Les Etats africains soutiennent la souveraineté nigérienne face aux attaques impérialistes et à la collusion des gouvernements africains de pacotille.

Gouvernements du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée – 02 août 2023

La réaction au coup d’État au Niger est un test décisif qui détermine qui soutient réellement l’autodétermination des nations africaines. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) exhorte le Nigeria à envahir le Niger voisin, ce qui est exactement ce que les États-Unis et la France aimeraient voir se produire. Mais les dirigeants du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali restent fermes et exigent que le peuple nigérien, qui semble soutenir l’intervention militaire dans son pays, résolve son propre conflit sans l’intervention des nations occidentales impérialistes. Les dirigeants du Mali et du Burkina Faso ont annoncé une déclaration commune et ont été rejoints par le président de la Guinée pour défendre la souveraineté et l’unité panafricaine.


Communiqué conjoint #001 du Burkina Faso et de la République du Mali

Les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali ont appris par voie de presse la conclusion des sommets extraordinaires de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) tenus le 30 juillet 2023 à Abuja sur la situation politique au Niger.

Les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali :

1. Expriment leur solidarité fraternelle et la solidarité dans la fraternité des peuples burkinabé et malien avec le peuple nigérien qui a décidé, en toute responsabilité, de prendre son destin en main et de répondre devant l’histoire de sa pleine souveraineté ;

2. Dénoncer la persistance de ces organisations régionales à imposer des sanctions qui accroissent les souffrances des populations et mettent en péril l’esprit du panafricanisme.

3. Refuser d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériennes.

4. Prévenir que toute intervention militaire contre le Niger signifierait une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali.

5. Informer que toute intervention militaire contre le Niger entraînera le retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO ainsi que la mise en œuvre de la légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple nigériens.

6. Mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région à l’instar de l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye qui a été à l’origine de la propagation du terrorisme dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali sont profondément indignés et surpris par l’inégalité observée entre, d’une part, la rapidité et l’attitude aventureuse de certains représentants politiques de l’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser les forces armées pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain et, d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces mêmes représentants politiques pour venir en aide à des Etats et des peuples victimes du terrorisme depuis des décennies et abandonnés à leur propre sort.

En tout état de cause, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali invitent toutes les forces vives à se tenir prêtes et à se mobiliser, en attendant de soutenir le peuple nigérien dans ces heures sombres du panafricanisme.

Que Dieu bénisse l’Afrique et protège les Africains !

Rédigé à Ouagadougou et Bamako, le 31 juillet 2023.

Signé par Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo et le Colonel Abdoulaye Maiga


Déclaration de la Guinée

Suite aux événements survenus au Niger, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a fermement exprimé son soutien au peuple de ce pays ami, en soulignant l’importance des valeurs du panafricanisme chères au Chef de l’Etat, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA. En conséquence, les autorités de la République de GUINÉE se désolidarisent des sanctions imposées par la CEDEAO.

Communiqué No 002/CNRD/2023

Depuis le 26 juillet 2023, le peuple de Guinée conduit par le Comité National pour le Rassemblement pour le Développement (CNRD) a suivi avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation sociopolitique dans la République sœur du Niger qui a conduit à la prise de responsabilité du Conseil National pour la Sauvegarde du Pays (CNSP).

Les autorités guinéennes rendent hommage aux braves nigériens pour leur patriotisme exemplaire et saluent l’esprit républicain et la maturité de leurs forces de défense et de sécurité qui ont privilégié l’intérêt supérieur de leur nation en choisissant de s’unir pour trouver des solutions aux problèmes nigériens.

Le CNRD reste convaincu que les nouvelles autorités mettront tout en œuvre pour garantir la stabilité et la concorde au Niger et dans la sous-région.

Les mesures de sanctions préconisées par la CEDEAO, y compris l’intervention militaire, sont des options qui ne peuvent constituer une solution au problème actuel mais conduiraient à un désastre humain dont les conséquences pourraient dépasser les frontières du Niger.

En conséquence, le CNRD s’abstient d’appliquer ces mesures illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités frères du Niger et exhorte la CEDEAO à revenir à de meilleurs sentiments.

La République de Guinée réaffirme par ce communiqué sa vision panafricaniste en apportant sa solidarité au peuple nigérien et aux nouvelles autorités du CNSP pour préserver l’unité et la cohésion nationales.

Le CNRD souligne que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait de facto la dislocation de la CEDEAO. De même, les peuples frères du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de la Guinée aspirent à plus de reconnaissance et de respect de leur souveraineté.

Par ailleurs, le CNRD tient à préciser que les sanctions imposées et les menaces proférées lors du sommet du 30 juillet 2023 n’engagent en rien la République de Guinée.

Au moment où les jeunes populations de l’espace CEDEAO vivent un drame humain en Tunisie et en Méditerranée, la préoccupation des dirigeants de la sous-région devrait être plutôt orientée vers les questions sociales et économiques stratégiques pour la réalisation de leurs aspirations, plutôt que de se focaliser sur le sort des Présidents déchus.

Conakry
31 juillet 2023
Pour le Rassemblement National pour le Développement
Général de Brigade
Ibrahim Bangoura

Source: Blackagendareport.com

Traduction Arrêt sur info