La violence génocidaire ciblée d’Israël contre les professionnels de la santé de Gaza est une guerre contre la vie elle-même.
Et en ce moment même, à Gaza, cette vérité est bafouée par un régime qui considère que sauver des vies est un acte de résistance, et soigner, un délit punissable.
Un rapport récemment publié par Physicians for Human Rights – Israel (PHRI)1 révèle les actes de torture, la privation de nourriture, les abus sexuels et la détention illimitée dont sont victimes les personnel médical palestinien enlevé à Gaza. Il ne s’agit pas d’atrocités isolées. Il s’agit d’une stratégie de guerre, d’une tactique génocidaire déguisée en “sécurité”.
Les médecins ont été pris pour cible parce qu’ils sont médecins
Depuis octobre 2023, plus de 250 membres du personnel médical à Gaza – médecins, infirmiers, ambulanciers – ont été enlevés par l’armée israélienne. La majorité d’entre eux a été arrêtée à l’intérieur des hôpitaux, certains alors qu’ils étaient en train de soigner des patients. D’autres ont été enlevés dans des zones de déplacement, à des checkpoints ou lors de raids à leur domicile.
Presque tous sont détenus sans inculpation.
Beaucoup sont toujours portés disparus.
Au moins quatre d’entre eux – le Dr Adnan Al-Bursh, le Dr Iyad Al-Rantisi, le Dr Ziad Al-Dalou et l’ambulancier Hamdan Abu Anaba – sont morts en détention.
Le rapport du PHRI est clair : ces professionnels n’ont pas été pris pour cible au hasard. Ils ont été enlevés parce qu’ils sont des professionnels de santé, parce qu’ils possèdent des connaissances, une éthique et refusent d’abandonner leurs patients. Aux yeux d’un régime génocidaire, cela fait d’eux une menace.
La torture en tant que politique : la “salle disco”, les passages à tabac, la privation de nourriture
Le rapport du PHRI contient notamment les témoignages suivants :
- Des médecins battus à coups de fusil, enchaînés et frappés à coups de pied dans les parties génitales durant les interrogatoires.
- Des chirurgiens forcés d’aboyer comme des chiens, déshabillés en public et contraints de participer à des “jeux” sous la menace de mort.
- Des détenus interrogés dans la “salle disco”, une chambre de torture où l’on diffuse de la musique assourdissante et où l’on allume des lumières aveuglantes afin de briser la résistance.
- Privation de sommeil, simulation de noyade, inconduite sexuelle et recours à des chiens pour infliger des morsures répétées.
- Rations alimentaires réduites à du sucre et du pain, les médecins recourant au jeûne pour survivre.
- Des Corans profanés comme forme de guerre psychologique.
Ce ne sont pas des “abus”. Il s’agit de torture, pratiquée dans des installations telles que Sde Teiman et Ofer Camp, toutes deux décrites par les détenus comme des réseaux de camps de torture. Il s’agit de crimes de guerre au regard du droit international, de violations des Conventions de Genève et de violations directes de la Convention contre la torture, que l’Israël a ratifiée.
Génocide par iatrocide : l’effacement systématique des soins médicaux
L’objectif n’est pas seulement de punir des médecins à titre individuel. L’objectif est de détruire l’ensemble de l’infrastructure de santé de Gaza et, avec elle, toute possibilité de survie pour les blessés, les malades ou les affamés.
- Plus de 500 membres du personnel médical ont été tués depuis octobre 2023.
- Presque tous les hôpitaux ont été bombardés, assiégés ou contraints de fermer.
- L’aide médicale est bloquée. Le carburant est coupé. Les patients sont laissés pour morts, sans anesthésie, sans antibiotiques, sans dialyse, sans soins traumatologiques.
La détention des médecins n’est pas une erreur. C’est une méthode d’éradication qui garantit que personne ne pourra documenter le génocide, que personne ne saura sauver les survivants et que personne ne sera là pour reconstruire.
Le rôle de la communauté médicale internationale
Où sont les cris d’indignation ?
Que font les hôpitaux occidentaux, les universités, les ONG sanitaires ? Où ont lieu les grèves, où sont les lettres ouvertes, les appels d’urgence ?
Le PHRI conclut son rapport en appelant les professionnels de santé du monde entier à se mobiliser pour défendre leurs collègues.
Mais soyons honnêtes : la plupart ne l’ont pas fait.
La plupart se sont tus, paralysés par la lâcheté bureaucratique, le carriérisme ou le discours complaisant selon lequel Israël “agit en légitime défense”.
Pendant ce temps, les soignants de Gaza sont écrasés, brûlés, enterrés, ont disparu.
Ici, il n’y a pas de neutralité. Seulement de la complicité.
Que les archives témoignent
Chaque soignant torturé à Gaza l’a été au vu et au su de la communauté internationale.
Chaque hôpital rasé a été détruit avec des armes américaines et européennes.
Chaque chirurgien détenu, baignant dans son sang dans une cellule israélienne, a été abandonné là par un système qui appelle cela de la “légitime défense”.
Ce n’est pas une crise humanitaire.
C’est un génocide.
Et ce rapport n’est pas seulement un témoignage.
C’est une preuve, la preuve d’une guerre contre les soins, d’une guerre contre la guérison et d’une guerre contre ceux qui ont osé maintenir leurs patients en vie pendant que le monde regardait ailleurs.
Aux médecins toujours enchaînés : nous vous voyons.
À ceux qui n’ont pas survécu : nous dirons toute la vérité, celle qu’ils ont tenté d’enterrer avec vos corps.
Et au monde entier : vous ne pouvez pas prétendre que vous ne saviez pas.
Par Story Ember leGaïe, le 18 avril 2025
Traduit par Spirit of Free Speech