Il a fallu que quelques hommes armés frappent en Europe pour que les élites politiques finissent – après des années de déni et de laxisme – par prendre la mesure de la dangerosité de ces hommes et femmes qui, depuis 2011, allaient en Syrie rejoindre des groupes djihadistes, comme al-Nosra, financés par les monarchies du Golfe, encouragés par des puissances comme la France, à renverser Bachar el-Assad.

Nos médias n’en continuent pas moins à présenter les faits de manière unilatérale, en répercutant la propagande de forces extérieures à la Syrie et en occultant le large soutien dont le président Assad dispose.

Il s’agit d’une propagande insidieuse sans cesse répétée devant discréditer le gouvernement syrien et ses alliés; en clair, les seules forces qui combattent véritablement les groupes terroristes en Syrie.

Exemple. Le TJ du 19.30, le 5 février 2016, sur la chaîne suisse RTS 

En montrant les images de bombardements russes sur les positions occupées par des groupes djihadistes le journaliste laisse entendre sans nuance que ce serait la « rébellion non djihadiste » à Alep qui est frappée par les forces régulières et ses alliés…Alors que l’offensive semble se concentrer dans les villages occupés par les groupes terroristes autours d’Alep (1).

Par ailleurs, le journaliste n’a à aucun moment du reportage précisé qu’en face de cette prétendue « rébellion non djihadiste » il y a une population qui soutient son gouvernement et qui attend depuis 2012 que l’armée régulière finisse par déloger de Syrie tous les groupes armés faisant ainsi cesser leurs tirs de mortier qui ont causés tant de morts et de blessés depuis trois ans.

Nous avons interrogé hier soir le Dr Antaki, qui réside à Alep, pour avoir un aperçu plus équilibré. Ce qui se passe selon lui à Alep semble n’être que de routine. Et ne confirme pas qu’il y aurait une offensive sur Alep.

« Depuis 72 heures, les bombardements sur les zones rebelles ne cessent pas et les tirs de mortiers [tirés par les soit disant « rebelles », ndlr] sur notre partie de la ville n’arrêtent pas. » [Dr Nabil Antaki]

Il convient de rappeler que les Syriens qui n’ont pas fui leur pays ou qui n’ont aucune attache avec les groupes armés qui sévissent en Syrie, nous ont toujours dit et répété qu’il n’y a jamais eu de « rebelles modérés » en Syrie.

Mais, pour des journalistes peu scrupuleux, le point de vue des Syriens – vivant sous le contrôle de l’administration du gouvernement Assad – qui sont les véritables victimes de la guerre menée contre eux par les mêmes terroristes qui ont frappé Paris le 13 novembre, ne compte pas.

Et quand l’armée syrienne est accueillie par des foules en liesse, après avoir libéré des villes et villages occupés par cette prétendue « rébellion non djihadiste », l’information est complètement ignorée par les journalistes de la RTS.

Le public qui ne s’informe plus sur les médias traditionnels sait où chercher une information sérieuse sur la guerre en Syrie; même si des pages d’information [non embedded et en arabe] sur la Syrie commencent à disparaître sur FaceBook, selon SYria Real Infos And News – SYRIAN (2).  

Silvia Cattori | 6 février 2016

(1) « Les terroristes ont admis la mort de 300 hommes du Front al-Nosra dans le nord de la province d’Alep » selon la chaîne de télévision Almayadeen


Syrie : les habitants de la ville libérée d’Al-Zahraa exultent