
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, lors d’une conférence de presse virtuelle avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Washington, D.C., le 5 janvier 2022. (Département d’État/Ron Przysucha)
L’objectif de l’OTAN de consacrer 2 % du PIB en dépenses militaires n’est plus suffisant dans la situation actuelle, selon les déclarations de la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, lundi 11 novembre.
Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, des membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) comme la Pologne ont préconisé d’augmenter les objectifs de dépenses annuelles des membres de l’alliance au-delà des 2 % actuels de leur PIB.
« Nous devons reconnaître que l’objectif de 2 % de l’OTAN ne suffira plus dans la situation actuelle », a déclaré Annalena Baerbock, membre du parti des Verts, dans son discours d’ouverture du sommet économique SZ à Berlin.
Le ministre de la Défense, Boris Pistorius, social-démocrate (SPD), avait tenu des propos similaires au mois d’août.
La ministre allemande des Affaires étrangères a souligné lundi 11 novembre que la défense de la démocratie, de la paix et de la liberté exigeait que l’Allemagne et l’Europe dépensent et coopèrent davantage en matière de défense, réitérant qu’il était nécessaire de « voir grand » en matière d’investissements dans la sécurité européenne après la réélection de Donald Trump comme président des États-Unis.
Donald Trump a ouvertement mis en doute à plusieurs reprises sa volonté d’honorer les engagements de son pays au sein de l’OTAN si les membres ne dépensent pas suffisamment pour leurs propres défenses.
L’Allemagne a atteint l’objectif de dépenses cette année pour la première fois en trois décennies et prévoit de continuer à le faire au moins jusqu’en 2028. Cependant, il n’existe pas encore de plans de financement concrets et, selon les opposants, les dépenses déclarées reposeraient sur des artifices de comptabilité.
Les Verts à l’unisson sur la sécurité
L’intervention d’Annalena Baerbock intervient alors que le ministre de l’Économie, Robert Habeck (Verts), a confirmé dimanche sa candidature à la chancellerie et renforcé la position de son parti en matière de sécurité.
Disposant encore de la majorité des deux tiers nécessaire — les partis populistes pourraient faire blocage après les élections anticipées prévues en mars — Robert Habeck a notamment demandé au gouvernement et à l’opposition d’approuver un nouveau fonds spécial pour les marchés publics de la défense.
Le soutien du partenaire de coalition des Verts, les sociaux-démocrates (SPD) du chancelier Olaf Scholz, reste toutefois incertain.
« Ceux qui appellent à des augmentations [des dépenses] doivent également indiquer comment ils veulent les financer », a réagi le secrétaire général du SPD, Matthias Miersch, face aux journalistes lundi, lorsqu’il a été interrogé sur le commentaire de la ministre des Affaires étrangères.
Les dépenses allemandes restent toutefois limitées par le « frein à la dette », un élément de la Constitution allemande qui impose des limites strictes au déficit.
Source: https://www.Euractiv.fr