Par Jason Ditz le 27 décembre 2017 | Antiwar

Pendant longtemps, la Russie et les États-Unis ont divergé sur les stratégies en Syrie et se sont vus tenter délibérément de saper les efforts de l’autre. Le chef d’état-major de Russie, le général Valery Gerassimov, voit un tel effort de la part des États-Unis à partir de la base frontalière d’Al-Tanf.

Lors d’une interview, le général Gerassimov a accusé les Etats-Unis d’utiliser la base de Tanf comme un « trou noir » pour que les anciens combattants de l’Etat islamique soient formés par les Etats-Unis en tant que membres de nouvelles factions militantes islamistes.

La base du Tanf a longtemps été un mystère, les Etats-Unis déployant de grands efforts pour établir une base à la frontière entre la Jordanie, l’Irak et la Syrie, y installant une faction rebelle qui n’est pratiquement présente nulle part ailleurs que dans cette base. Cette faction sort parfois pour attaquer les forces syriennes qui se trouvent près de la zone.

À un moment donné, les États-Unis présentaient la base comme leur base d’opérations contre l’Etat islamique, mais depuis que ce dernier a été expulsé de la quasi-totalité du territoire syrien, Tanf est à la limite du territoire tenu par le gouvernement syrien.

Il n’est pas rare que les Russes accusent les Etats-Unis de « soutenir l’Etat islamique » ou d’anciens membres […]; les opérations de contrebande d’armes de la CIA ont donné à l’Etat islamique une énorme puissance de feu […]

Cela cadre parfaitement avec la stratégie américaine pour la Syrie, mise au point par l’administration Obama, qui consistait à maintenir la guerre en soutenant suffisamment de rebelles pour empêcher la victoire d’Assad, mais pas assez pour qu’ils puissent l’emporter face aux troupes du gouvernement syrien.

Depuis que le président Trump a pris ses fonctions, les déclarations sur la stratégie syrienne ont toujours été axées sur la « victoire », même si ce n’est pas toujours clair. Cependant, si ce que le commandant russe dit est vrai, la stratégie américaine pourrait être celle d’une guerre permanente.

Source:  Antiwar