Ce pipeline sera probablement plus difficile a faire exploser que les Nord Streams, doivent espérer les milieux industriels nippons…

Par Tyler Durden –  1er nov. 2022 – Zerohedge.com

Alors que l’Europe continue l’évidente hypocrisie de prétendre qu’elle impose des sanctions draconiennes contre le pétrole et le gaz russes, alors qu’elle achète juste ces mêmes ressources naturelles via des intermédiaires tels que l’Inde et la Chine (un exercice pour signaler sa vertu, qui lui coûte une majoration de 20 % sur les prix russes), moins d’un an après le début de la guerre d’Ukraine, certains pays en ont assez de faire semblant.

Aujourd’hui, le gouvernement japonais a décidé officiellement d’annuler les sanctions et de rester impliqué dans le projet pétrolier et gazier Sakhalin-1 (anciennement dirigé par Exxon) en Russie, car il recherche un approvisionnement stable en énergie (qui ne le recherche pas ?) en dépit des sanctions internationales contre Moscou, a rapporté Nikkei Asia.

ExxonMobil, qui détenait une participation de 30% dans Sakhalin-1, a annoncé en mars qu’il se retirerait du projet. Mais après avoir hésité pendant plus de six mois, le Japon a décidé de ne pas suivre les traces d’Exxon.

Pendant ce temps, la Russie a créé une nouvelle société pour reprendre le projet en vertu d’un décret présidentiel qui a en fait forcé les investisseurs à choisir leur camp. Le ministère japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie est partie prenante de Sakhalin Oil and Gas Development, basé à Tokyo, qui détient 30% de l’opérateur actuel de Sakhalin-1, aux côtés d’autres investisseurs, dont Itochu, Japan Petroleum Exploration et Marubeni.

Le consortium japonais prendra une décision finale sur l’opportunité de rester investi dans le projet après des discussions avec d’autres parties prenantes.

Pourquoi est-ce important ? Eh bien, en mai, les pays du G-7 ont décidé d’interdire les importations de pétrole brut russe. Bien que le G-7 n’ait pas décidé d’un calendrier, déclarant seulement que l’interdiction sera appliquée “de manière opportune et ordonnée“, la poursuite de la participation du Japon à Sakhalin-1 va à l’encontre du consensus parmi les autres membres du G-7.

En bref, le Japon serait la première nation “occidentale” à rompre officiellement l’alliance anti-Russie.

Bien sûr, il y a une raison : le Japon dépend du Moyen-Orient pour 95 % de ses importations de brut et considère la propriété des projets russes comme essentielle pour assurer un approvisionnement stable en énergie. Mais encore une fois, on peut dire la même chose de la plupart des pays développés, et certainement de toute l’Europe, où les produits énergétiques russes servaient de base à une vie confortable et moderne.

Le 7 octobre, Vladimir Poutine a signé un décret transférant Sakhalin-1 à une société nouvellement créée, qui a été enregistrée le 14 octobre. Les parties prenantes du projet ont eu un mois pour décider d’investir dans la nouvelle société, et les agences japonaises concernées, y compris le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, ont examiné leurs options. Elles ont maintenant tranché.

Une unité de la compagnie pétrolière publique russe Rosneft devrait exploiter Sakhalin-1 après ExxonMobil. Rosneft et la société d’État indienne Oil and Natural Gas Corp. détenaient chacune 20 % du projet.

En raison du chaos, les opérations à Sakhalin-1 ont été pratiquement arrêtées et le Japon n’a importé aucun pétrole provenant du projet récemment, donc la perte de sa participation n’aura pas d’impact immédiat sur l’approvisionnement en carburant du pays.

La Russie a également transféré les opérations du projet de gaz naturel Sakhalin-2 à une nouvelle société. Les investisseurs japonais Mitsui & Co. et Mitsubishi Corp. ont décidé de conserver leurs participations dans le projet, et leur investissement continu a été approuvé par le gouvernement russe.


Source: Zerohedge.com