Clapton est considéré comme l’un des guitaristes les plus importants et les plus influents de tous les temps.

Dieu vivant de la guitare, Eric Clapton s’est abîmé dans des addictions multiples avant de revenir à la lumière. Au travers de ses archives personnelles et de ses confessions sans détours, un émouvant portrait de l’artiste et de ses fêlures.


Eric Clapton – Wonderful Tonight [Official Live In San Diego]



La guitare comme instrument de survie. Gamin du sud de l’Angleterre, Eric Clapton découvre à 9 ans que celle qui l’élève est sa grand-mère, sa véritable mère, enfuie au Canada, ayant refait surface dans sa vie pour le rejeter à nouveau. Marqué au fer rouge par ce double abandon, il trouve dans le blues, qu’il écoute et reproduit jusqu’à l’obsession, une forme d’apaisement. Élève à l’école d’art de Kingston, il intègre sa première formation, The Roosters, à 18 ans, avant de conquérir la scène anglaise avec The Yardbirds. Déçu par le tournant pop pris par le groupe, Eric Clapton claque la porte. Après un passage auprès de John Mayall, il forme avec Ginger Baker et Jack Bruce un trio de blues infusé de rock psychédélique : Cream, qui rivalise avec les Beatles ou les Rolling Stones sans atteindre leur longévité. Après deux ans, le groupe explose et Eric Clapton plonge dans la drogue, rongé par son amour impossible pour Pattie Boyd, la femme de son ami George Harrison, qui lui inspirera l’inoubliable « Layla », chanson-titre de son premier album avec Derek and the Dominos. La fin chaotique du quatuor et la mort de Jimi Hendrix précipitent Eric Clapton dans une spirale destructrice. Revenu sur scène en 1974, il s’y distingue plus par ses débordements éthyliques (et racistes) que par sa virtuosité. Marié avec Pattie en 1979, l’artiste a une fille illégitime, Ruth, puis un garçon, Conor, né en 1986 de son histoire avec un mannequin italien. Après la mort tragique de son fils, tombé du 53e étage d’un gratte-ciel new-yorkais, Eric Clapton, libéré de ses addictions, se réfugie une nouvelle fois dans la musique – comme en témoigne le bouleversant « Tears in Heaven » –, avant de trouver la stabilité auprès de sa seconde épouse et de leurs trois filles.

Génie torturé
« Clapton is God« , peut-on lire sur un graffiti londonien. Si Eric Clapton est considéré comme un dieu de la guitare, il a aussi connu son chemin de croix, semé de blessures inguérissables, de deuils et d’autodestruction. Compilant témoignages de proches, confidences sincères de l’intéressé et pépites issues de ses archives personnelles, ce documentaire passionnant plonge dans l’intimité d’un génie torturé sauvé par le blues.


Photo: DR.


Eric Clapton – Nothing but the BluesDocu-concert signé Martin Scorsese

Racontée par Eric Clapton et filmée par Martin Scorsese, l’histoire du blues et de son impact sur la musique populaire contemporaine : un documentaire exaltant, entièrement restauré, à l’image comme au son.

Musique immortelle, intemporelle, le blues ne cesse de se régénérer. On peut évoquer son histoire indéfiniment, conter la vie et les hauts faits de ses plus fameux serviteurs sans jamais tarir la source de la fascination qu’il suscite. Tel était le propos du documentaire que Martin Scorsese consacrait à Eric Clapton en 1996 : le génial guitariste, surnommé « God » et « Slowhand » par ses admirateurs, entreprenait le récit de ses influences et examinait l’impact du blues sur la musique populaire contemporaine. Aujourd’hui entièrement restauré, du négatif au 4K numérique, et bénéficiant d’un son remastérisé, Nothing but the Blues permet de suivre l’évolution musicale de l’ancien membre des Yardbirds et de Cream. Celle-ci trouve une illustration particulièrement flamboyante sur scène, avec des extraits des concerts emblématiques de 1994 au Fillmore West, où Clapton interprète ses standards préférés. Des archives rares des bluesmen de différentes époques complètent le film, illustrant les interviews d’Eric Clapton, dans lesquelles il rend hommage à ses héros : Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Otis Spann, Jimmie Rodgers ou Buddy Guy. Un film comme un fleuve impétueux charriant images, souvenirs et morceaux cultes…