
Un père et son fils font partie des nombreux Palestiniens assassinés par l’Autorité palestinienne corrompue qui collabore avec l’occupant israélien (Photo : via AJA)
Les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne sont accusées d’avoir tué un père et son fils dans le camp de réfugiés de Jénine, ce qui a suscité une condamnation générale de la part des groupes locaux.
Un père et son fils ont été tués et une fille a été gravement blessée lors d’une fusillade dans le quartier d’al-Hawashin, au milieu du camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. La brigade de Jénine a accusé les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) d’avoir commis un « meurtre de sang-froid ».
Selon la famille de Mahmoud al-Hajj al-Jalqamousi, un tireur d’élite des forces de sécurité de l’AP posté sur une colline surplombant le camp a tué Mahmoud, 43 ans, et son fils de 14 ans, Qasim, tout en blessant grièvement leur fille. La famille a déclaré que Mahmoud était sur le toit de sa maison, en train de remplir des récipients d’eau avant que la fusillade ne se produise.
Cet événement tragique survient alors que les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne assiègent le camp de réfugiés de Jénine depuis 28 jours. En conséquence, les habitants ont été contraints de prier le vendredi dans la cour du centre social du camp, malgré le bruit des tirs pendant la séance de prière.
Le Comité des familles de prisonniers politiques a condamné « dans les termes les plus forts » le « crime barbare » commis par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne. Il a décrit le meurtre du père et du fils comme un « assassinat de sang-froid » et a condamné la brutalité et l’inhumanité de l’acte.
Dans une déclaration, le Hamas a également dénoncé la campagne de sécurité menée actuellement par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, la qualifiant de « crime complet » impliquant un siège, des meurtres délibérés, des arrestations, des tortures et des mauvais traitements à l’encontre du peuple palestinien. Le Hamas a présenté ses condoléances aux familles des victimes tombées aux mains des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne depuis le début de la campagne et du siège.
Le Hamas a également mis en garde contre l’impact destructeur de ces actions sur le tissu social et national de la société palestinienne. « De telles pratiques ne servent que l’occupation israélienne et ses plans malveillants visant à mettre fin à la résistance en Cisjordanie et à achever son projet d’annexion et de déplacement », indique le communiqué.
En réponse, le porte-parole des forces de sécurité palestiniennes a rejeté la responsabilité de la mort tragique de Mahmoud al-Jalqamousi sur ce qu’il a appelé des « hors-la-loi », insistant sur le fait que les forces de l’Autorité palestinienne n’étaient pas présentes dans la zone au moment des faits. Il a ajouté que les forces de sécurité avaient à plusieurs reprises appelé les citoyens à faire preuve de prudence.
L’AP tue 16 Palestiniens
Dans le même ordre d’idées, Al Jazeera a obtenu une déclaration vidéo d’un chef de la brigade de Jénine, accusant les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne d’avoir « tué de sang-froid » 16 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023.
Il a également accusé l’Autorité palestinienne d’avoir transformé l’hôpital de Jénine en base militaire et d’avoir arrêté le personnel médical qui prodiguait des soins aux blessés dans le camp. Il a déclaré que, tout en étant ouverts à la médiation, les combattants de la brigade de Jénine s’étaient abstenus de prendre pour cible les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne qui étaient tombées dans leur ligne de mire.
En outre, le chef de la brigade a confirmé qu’après avoir expulsé une force de sécurité de l’une des maisons, ils avaient saisi des armes avancées en leur possession.
Un officier de renseignement tué
Plus tôt dans la journée de vendredi, le porte-parole des services de sécurité palestiniens, le général de brigade Anwar Rajab, a annoncé la mort du lieutenant Rashid Shaqo, officier du service de renseignement palestinien, dans un « incident » survenu alors qu’il accomplissait son « devoir national » à Jénine.
Les services de sécurité palestiniens avaient précédemment annoncé la mort d’un de leurs membres au cours d’une opération baptisée « Protection de la patrie », qui se déroule dans le camp depuis le 14 décembre.
Le 23 décembre, l’Autorité palestinienne a également annoncé la mort d’un sergent de ses forces de sécurité lors de violents affrontements avec des résistants à Jénine.
Les affrontements, qui ont commencé le mois dernier entre les forces de sécurité palestiniennes et la brigade de Jénine, ont entraîné la mort de 16 Palestiniens, dont la journaliste Shatha al-Sabbagh et six membres des forces de sécurité palestiniennes.
Rédaction Palestinechronicle.com, 3 janvier 2025