Il n’est pas vrai que le « dernier hôpital » d’Alep-Est ait été détruit

Le Dr Nabil Antaki a écrit ce billet comme une dénonciation de la désinformation sur le mode ironique, mais non sans amertume. En effet, les ONG, l’ONU, la presse occidentale, annoncent sans cesse que le « dernier hôpital » a été détruit à Alep-Est ; où que tel dispensaire soutenu par MSF (Médecins sans frontières) a été détruit. Un Alépin a inventé l’histoire de James Last pour se moquer de leurs mensonges choquants. Les Alépins qui connaissent leur ville savent qu’il n’y avait déjà pas beaucoup d’hôpitaux dans cette partie d’Alep avant la guerre. Depuis le temps que l’on parle du « derniers » hôpital d’Alep… cette histoire de James Last peut permettre à chacun de réfléchir et de se rappeler l’inanité des accusations récurrentes en entendant que le « régime a détruit le dernier hôpital ». ASI

Dr Nabil Antaki | Alep, 20 novembre 2016

Depuis une année les médias occidentaux diffusent des informations mensongères ou exagérées (ce qui revient au même) sur ce qui se passe à Alep-Est. Comme par exemple l’annonce disant que les bombardements du « régime » avaient détruit « the last Hospital » [last veut dire « dernier »]. Annonce reprise chaque deux semaines. Cette nouvelle du « dernier Hôpital » revient sans cesse. Cette annonce, répétée et trompeuse.

C’est comme si « le dernier hôpital – the Last Hospital » ressuscitait à chaque fois. Le secret de ce phénomène vient d’être découvert. Le voici, il fallait tout simplement y penser. [Traduction de l’encart inventé ci-dessous:]

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Tous ces hôpitaux à Alep-Est font partie d’une chaîne d’hôpitaux bâtis par M. James Last. James est un industriel Écossais, fabriquant de Whisky. Sa mère Noor Najjar était originaire d’Alep …James a bâti tous ces hôpitaux une centaine d’hôpitaux en son honneur. Il y en a des centaines à Alep, en particulier à Alep-Est et ils sont appelés « LAST Hospital » (Last en anglais veut dire « dernier »).

Cette histoire est bien évidemment une invention destinée, dans l’esprit des Alépins, à tourner en dérision ceux qui rapportent régulièrement que les « dernier hôpital à Alep a été bombardé par le régime« .

Cela pour dire qu’il y a encore de nombreux hôpitaux à Alep.

Dr Nabil Antaki | Alep, 20 novembre 2016

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Dans la même veine, mais sur le mode sérieux, on se souvient de la déclaration par l’ONU du « dernier pédiatre tué » à Alep-Est

Pour les Occidentaux seule compte cette partie d’Alep-Est occupée par les groupes terroristes « rebelles »; les trois quarts de la ville d’Alep-ouest administrée par l’Etat syrien, où pratiquent encore de nombreux pédiatres, ne comptent pas. Or, selon le Dr. Antaki il y a non seulement de nombreux hôpitaux à Alep, mais également de nombreux pédiatres.

jan-egeland L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura (à gauche), et son conseiller spécial Jan Egeland, arrivent à leur conférence de presse à Genève. (archives) Photo ONU/Jean-Marc Ferré

L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura et son conseiller spécial Jan Egeland, en conférence de presse à Genève. Photo ONU

A noter également que le même le conseiller spécial de l’ONU, Jan Egeland, a lui aussi diffusé de fausses informations au sujet de la partie d’Alep-Est tenue par les groupes terroristes.

Dans une conférence de presse, le 27 avril 2016, il a déclaré que « le dernier pédiatre d’Alep a été tué« . Or selon le Dr Nabil Antaki il y a encore de nombreux pédiatres à Alep.

L’ONU n’a jamais rectifié cette fausse information, abondamment relayée par les médias traditionnels, qui devait incriminer le président Assad. Cela montre le peu de sérieux – voir le parti pris – de la part de représentants onusiens censés rester neutres.

Silvia Cattori | 20 novembre 2016

Source: https://arretsurinfo.ch/il-nest-pas-vrai-que-le-dernier-hopital-dalep-est-ait-ete-detruit/


Lire aussi:

Les médias occidentaux ont fait « disparaître » plus de 1,5 millions de Syriens et 4000 médecins

La maternité Al-Dabbhet, dans la partie ouest d’Alep tenue par le gouvernement, a été bombardée le 3 mai par les groupes terroristes

Alors que l’armée arabe syrienne et le gouvernement syrien progressent dans le rétablissement de la sécurité à Alep, dans le nord de la Syrie, les organisations de droits de l’homme se présentant comme neutres, alors qu’ils font de la propagande de guerre, et les médias occidentaux (et leurs homologues du Golfe comme Al Jazeera) ressortent leurs accusations et leurs déclarations mensongères.

Selon ces ONG financées par les gouvernements occidentaux, George Soros et la plupart des médias, il n’y a plus qu’un «dernier» pédiatre et un petit nombre de médecins restant à Alep. Ils se réfèrent, bien sûr, uniquement aux régions d’Alep occupées par les terroristes (l’Est et certains quartiers nord) et ignorent le fait que le gouvernement syrien continue de payer les salaires des médecins dans les zones occupées par les terroristes, y compris l’est d’Alep.

Cette affirmation de «dernier pédiatre»(*) a été mise en avant cette année dans le cadre d’une frénésie médiatique tentant de dénigrer la Syrie et la Russie comme «ciblant les civils» (alors qu’en fait, ce sont les terroristes soutenus par l’étranger qui sont ciblés). Ces hyènes médiatiques et des droits de l’homme ont ignoré les réalités suivantes sur Alep :

  • La présence de terroristes (Jabhat al-Nusra, et ce que l’Occident appelle les «modérés» – Ahrar al-Sham, Jaysh al-Fateh, Nour al-Din al-Zenki, et les factions de la soi-disant Armée syrienne libre) dans l’est et dans le nord d’Alep.
  • La présence de plus de 1,5 million de civils dans la partie d’Alep-ouest sécurisée par le gouvernement, qui sont assassinés et mutilés chaque jour par des terroristes tirant des roquettes, des missiles, des mortiers et des munitions, ainsi que des balles explosives provenant d’Occident ou de Turquie, et des bidons et des mortiers farcis de bonbonnes de gaz, fabriqués localement.
  • La présence, dans la partie d’Alep sécurisée par le gouvernement, de civils venant des zones occupées par les terroristes – dont beaucoup ont, dès 2012, fui l’afflux de terroristes dans leurs districts; d’autres qui, au fil des ans, ont depuis fui à l’ouest, et un petit nombre d’entre eux qui ont récemment été en mesure de fuir par les couloirs humanitaires reliant l’est à l’ouest d’Alep.
  • La présence de 4 100 médecins (source : Association médicale d’Alep) et de nombreux hôpitaux fonctionnant à Alep – en dépit des sanctions pénales occidentales contre la Syrie et des hôpitaux détruits par les bombardements des terroristes.
  • Le fait que les terroristes dans Alep-set sont essentiellement non syriens (et non pas des «rebelles»), venant «de quatre-vingt-un pays différents avec des contingents importants venant de Turquie, des pays arabes du Golfe, d’Afrique du Nord, de Tchétchénie et de la région du Nord-Caucase russe». [Source: 10 Faits sur Alep]
  • Et qu’au moins 80% des terroristes sont affiliés à al-Qaïda et que la majorité des autres suivent de toutes façons les mêmes impitoyables idéologies. [Source: 10 Faits sur Alep]

Les médecins d’Alep réfutent les mensonges des médias

Début juillet 2016, je me suis rendue en voiture à Alep. En entrant dans le quartier sud de Ramouseh, la voiture a accéléré le long d’une route connue pour être la cible des snipers terroristes. Trois semaines plus tard, au même endroit, une femme a été visée par un terroriste et tuée.

A Alep, j’ai rencontré des médecins de l’Association médicale d’Alep (créée en 1959), y compris le Dr Zahar Buttal, le Dr Tony Sayegh, et le Dr Nabil Antaki.

Une question que j’ai posée aux médecins concernait le mensonge, maintes fois répété, du «dernier pédiatre» à Alep (**), une allégation surprenante – n’ayant aucun rapport avec la vérité – conçue pour choquer le public occidental et le retourner contre le gouvernement syrien.

Le Dr Zahar Buttal, président de l’Association médicale d’Alep, a réfuté ces allégations, soulignant qu’Alep disposait encore de 180 pédiatres en activité dans la ville. Au sujet du seul pédiatres prétendu restant à Alep-Est, il a déclaré : «Les médias disent que le seul pédiatre d’Alep a été tué dans un hôpital appelé al-Quds. En réalité, c’était un centre de soin non enregistré.» En ce qui concerne le pédiatre, «nous avons vérifié le nom du médecin et n’avons pas trouvé d’inscription dans les registres de l’Association médicale d’Alep».

En effet, l’hôpital al-Quds en question était au cœur de la frénésie de mensonges médiatiques concernant Alep, le gouvernement syrien et ses alliés russes. Les revendications autour du bâtiment appelé l’hôpital al-Qods se contredisent les unes les autres.

Au centre des mensonges on trouve les propos biaisés et la propagande de la très partiale organisation Médecins Sans Frontières, qui intervient uniquement dans les zones de Syrie sous le contrôle des groupes terroristes, en particulier Jabhat al-Nusra (dont la tentative de rebranding – Jabhat Fatha al-Sham – a échoué, car elle n’oblitère pas leur lien avec al-Qaïda, ni n’efface leurs crimes).

La prochaine question aux médecins fut : si la zone d’Alep sécurisée par le gouvernement dispose de 180 pédiatres, quel est le nombre total de médecins qui travaillent encore là-bas ? En effet, les mensonges médiatiques ont affirmé, pendant des mois, que le nombre de médecins est en baisse; même un article de juillet de The Intercept affirmait que «le nombre de médecins à Alep a chuté jusqu’à une petite dizaine. Le nombre de médecins spécialistes restants est encore plus faible».

Pourtant, selon le Dr Zahar Buttal, il y a jusqu’à présent 4 160 médecins inscrits et actifs dans la ville d’Alep, dans la zone gouvernementale regroupant plus de 1,5 millions de personnes. Sur les 4 160 médecins, 200 nouveaux médecins ont été enregistrés depuis le début de cette année.

En ce qui concerne les affirmations médiatiques prétendant un manque de spécialistes à Alep, en plus des 180 pédiatres mentionnés, il y a bien sûr beaucoup d’autres spécialistes à Alep. Selon le Dr Zahar de l’Association médicale d’Alep, les spécialistes qui pratiquent encore dans la ville comprennent:

30 chirurgiens cardiovasculaires

214 chirurgiens généralistes

112 orthopédistes

11 pneumologues

12 neurologistes

8 neurochirurgiens

250 obstétriciens/gynécologues

15 gastro-gastro-entérologues

Dr. Nabil Antaki, lui-même gastro-entérologue, fait partie d’un groupe de 15 médecins spécialistes qui, depuis la fin de 2012, se sont portés volontaires et ont soigné dans les hôpitaux privés (avec l’équipement et les frais médicaux minimum) plus de 500 civils grièvement blessés par les bombardements terroristes, nécessitant des soins spécialisés. Les spécialistes de son seul groupe comprennent : trois chirurgiens généralistes, un chirurgien cardiaque, un neurochirurgien, deux chirurgiens orthopédistes et trois anesthésistes.

Le Dr Antaki a été direct au sujet de la couverture par les médias occidentaux sur Alep. Lorsque la campagne créée par les médias occidentaux, «Alep brûle», a pris son envol fin avril – le moment exact où les terroristes soutenus par l’Occident ont intensifié leurs bombardements quotidiens sur Alep. Le Dr Antaki, qui a pu voir le pire des victimes et des attentats, en a parlé.

Quand je l’ai rencontré en juillet 2016, le Dr Antaki a continué à se faire entendre au sujet des manipulations médiatiques flagrantes et au sujet de la réalité de terrain à Alep.

«Toutes les campagnes qui ont été lancées par les médias occidentaux concernent la partie est d’Alep, celle qui est contrôlée par les «rebelles». Tous les médias ont rapporté que les habitants y souffrent, les bâtiments sont détruits et que le gouvernement syrien y perpétue des «crimes de guerre». Mais, ce que nous endurons dans la partie contrôlée par le gouvernement syrien est bien pire que dans la partie est. Personne ne parle de ce qui se passe dans la partie ouest d’Alep. Il n’y a pas seulement des dizaines de mortiers chaque jour qui tombent sur la partie ouest d’Alep, mais des centaines, et chaque jour, nous avons des centaines de personnes tuées ou blessées et personne n’en parle. Quand les médias ont parlé d’un soit disant hôpital détruit dans la partie orientale, une semaine plus tard, la principale maternité d’Alep a été frappée par les bombes envoyées par les «rebelles», et des femmes ont été tuées, et personne [aucun média, NdT] n’en a parlé. »

Dr. Tony Sayegh d’Alep s’est également fait entendre au sujet de la flagrante partialité des médias à propos d’Alep. En juillet, au sujet de l’hôpital Qods et de la propagande autour de ce sujet, le Dr Sayegh m’a dit :

«Cet hôpital, dans le quartier Sukkari, ils en ont fait une grande propagande parlant du «dernier médecin dans cette zone», ce qui est absolument faux. Le gouvernement a des médecins qui travaillent dans cette zone et qui reçoivent leurs salaires du gouvernement, même si la zone est contrôlée par des terroristes. Pour le gouvernement, toutes les zones et leurs habitants sont Syriens. Les zones où il y a des terroristes, comme al-Manbij, comme al-Bab, dans toutes ces zones, il y a beaucoup de médecins qui travaillent avec le ministère de la Santé, et ils reçoivent leurs salaires du ministère de la Santé. »

Des dizaines de milliers de morts et de blessés d’Alep absents des grands titres des médias

Photo du grand hôpital d’Alep-ouest détruit par les terroristes d’al-Nosra en décembre 2013.

Dr. Nabil Antaki a donné le résumé suivant de la vie quotidienne pour les civils de la partie d’Alep sécurisée par le gouvernement, de la mi-2012 jusqu’à notre réunion de juillet 2016.

Depuis Juillet 2012, la zone principale d’Alep est quotidiennement bombardée par des mortiers, des bombes et des bonbonnes de gaz, envoyés par les «rebelles» sur les civils vivant à Alep. Ici nous avons des dégâts humains plus importants que là bas, mais une destruction physique moindre, parce qu’ici nous recevons des mortiers et des bombes à cartouche de gaz. Si un mortier frappe un bâtiment, il peut faire un trou de la taille d’une fenêtre, mais aussi tuer cinq personnes à la fois. Dans la partie d’Alep sous le contrôle du gouvernement, chaque jour, nous avons des dizaines de blessés et tués.

À la fin avril 2016, les terroristes des quartiers occupés de l’est d’Alep, ainsi que des districts de Beni Zaid et des quartiers voisins aussi occupés, ont augmenté leurs campagnes de bombardement quotidiens de mortiers, d’explosifs à bonbonne de gaz (bonbonnes domestiques jusqu’à industrielles, bourrées de verre, de roulements à bille, d’éclats de métal), de balles explosives et de puissantes fusées fournis par l’étranger, de plusieurs dizaines jusqu’à plus d’une centaine par jour sur les zones fortement peuplées d’Alep garanties par l’État syrien.

Sur le bombardement accru, le Dr Nabil Antaki m’a dit :

«Habituellement, vous n’avez pas juste un mortier, vous avez une pluie de mortiers : dix, vingt, trente, et plus en quelques heures. Beaucoup de gens sont blessés en même temps. Lorsque les ambulances amènent les gens à l’hôpital public, peut-être vingt ou trente personnes arrivent en même temps. Les hôpitaux publics manquent de suffisamment de personnel et de matériel médical. Donc, si vous avez dix personnes gravement blessés qui arrivent en même temps à l’hôpital public, le temps que les soins arrivent, une victime a le temps de mourir.»

Dans son bureau de l’Association médicale d’Alep, le Dr Zaher Buttal lit ses statistiques journalières sur la campagne de bombardements terroristes de la fin avril / début mai :

23 avril: 81 martyrs (morts), 30 blessés.

28 et 29 avril : jours les plus sanglants. 31 martyrs, 75 blessés ** chiffres initiaux seulement.

23 au 30 avril : 120 martyrs, plus de 800 blessés.

3 mai : 25 martyrs, 100 blessés (dont 3 femmes tuées dans l’explosion de la maternité al-Dabeet).

Bien que l’Association médicale d’Alep ait documenté le nombre quotidien de tués et blessés par cette campagne de bombardement intensifié, et bien que les zones attaquées comprennent un certain nombre d’hôpitaux enregistrés à Alep, les médias soutenus par les «groupes de droits de l’homme» et basés en Turquie, ou encore plus loin, ont préféré citer des «activistes anonymes» et les acteurs Casques blancs d’al-Qaïda, dans leurs reportages sur Alep.

Comme beaucoup (sinon la plupart) des résidents d’Alep, le Dr Zaher Buttal n’a jamais entendu parler des Casques blancs. Le fait que le chef de l’Association médicale n’ait pas connaissance de ce groupe, qui se présente comme les sauveurs des civils à Alep, souligne le fait qu’ils travaillent uniquement dans les zones occupées par les terroristes et pour les terroristes eux-mêmes. Pour plus d’informations sur le groupe terroriste de propagande qui est connu sous le nom de «Casques blancs», voir cette vidéo et cet article.

Par Eva Bartlett – 14 août 2016

Désinformation Syrie
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