme neige, et les nationalistes ukrainiens ont bien combattu la police. Mais les blancs américains ne sont pas enclins aux émeutes, pas depuis la guerre civile. En tant qu’étranger, je ne comprends pas pourquoi les Américains veulent garder leurs armes s’ils ne les utilisent jamais, mais c’est comme ça.
De toute façon, leur non-violence ne leur a servi à rien. Le président élu Biden leur a même dénié le titre de manifestants : « N’allez pas les traiter de protestataires. C’était une foule en émeute, des insurgés, des terroristes nationaux ». En effet, ce nom devrait être réservé aux pillards autorisés par l’État et à leurs frères dans le monde entier, que ce soit à Hong Kong ou à Minsk, à Seattle ou à Portland.
Les réseaux sociaux russes on comparé les événements de Washington DC à ceux qui se sont déroulés plus près de chez eux et se sont plaints d’un « deux poids, deux mesures ». Les médias américains n’avaient pas exprimé d’indignation lorsque leur homme de paille Boris Eltsine avait bombardé le Parlement russe en 1993. Le New York Times et le Département d’État avaient encouragé la foule nationaliste à prendre d’assaut les bureaux du gouvernement ukrainien en 2014. Ils ont encouragé l’opposition à Minsk à prendre le contrôle de leur parlement après avoir échoué aux élections. Les manifestants biélorusses juraient que les résultats des élections de leur pays étaient truqués, tout comme les partisans de Trump l’ont fait pour les élections américaines, mais Biden ne les a pas traités de « terroristes nationaux ». (En fait, le président Loukachenko non plus : il les a qualifiés de « manifestants », et leurs manifestations violentes ont été dispersées sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré). Dans ces cas-là, les Juifs ont l’habitude de répondre : « Comment pouvez-vous comparer ?!
Les Russes ont comparé la « tentative de coup d’État » au Capitole avec leur propre « coup d’État » de 1991, une provocation en partie planifiée à l’avance. En 1991, les organisateurs du faible coup de force n’avaient pas pu arrêter Eltsine et se sont rendus sans résistance ; la vague d’indignation a écarté Gorbatchev et le parti communiste du pouvoir. Au Capitole aussi, la police a fait entrer les « envahisseurs », comme vous pouvez le voir sur cette vidéo transmise par la BBC. D’autres vidéos suggérant l’implication de la police du Capitole dans cette provocation ostensible sont présentées ici. L’indignation orchestrée a permis aux vainqueurs de dénigrer et de chasser un Trump vaincu et ses partisans. Tout comme l’URSS s’est effondrée en août 1991, l’Amérique de Trump s’est effondrée en janvier 2021, et les élites libérales représentant les grandes corporations sont arrivées au pouvoir. Ce résultat a été obtenu grâce à une provocation, mais les partisans ordinaires de Trump étaient vraiment en colère contre le vol des élections. De même, 1991 était une provocation, mais les citoyens russes ordinaires étaient en colère contre la perestroïka de Gorbatchev, tandis que les élites libérales ont détourné cette expression de colère pour démanteler l’État soviétique et transférer tous les actifs à leurs oligarques.
Les gens qui ont une bonne connaissance de l’histoire se réfèrent à l’incendie du Reichstag de février 1933, l’incendie criminel inventé par le gouvernement nazi, nouvellement constitué, lui-même, afin de retourner l’opinion publique contre ses opposants et assumer les pouvoirs d’un état d’urgence. D’autres chercheurs ont cependant affirmé qu’il n’y avait aucune preuve de la complicité des nazis dans ce crime, mais que Hitler avait simplement profité de l’acte indépendant du communiste néerlandais van der Lubbe. Selon l’ Encycopaedia Britannica, l’incendie fait l’objet d’un débat et de recherches permanents. On dira probablement la même chose de l' »invasion » du Capitole, et les chercheurs se demanderont si ce sont les sous-fifres de Biden qui l’ont organisée ou s’ils ont simplement profité de la protestation sincère des trumpistes.
Cela ne fait aucun doute que pour un observateur objectif, les élections de 2020 ont été profondément piratées. Je ne vous ennuierai pas avec trop de détails publiés sur les résultats statistiquement impossibles[1], mais voici un exemple de fraude. La ville de Detroit a donné 95 % de ses voix à Biden/Kamala, un chiffre que M. Kim Jong-un considérerait avec une légère envie, tandis que M. Loukachenko murmurerait : « Comment est-ce possible ? Il est fort probable que ce résultat a été obtenu de la manière suivante:
Les démocrates de Detroit ont externalisé la récolte des bulletins de vote, les sous-traitant à des barons locaux de la drogue, en leur offrant en échange des licences de commerce de marijuana à des fins récréatives. Ces licences sont ce qu’il y a de mieux depuis le permis d’imprimer de l’argent. Avoir de telles licences, c’est comme avoir son propre distributeur automatique de billets. Vous pouvez lire ici des informations sur leur rentabilité et toutes les démarches que les criminels sont prêts à faire pour en obtenir. Les démocrates de Detroit ont modifié les lois locales autorisant la vente de marijuana dans leur belle ville (elle était interdite jusqu’en novembre 2020). Ils ont modifié les lois locales prescrivant la délivrance de licences de marijuana aux trafiquants de drogue ayant déjà été condamnés pour trafic de drogue. Ils ont fait sortir les barons de la drogue de prison. Ils ont modifié les lois locales pour permettre la récolte des bulletins de vote, c’est-à-dire la collecte des votes par correspondance et l’aide au remplissage des bulletins. Après cela, les trafiquants de drogue se sont mis à collecter les bulletins de vote par correspondance et à les remplir immédiatement, s’ils étaient consciencieux, ou à les remplir à leur guise, s’ils se sentaient paresseux. Ils avaient à leur disposition une juge, Cynthia Stephens, qui, à elle seule, a fait modifier les lois électorales du Michigan, puis a rejeté les accusations de fraude de Trump.
Oh oui, ma chère, il y en a eu, des fraudes électorales, et dans de nombreux États américains. « Les jeux de hasard, ils connaissent ; ils ne sont pas surpris par une belle main de quatre as », comme disait Mark Twain. Habituellement, les deux parties s’échangent leur place à tour de rôle et trichent chacun à leur tour. Mais cette fois-ci, Trump a convaincu beaucoup de gens que ce serait différent, et que c’était leur dernière chance.
Le problème, c’est que Trump était un mauvais organisateur. Il pouvait gagner les élections, s’il pouvait empêcher le genre de législation de Cynthia Stephens, interdire les bulletins de vote par correspondance, faire respecter l’obligation de présenter des papiers d’identité pour le vote, mobiliser son peuple pour le contrôle des élections. Une tâche redoutable, mais pas impossible, tout en ayant affaire à un adversaire prêt aux trucages. Il aurait même pu faire une révolution le 6 janvier, en mandatant les bonnes personnes pour agir, en formant un QG révolutionnaire, en planifiant une stratégie de prise de contrôle, mais il n’a rien fait de tel. Il pensait probablement que le Congrès verrait les vastes foules et autoriserait la vérification des résultats des élections.
Par ailleurs, il était si naïf qu’il croyait que les révolutions se produisaient toutes seules, comme dans les films. Ce n’est pas le cas. Derrière chaque révolution réussie, il y a beaucoup de planification, de forces armées, d’armes prêtes à l’emploi, de lignes d’approvisionnement, de logistique, de soutien dans les médias et de communications. Trump n’avait rien de tout cela. Il a suffi de lui couper son compte Twitter pour le rendre sourd et muet.
Il n’y a pas eu de tentative de coup d’État, comme l’a correctement déclaré Tyler Durden : « Trump n’a jamais eu la concentration, le sens de l’organisation ou la cohérence idéologique nécessaires pour monter un véritable putsch, et une intrusion de la foule qui a été rapidement dispersée par des agents armés de l’État n’y change rien. Peu après l’intrusion, il a diffusé une vidéo donnant pour instruction à ses partisans de ne pas prendre les sénateurs en otage ou d’emprisonner Mike Pence, mais de « rentrer chez eux ». Aucune faction du gouvernement fédéral ne s’est jointe à la foule sur ordre de Trump, car il ne s’est pas donné la peine d’en diffuser. Tout cet épisode n’a jamais eu la moindre chance d’empêcher la certification de Joe Biden, et encore moins de renverser le gouvernement. Ce n’était qu’une autre mascarade maladroite, et, en ce sens, une fin appropriée à la présidence de Trump ».
Les théories du complot ont joué leur rôle de leurre dans la débâcle. De nombreux trumpistes ont cru aux conspirations des QAnon et des Kayfabe ; ils ont publié des rapports sur l’arrestation de méchants, sur des serveurs confisqués par le FBI, sur Clinton et Biden attendant une justice brutale derrière les barreaux. Cette croyance a désarmé des gens qui, autrement, se seraient battus pour obtenir ce résultat. C’est le problème avec les conspirations : les conspirations imaginaires empêchent les actions réelles.
Néanmoins, je ne veux pas terminer cette pièce sur une note aussi triste et démoralisante. Le président Trump aura été un grand dirigeant. Il a réussi, contre toute attente, à améliorer le sort des travailleurs américains : pour la première fois depuis les années 1970, leurs revenus ont augmenté par rapport aux autres classes. Il a mis fin à l’immigration massive vers les États-Unis : l’immigration légale s’est réduite à un mince filet. Il a évité de nouvelles guerres ; il a essayé de faire la paix avec la Russie. Il a refusé de bombarder l’Iran, même dans les derniers jours de sa présidence, alors même que certains partisans d’Israël lui avaient promis un second mandat s’il y consentait.
Son combat contre la folie du Coronavirus a été sa grande réussite. Il était contre les confinements qui sont sur le point de détruire notre monde si complètement que peu de choses survivront. On se souviendra du dernier grand dirigeant américain qui n’a pas porté le masque de la lâcheté. Il n’a pas pu vaincre le puissant complexe médical, ou FAGMA, ou les maîtres du discours, mais il a essayé.
Le jour de sa défaite, le 6 janvier, c’était le jour de l’Epiphanie, ou l’Adoration des Mages, des Trois Rois Mages qui étaient venus adorer Jésus dans la grotte. C’était aussi la veille de Noël pour l’Eglise d’Orient. C’est la période la plus sombre de l’année ; dorénavant, le jour va s’allonger et nos espoirs vont remonter.
Israël Shamir
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