Udo Ulfkotte, l’ancien rédacteur en chef de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, avait révélé en 2014 avoir travaillé pour la CIA comme « agent non officiel sous couverture ». Il est décédé d’une crise cardiaque, le 13 janvier 2017, à l’âge de 56 ans. Nous reproduisons le texte que lui avait consacré, en 2014, le journaliste américain Kurt Nimmo au moment de ses courageux aveux. [ASI, 14 janvier 2017.
Par Kurt Nimmo | 7 octobre 2014 | Infowars
Udo Ulfkotte, un ancien rédacteur en chef d’un des plus grands quotidiens allemands, Frankfurter Allgemeine Zeitung, avoue qu’il a travaillé pour la CIA.
“Je suis journaliste depuis environ 25 ans et on m’a appris à mentir, à trahir et à ne pas dire la vérité au public” a déclaré Ugo Ulfkotte dans un entretien avec la chaîne Russia Today. “Pourquoi ’j’ai été soutenu par la CIA ? Parce que je suis pro-américain”.
Il a décidé de dire la vérité au sujet des médias de masse complètement contrôlés par la classe financière parce qu’il craint une guerre en Europe.
“Les médias allemands et américains essaient d’amener la guerre en Europe, d’amener la guerre en Russie. C’est le point de non retour et je vais dire ce que j’ai à dire… Ce que j’ai fait dans le passé, manipuler les gens, construire une propagande contre la Russie, est mal.”
Ulfkotte a déclaré que la plupart des journalistes traditionnels aux Etats-Unis et en Europe travaillent pour une agence de renseignement, que ce sont des “soi-disant couvertures non-officielles”.
“Je pense que c’est particulièrement le cas pour les journalistes britanniques, parce qu’ils ont une relation bien plus étroite (avec leur service de renseignement). C’est très certainement le cas avec les journalistes israéliens et bien sûr les journalistes français… C’est également le cas avec les journalistes australiens, néo-zélandais, taïwanais, bref, de nombreux pays.”
Operation Mockingbird*
La subversion des médias de masse par la CIA est très bien documentée. Dès 1948, l’ancien avocat de Wall Street Frank Wisner a fait état de l’opération Mockingbird quand il était directeur de l’OSP (Office of Special Projects), qui allait devenir par la suite un département de la CIA. Cette opération avait pour but de convertir les médias en outil de propagande pour l’élite financière. Wisner engagea Philip Graham du Washington Post pour diriger l’opération et recruter des journalistes, beaucoup d’entre eux avaient travaillé pour le renseignement militaire durant la seconde guerre mondiale.
“Vers la fin des années 1950, Wisner ‘contrôlait’ des membres respectés du New York Times, de Newsweek, de CBS et autres organes de communication,” écrit Deborah Davis dans son livre “Katharine the Great: Katharine Graham and the Washington Post”.
Dés 1953, l’opération fut dirigée par le directeur de la CIA Allen Dulles ; elle couvrait virtuellement toutes les grosses entreprises médiatiques incluant le New York Times, les magazines Time et Life, les équipes de journaux télévisés, particulièrement CBS News sous Philip Paley. En plus des journaux et chaînes d’information télévisées la CIA contrôlait aussi Hollywood et la production des films.
“Les fichiers de la CIA documentent des arrangements de couverture additionnels avec ces organisations de presse entre autres : Le New York Herald Tribune, Saturday Evening Post, Scripps-Howard Newspapers, Hearst Newspapers, Associated Press (AP), United Press International (UPI), the Mutual Broadcasting System (MBS), Reuters, the Miami Herald,” a écrit Carl Bernstein le célèbre journaliste de l’affaire du Watergate dans un article paru dans la revue Rolling Stone en 1977.
Des preuves de l’existence du réseau de propagande de la CIA, son “puissant Wurlitzer” comme l’appelait Wisner, avaient été apportées dans les années 1970 suite aux révélations du comité d’enquête du sénateur Church (Church Committee). ”La CIA entretient un réseau de plusieurs centaines d’individus étrangers à travers le monde qui fournissent des renseignements à la CIA et parfois essaient d’influencer les opinions publiques par le biais d’une propagande cachée. Ces individus donnent à la CIA un accès direct à un grand nombre de journaux, magazines et périodiques, un grand nombre d’agences de presse, de stations de radios et de télévisions, d’entreprises de publication de livres, maisons d’édition et autres organes médiatiques étrangers,” citait un rapport du comité du Congrès en 1976.
Comme le documente Alex Constantine, l’opération Mockingbird est toujours opérationnelle de nos jours sous une grande variété de déguisements. Un de ses plus grands géniteurs, Richard Mellon Scaife, vient juste de décéder.
La CIA pousse à une guerre catastrophique avec la Russie
Udo Ulfkotte s’est dévoilé parce qu’il a peur d’une guerre entre les Etats-Unis, l’Europe et la Russie.
“Les médias américains et allemands essaient de conduire à la guerre en Europe et en Russie. C’est le point de non retour et je vais dire ce que j’ai à dire… Ce que j’ai fait dans le passé manipuler les gens, construire une propagande contre la Russie est mal. Ce n’est pas juste ce que mes collègues font également, ce qu’ils ont fait dans le passé, parce qu’ils sont corrompus, trahissant le peuple, pas seulement en Allemagne, mais partout en Europe… J’ai très peur d’une nouvelle guerre en Europe et je ne veux pas voir une fois de plus cette situation se produire, car une guerre ne vient jamais toute seule, il y a toujours des gens qui poussent à la guerre et ce ne sont pas seulement les politiciens, ce sont les journalistes également… Nous avons trahi notre lectorat, nous avons toujours poussé en faveur de la guerre… J’en ai assez, j’en ai ras le bol de toute cette propagande. Nous vivons dans une république bananière et non pas dans un pays démocratique où nous aurions la liberté de la presse.”
Pour l’élite politique et l’oligarchie financière aux Etats-Unis, la guerre est un outil fait sur mesure pour maintenir et centraliser le pouvoir ainsi qu’établir un ordre monétaire mondial. Aveuglée par son arrogance démesurée, l’élite croit qu’une guerre avec la Russie va ruiner les aspirations géopolitiques de cette nation, qu’ils perçoivent comme une menace, tout comme la Chine. Mettre en échec et défier la Russie est l’objectif de cette guerre en Ukraine, mise en sourdine depuis quelques temps.
La Russie est parfaitement au courant de ce qui se trame contre elle et se prépare maintenant à faire face à l’inévitable. Impensable il y a encore deux ou trois ans, la Russie est maintenant en train de considérer une refonte à très grande échelle de sa position militaire et de considérer la possibilité d’une première frappe nucléaire contre l’OTAN et les Etats-Unis.
“A mon avis, notre ennemi principal ce sont les Etats-Unis et l’OTAN”, a affirmé le mois dernier le général Youri Yakoubov, vétéran du ministère de la défense russe. Yakoubov a précisé que la Russie avait fusionné ses forces aériennes et spatiales avec ses forces nucléaires aériennes, terrestres et maritimes. Et ajouté : “Au surplus, il est nécessaire de finement analyser les conditions dans lesquelles la Russie pourrait mener une frappe préventive avec ses forces balistiques stratégiques”.
Par Kurt Nimmo | 7 octobre 2014 | Infowars
Propagande médiatique – les révélations d’Udo Ulfkotte
Le journaliste allemand Udo Ulfkotte a donné cette semaine une interview sur la chaîne Russia Today, à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Gekaufte Journalisten.