Israël soutient depuis longtemps des groupes extrémistes armés liés à Al-Qaida qui cherchent à renverser le gouvernement syrien.

Mordechai Kedar, spécialiste israélien de la culture arabe et ancien lieutenant des renseignements militaires, a déclaré qu’il était en contact avec des factions de l’opposition armée syrienne et que celles-ci étaient prêtes à conclure un accord de paix avec Israël.

S’exprimant sur la chaîne israélienne Channel 2, il a déclaré : « Je suis en contact permanent avec les dirigeants des factions de l’opposition syrienne, et l’impression qu’ils ont est qu’ils ne considèrent pas Israël comme un ennemi ».

Le mercredi 27 novembre, des extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe terroriste désigné par l’ONU et anciennement affilié à Al-Qaïda, ont lancé une attaque sur la campagne d’Alep depuis leur bastion dans le gouvernorat d’Idlib. Trois jours plus tard, ils ont réussi à s’emparer d’une grande partie de la ville d’Alep.

https://x.com/SuppressedNws/status/1863510685818249251

« Ils sont prêts à conclure un accord de paix avec Israël, à condition de contrôler la Syrie et le Liban. Les dirigeants des factions de l’opposition syrienne ont fait savoir à Tel-Aviv qu’ils prévoyaient d’ouvrir une ambassade israélienne à Damas et à Beyrouth », a déclaré M. Kedar.

« Aujourd’hui, nous sommes avec les révolutionnaires syriens, mais demain, je ne sais pas. Les rebelles syriens se débarrasseront de la présence iranienne et du Hezbollah, il faut donc les soutenir. S’ils sont d’accord avec nous, nous les soutiendrons, sinon nous ne les soutiendrons pas », a-t-il ajouté.

Les dirigeants de l’opposition syrienne soutenus par l’étranger ont fait des offres similaires à Israël pendant la guerre secrète menée par les États-Unis pour renverser le président syrien Bachar el-Assad et son gouvernement à partir de 2011.

En avril 2014, un haut militant de l’opposition syrienne a lancé un appel à la collaboration avec Israël pour renverser le gouvernement syrien, affirmant que « la révolution a créé une opportunité historique pour la paix entre les nations ».

Kamal al-Labwani, médecin et ancien prisonnier politique depuis dix ans, a déclaré aux médias israéliens qu’il pensait que « nous [l’opposition] avons des intérêts commutns avec Israël ».

« L’Iran, le Hezbollah et Al-Qaïda sont les ennemis communs d’Israël et du peuple syrien. Nous devons collaborer contre eux », a déclaré ce militant influent.

Cependant, Israël a apporté un soutien direct à la filiale syrienne d’Al-Qaïda, le Front Nusra, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, un ancien dirigeant de l’État islamique en Irak.

Le Front Nusra a ensuite changé de nom pour devenir Hayat Tahrir al-Sham, le groupe extrémiste qui attaque actuellement Alep.

En 2015, le Wall Street Journal a rapporté qu’Israël soignait des combattants d’Al-Qaïda du Front Nusra qui avaient été blessés en combattant l’armée syrienne.

En 2019, le chef d’état-major sortant de l’armée israélienne, Gadi Eisenkot, a reconnu pour la première fois qu’Israël avait effectivement fourni des armes à des groupes armés de l’opposition syrienne tels que le Front Nusra et l’Armée syrienne libre (ASL).

Huit jours avant l’offensive de HTS sur Alep la semaine dernière, Yedioth Ahronoth a révélé que le chef du Shin Bet (renseignement intérieur) israélien, Ronen Bar, avait récemment effectué une visite clandestine en Turquie, rencontrant Ibrahim Kalin, chef de l’agence de renseignement turque Millî İstihbarat Teşkilatı (MIT).

https://x.com/gaandheri/status/1862576537704309064

L’AFP a rapporté que les militants de HTS reçoivent des ordres directs des services de renseignement turcs.

« Des sources de l’opposition en contact avec les services de renseignement turcs ont déclaré que la Turquie avait donné son feu vert à l’offensive », a déclaré le correspondant de l’AFP dans le gouvernorat d’Idlib, tenu par les HTS.

« Les djihadistes et leurs alliés soutenus par la Turquie ont reçu des ordres d’un commandement d’opérations conjoint », a ajouté le correspondant.

The Cradle, 2 décembre 2024

Source: Thecradle.co / Traduction Arrêt sur info