Chers lecteurs. Nous tenons à vous remercier de votre constant soutien. Nous n’aimons pas la guerre et la haine qu’elle génère. Nous aurions aimé que cette guerre n’eut jamais lieu. Mais elle est là, très perturbante pour nous tous. Nous ne souhaitons la défaite d’aucune des parties. Mais une entente vers une solution de paix durable.
L’Ukraine a l’entier soutien de l’Occident. La Russie est tout à l’opposé. Nous ne pouvons soutenir cette narration unilatéralement à charge contre la Russie. La Russie et son peuple doivent pouvoir trouver une issue à la demande de sécurité formulée le 21 décembre 2021. C’est le refus des Etats-Unis et de ses alliés d’y donner suite, qui a conduit le président Poutine à lancer une opération militaire très dommageable.
Nous souhaitons aujourd’hui partager avec vous un court texte paru dans un organe étatique russe, censuré en Occident (mais pas en Suisse), où le journaliste Guy Mettan exprime librement son point de vue. Bonne lecture. (Arrêt sur info)
Gustav Klimt, Rosiers sous les arbres (détail), vers 1905, huile sur toile, 110 x 110 cm© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Patrice Schmidt
« L’initiative africaine de paix: un nouveau signe du basculement du monde, selon un politicien suisse »
La tournée africaine de Sergueï Lavrov en marge de la réunion des chefs de la diplomatie des BRICS montre l’importance que la Russie accorde à ce continent, affirme à Sputnik Afrique Guy Mettan, homme politique suisse. Forte du soutien de Moscou, l’Afrique fait entendre sa voix, notamment par le biais de sa mission de paix en Ukraine.
Le ministre russe des Affaires étrangères s’est rendu sur le continent africain pour la quatrième fois en moins d’un an. Pour Moscou, la préparation du prochain Sommet Russie-Afrique de fin juillet était au centre des préoccupations. De nouveaux accords ont été signés avec le Kenya, le Mozambique et le Burundi. Pour Guy Mettan, politicien et journaliste suisse, cet intérêt envers l’Afrique contraste nettement avec l’approche des anciennes puissances coloniales concernant le continent.
« C’est qu’au fond, les Occidentaux, les Européens et les Français aussi en particulier, ne se sont jamais intéressés au point de vue des Africains ou très rarement, et c’est un prétexte pour s’intéresser à eux. Mais en réalité, c’était pour mieux exploiter les matières premières, imposer parfois des gouvernements à leur solde, tandis que je pense que de la part des Russes -qui n’ont jamais colonisé l’Afrique, au contraire qui ont aidé à la décoloniser-, il y a un intérêt. On ne peut pas les soupçonner d’avoir des visées coloniales ou néocoloniales », déclare-t-il.
En Afrique, il y a une volonté de « s’émanciper de cette tutelle » occidentale, indique M.Mettan. Et en favorisant la volonté d’indépendance des pays africains, la Russie est vue par les États-Unis et leurs alliés « comme un adversaire à abattre ».
Interrogé sur l’initiative africaine de paix en Ukraine, l’homme politique suisse estime que « c’est une manière de faire entendre la voix de l’Afrique, une voix pacifiante ». Et d’ajouter: l’ « Afrique rejaillit sur la scène politique internationale de cette façon-là. Pour moi, c’est aussi un signe de ce basculement qui est en train de s’opérer » dans le monde. »
(Source : Sputnik, le 4 juin 2023)