
Syrie. Groupe Al-Nosra/Al-Qaida. Photo prise durant la guerre provoquée en 2011 par les puissances de l’OTAN, qui devait renverser le président Assad en s’appuyant, comme en Libye, sur des groupes terroristes en vérité. (Crédit image Flicker)
L’armée syrienne affirme avoir établi des « positions défensives stables » autour de la ville stratégique du centre de la Syrie.
Des dizaines de milliers de personnes fuient dans la peur Homs, la troisième ville de Syrie, alors que les extrémistes armés soutenus par l’étranger continuent d’avancer vers le sud depuis la ville de Hama.
Le centre d’opérations conjoint de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une organisation terroriste désignée par l’ONU et émanation d’Al-Qaïda qui bénéficie depuis longtemps du soutien des États-Unis, du Qatar, de la Turquie et d’Israël, a annoncé que ses militants avaient pris deux villes, Rastan et Talbisseh, le long de l’autoroute stratégique M5 et qu’ils se trouvaient désormais à moins de cinq kilomètres de Homs.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, a également indiqué que les militants de HTS avaient pris les deux villes et menaçaient Homs.
L’OSDH a déclaré que les avions de guerre russes avaient bombardé un pont à Rastan pour bloquer l’avancée des extrémistes.
Le 27 novembre, des militants du HTS, soutenu par les États-Unis, la Turquie et Israël, et de l’Armée nationale syrienne (ANS), soutenue par la Turquie, ont lancé une attaque éclair sur Alep et sa campagne. Ils se sont emparés d’Alep, la deuxième ville de Syrie, trois jours plus tard, le 30 novembre, en grande partie sans combattre.
L’armée syrienne s’est regroupée au sud pour protéger la ville de Hama, mais s’est à nouveau retirée après une brève bataille au cours de laquelle les extrémistes ont utilisé un grand nombre de drones fournis par l’Ukraine.
L’armée syrienne a déclaré le 5 décembre qu’elle avait « repositionné » et « redéployé » ses forces en dehors de la ville de Hama afin de « préserver la vie » des civils et de ne pas les exposer aux combats. Les factions dirigées par HTS ont réussi jeudi à prendre d’assaut plusieurs zones dans les quartiers nord-est de la ville de Hama.
Les militants du HTS ont réussi à prendre le contrôle de la majeure partie de Hama le 5 décembre.
Malgré les défaites subies ces derniers jours, une source militaire syrienne a déclaré vendredi au média d’État SANA que l’armée était désormais en bonne position pour défendre Homs.
« Nous affirmons que l’armée arabe syrienne (AAS) est présente à Homs et dans sa campagne, déployée dans des positions défensives solides et stables », a déclaré la source.
Homs est une ville stratégique qui relie Damas à Lattaquié, l’enclave côtière où vit une grande partie de la minorité religieuse alaouite de Syrie et où se trouve la ville natale de Bachar el-Assad.
À l’ouest de Homs, près de la frontière libanaise, se trouve la ville de Masyaf, qui revêt une importance stratégique. Le Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS ou SSRC) est situé dans la région.
Selon des sources israéliennes, le CERS est le lieu où l’Iran et la Syrie fabriquent des missiles sol-sol précis pour le Hezbollah au Liban.
Israël a bombardé le site le 8 septembre en préparation de sa campagne de bombardements massifs contre le Liban qui a débuté deux semaines plus tard.
Après deux mois de guerre totale, le Liban et Israël ont signé un cessez-le-feu de 60 jours qui a débuté le 27 novembre.
Dans le discours qu’il a prononcé la veille pour annoncer le cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé le gouvernement syrien, partenaire clé de l’axe de la résistance qui combat Israël.
M. Netanyahou a averti qu’« Assad doit comprendre qu’il joue avec le feu » en permettant l’acheminement des cargaisons iraniennes destinées au Hezbollah.
Les militants du HTS ont lancé leur offensive quelques heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban.
Le HTS a rapidement été rejoint par le SNA, qui est composé en grande partie de Turkmènes et comprend de nombreux anciens membres de l’ISIS.
Le président turc, Recip Tayyip Erdogan, a reconnu son soutien au SNA et au HTS vendredi, déclarant que l’invasion extrémiste était une réponse au refus du président syrien Bachar al-Assad d’accepter les demandes turques dans le cadre des négociations d’Astana.
« Idlib, Hama et Homs sont aux mains de l’opposition syrienne et continuent de se diriger vers Damas », a déclaré M. Erdogan. « Nous avons tendu la main à Bachar el-Assad, mais il n’a pas répondu.
Le chef du HTS, Abu Mohammad al-Jolani, ancien émir de l’État islamique d’Irak, continue de bénéficier d’une couverture positive dans la presse occidentale et du Golfe, malgré les atrocités commises par son ancienne organisation en Irak et en Syrie, en particulier contre les chrétiens, les yézidis et les musulmans chiites, mais aussi contre ses compatriotes musulmans sunnites.
Aaron Y. Zelin, chercheur en terrorisme travaillant pour un groupe de réflexion financé par Israël, a publié le 3 décembre un article dans le Telegraph britannique décrivant le HTS de Jolani comme des « djihadistes favorables à la diversité » qui veulent garantir les droits des minorités syriennes.
Vendredi, M. Jolani a accordé à CNN une « interview exclusive » dans un lieu non divulgué en Syrie. Le chef extrémiste a déclaré que son objectif était de renverser le président Assad et le gouvernement syrien, ce qui est un objectif de longue date des États-Unis et d’Israël. M. Jolani a affirmé que son plan était de créer un gouvernement basé sur des institutions et un « conseil choisi par le peuple ».
(*) Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) est une organisation affiliée aux groupes armés
Article original paru le 6 décembre 2024 sur The Cradle, sous le titre Thousands flee Syria’s Homs as HTS-led extremists advance on city