Gilad Atzmon, superbe musicien de jazz

Le sionisme – la vraie histoire pour changer …

Pour les premières générations de Juifs nés en Israël, le sionisme a pris fin en 1948. Le sionisme des débuts s’était engagé à créer un État juif et il a accompli sa mission en 1948…

C’est en fait la gauche juive qui a maintenu la notion de sionisme en vie. En se qualifiant d’« antisionistes », ils ont tenté de détourner l’attention du fait que l’État s’appelle lui-même l’État juif, qu’il est animé par une idéologie juive et que, ces dernières années, il s’est transformé en un État judaïque. Dans l’état actuel des choses, le sionisme et le judaïsme sont indissociables (du moins aux yeux de la droite religieuse juive). En Israël, au cours des trois dernières décennies, c’est le judaïsme qui définit et détermine la politique, les politiques, la doctrine et les objectifs militaires et même les aspirations de la nation.

Comment la gauche juive a-t-elle pu manquer cette transition la plus évidente de la société israélienne ? S’agissait-il d’une « erreur » délibérée et consciente ou peut-être simplement d’un autre cas de d’illusion de la gauche ?

La réponse pourrait être multiple.

1.-La gauche, en général, ne sait pas comment traiter les religions et les préceptes spirituels, elle prétend être rationnelle et scientifique.

Elle préfère s’occuper de politique et de dialectique matérielle (ou de matérialisme dialectique si vous préférez). Elle n’a pas pu s’engager dans l’argument religieux, dans le cas d’Israël, la gauche juive a simplement nié l’argument religieux et la politique.

2.- La gauche juive a insisté pour conserver sa pertinence contre vents et marées. Malgré le fait que la nation se soit progressivement, mais constamment, éloignée de l’éthique nationaliste laïque juive et se soit progressivement attachée au récit judaïque. La gauche juive a continué à cibler et à attaquer un ennemi inexistant, le sionisme, un projet qui, aux yeux des jeunes Israélites, a cessé d’exister en 1948.

3.- En s’attaquant à un ennemi imaginaire, la gauche juive s’est épargné la nécessaire réflexion sur elle-même. Elle a pratiquement travaillé dur pour défendre le judaïsme et les Juifs dans leur ensemble. Pendant ce temps, elle a tenté de soutenir la philosophie qu’elle avait choisie.

La seule question qui me préoccupe à cet égard est la suivante : pourquoi les juifs de gauche, qui sont censés être universalistes, laïques et antiracistes, font-ils des pieds et des mains pour sauver une religion mondiale spécifique et une identité politique orientée vers la race ?

La réponse est peut-être que la gauche juive n’est ni laïque, ni antiraciste, et qu’elle n’est bien sûr pas du tout universaliste. Il s’agit d’une opération tribale classique. C’est le sionisme en pratique. Et si vous demandez pourquoi ils détestent le sionisme, le philosophe de génie Otto Weininger a affirmé à cet égard que « nous détestons chez les autres ce que nous détestons en nous-mêmes ».

Post-Scriptum:

Avant de poster cet article, je l’ai partagé avec un ami palestinien très intelligent qui est également citoyen israélien et bien informé sur la culture/politique hébraïque contemporaine.

Il m’a posé la superbe question suivante: « Si la gauche juive attaque le sionisme de manière trompeuse et si le sionisme a pris fin en 1948 comme vous le dites, alors pourquoi les Juifs et les Israéliens en Israël mentionnent-ils à nouveau le sionisme aujourd’hui ? »

Ma réponse : « Les juifs de droite ont intelligemment compris que la bataille sur le sionisme les servait très bien. Elle détourne l’attention du mot J et de la question J. »

Gilad Atzmon, 28 octobre 2024

Source: Page Facebook de l’auteur Gilad Atzmon