Le chef d’état-major, le général de corps d’armée Yitzhak Rabin, à droite, à l’entrée de la vieille ville de Jérusalem pendant la guerre des Six Jours, avec Moshe Dayan et Uzi Narkiss, à gauche. (Ilan Bruner, Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0)


Une nouvelle guerre préventive israélienne ?

Par Guilad Atzmon, le 11 août 2024

Israël n’aime pas attendre les représailles de ses nombreux ennemis dans la région. C’est pourquoi de plus en plus de spécialistes de la défense en Israël appellent à une attaque préventive contre les nombreux ennemis d’Israël.

L’histoire moderne d’Israël nous apprend que les Israéliens aiment les guerres préventives presque autant qu’ils aiment les guerres en général. Les guerres préventives sont très pratiques pour les Israéliens parce qu’ils considèrent l’univers entier comme une menace imminente. Bien entendu, l’idée d’une guerre préventive est également conforme à l’enseignement judaïque : “Celui qui vient pour te tuer, tu dois le tuer à l’avance”.

La campagne de Suez de 1956 a été présentée aux jeunes Israéliens comme une guerre préventive. Il s’agissait d’une guerre contre l’Égypte menée par une force conjointe composée d’Israël, de la Grande-Bretagne et de la France.

En 1967, la “guerre préventive” israélienne définitive, l’armée égyptienne a été vaincue à la suite d’un raid aérien israélien réussi. Cette guerre, connue en Israël sous le nom de guerre des Six Jours, a été gagnée en une heure de raids aériens intensifs sur les aérodromes de l’armée de l’air égyptienne.

Les Israéliens qui veulent maintenant répéter le “moment 1967” sont désespérés de voir leurs ennemis s’évaporer en quelques heures. Mais il existe des obstacles objectifs. Les ennemis d’Israël sont, dans l’ensemble, des forces paramilitaires. Ils ont intégré la guerre contre Israël. D’une part, ils sont cachés pour la plupart sous terre, mais surtout, ils se sont donné les moyens de faire face à la barbarie israélienne. Ils peuvent infliger un désastre total à Israël. En fait, suffisamment d’Israéliens reconnaissent qu’Israël est confronté à une guerre de survie, certains disent la dernière guerre.

En bref, Israël ne possède pas les moyens de terrasser ses ennemis dans une campagne éclair courte et décisive. Mais une telle campagne pourrait conduire à l’effacement rapide d’Israël.

Il est plus que probable que le front de la résistance comprenne l’entité qui vit en son sein mieux que l’entité ne se comprend elle-même. Les dirigeants de la résistance savent que les Israéliens ne peuvent pas lutter contre leur appétit pour les attaques préventives. C’est exactement ce qu’ils veulent qu’ils fassent. La résistance pense qu’un acte préventif ferait perdre à Israël son soutien américain et permettrait à la résistance de libérer toute sa puissance balistique contre une série de cibles israéliennes qui rendraient la vie en Israël impossible à supporter. Ce serait, selon eux, la fin d’Israël.

Guilad Atzmon, 11 août 2024

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Armée israélienne à Gaza en 1956. (Bibliothèque nationale d’Israël/Wikimedia Commons)


Article original en anglais

Another Israeli Preemptive War?

By Guilad Atzmon

Israel doesn’t like to wait for its many enemies in the region to retaliate. Accordingly, more and more defence specialists in Israel are calling for a preemptive strike against Israel’s many enemies.

Modern Israeli history teaches us that Israelis do like preemptive wars almost as much as they like wars in general. Preemptive wars are very convenient for the Israelis because they see the entire universe as an immanent threat. Of course, the idea of preemptive war also agrees with the Judaic teaching: “He who comes to kill you, you should kill him beforehand.”

The 1956 Suez Campaign was presented to the young Israelis as a preemptive war. It was a war on Egypt by a joint force made of Israel, Britain and France.

In 1967, the Israeli definitive ‘preemptive war’, the Egyptian army was defeated following a successful Israeli air raid. The war that is known in Israel as the Six Days War was actually won in an hour of intensive air raid on Egyptian airforce airfields.

The Israelis who want now to repeat the ‘1967 moment’ are desperate to see their enemies evaporating in hours. But there are some objective obstacles. Israel’s enemies are, at large, paramilitary forces. They are adopted to the war with Israel. On the one hand they are hidden mostly under the ground but more important they bought themselves the means to meet Israeli barbarism. They can inflict a total disaster on Israel. In fact, enough Israelis do accept that Israel is facing a survival war, some say the last war.

In short Israel doesn’t posses the means to knock down its enemies in a short and a decisive Blitz campaign. But such a campaign may lead to Israel’s quick erasure.

It is more than likely that the resistance front understands the entity that lives in their midst better than the entity grasps itself. The resistance leaders know that the Israelis can’t fight their appetite for preemptive attacks. This is exactly what they want them to do. The resistance believes that a preemptive act would make Israel lose its American support and would allow the resistance to unleash its full ballistic might against a range of Israeli targets that would make life in Israel impossible to endure. This, they believe, could be the end of Israel.

Source: Gilad Atzmon, August 11, 2024